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À La Une - Crise

Les rebelles syriens résistent à l'assaut de l'armée à Homs

Les voisins de la Syrie (sauf le Liban) se ferment aux réfugiés.

REUTERS/Nour Kelze

Les rebelles syriens postés dans la vieille ville de Homs (centre) résistaient lundi à l'armée et aux combattants du mouvement chiite libanais Hezbollah qui tentaient d'entrer dans leurs quartiers, ont affirmé une ONG et un militant sur place.

"Les bombardements des secteurs rebelles de Homs se poursuivent avec violence, mais l'armée n'avance pas et pour le moment, elle n'a pu s'emparer d'aucune position", a déclaré à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.


Les combats font rage depuis trois jours aux abords des quartiers rebelles de Khaldiyé et de la Vieille ville, assiégés depuis plus d'un an et que les forces du régime ont bombardés lundi, selon l'OSDH.


"Nous pouvons affirmer maintenant que le Hezbollah prend part aux combats à Khaldiyé et utilise le quartier de al-Zahira (est, majoritairement alaouite) comme base arrière", a précisé M. Abdel Rahmane. Le Hezbollah avait joué un rôle clé dans la reprise de Qousseir (centre) par les forces du régime début juin.

"L'armée et ses supplétifs ont déjà perdu 32 hommes en deux jours", a affirmé M. Abdel Rahmane.


(Reportage : Ces Libanais prêts à mourir pour le Hezbollah en Syrie...)

Avant le début du conflit, Homs comptait 800.000 habitants, dont 25% d'alaouites, la confession du chef de l'Etat, 65% de sunnites, 8% de chrétiens et 2% de chiites et ismaéliens. C'est dans cette ville que les conflits confessionnels ont été les plus sanglants.


Un militant sur le terrain a affirmé que l'armée tentait de s'emparer de ces quartiers par quatre axes. "Elle n'a pas avancé du tout mais les bombardements continuent", a assuré à l'AFP Yazane al Homsi, contacté via internet.

Une centaine de familles se trouvent encore dans ces quartiers. "Elles vivent dans des abris depuis des mois", à cause des obus, a-t-il ajouté.


Surnommée début 2012 "capitale de la révolution" par les militants anti-régime, Homs relie le nord et le sud du pays, et contrôle ainsi les principales routes d'approvisionnement.


Un peu plus au nord, quatre membres des Forces de défense nationale, un groupe paramilitaire chargé de défendre les quartiers pro-régime, ont été tués dans une explosion à Hama, selon l'OSDH.

L'agence officielle Sana a pour sa part affirmé que l'explosion avait tué trois civils et fait 18 blessés, dont des femmes et des enfants, en évoquant une attentat suicide à la voiture piégée.


Dans le même temps, l'armée poursuivait ses bombardements dans et autour de Damas, selon l'OSDH, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et sources médicales. La principale cible était le camp palestinien de Yarmouk, dans le sud de la ville, Qaboune dans l'est et Daraya dans le sud-est.


Depuis le début en mars 2011 du conflit en Syrie, qui a débuté par un soulèvement populaire pacifique et s'est militarisé face à la répression menée par le régime, les violences ont fait plus de 100.000 morts selon l'OSDH.

 

(Lire aussi : L’impact des réfugiés syriens sur le Liban, « le plus grand dans la région »)

Les pays voisins de la Syrie réduisent l'accès aux réfugiés

Dans le même temps, l'ONG Human Right Watch (HRW) a rapporté lundi que les pays voisins de la Syrie, à l'exception du Liban, ont drastiquement réduit leur accès aux réfugiés qui fuient le conflit entre le président Bachar el-Assad et les insurgés.

Selon des chiffres de l'Onu, le conflit, qui dure depuis mars 2011, a poussé 1,7 millions de Syriens à quitter leur pays. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG proche de l'opposition, estime à plus de 100.000 le nombre de tués.

 

"L'Irak, la Jordanie et la Turquie risquent de transformer la Syrie en prison à ciel ouvert pour des dizaines de milliers de Syriens, qui ne peuvent pas échapper au carnage qui a lieu dans leur pays", regrette Gerry Simpson, qui dirige les études sur les réfugiés chez HRW. "Ni la pression que subissent ces pays, en raison du nombre toujours plus grand de réfugiés, ni l'apport d'aide humanitaire à l'intérieur de la Syrie ne justifient d'enfreindre le droit fondamental à demander l'asile face aux persécutions et à d'autres abus", ajoute-t-il.

 

En mai, les secours à la frontière entre la Syrie et la Jordanie avaient prévenu que la situation s'aggravait pour des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants bloqués sur place, à la suite de la fermeture dans le mois de la frontière par Amman.

 

Le Liban, qui ne peut contrôler totalement les mouvements de population à sa frontière, n'a pris de son côté aucune mesure restrictive et accueille désormais sur son territoire plus d'un demi-million de réfugiés, précise HRW.

 

Le gouvernement régional du Kurdistan irakien a admis avoir fermé sa frontière avec la Syrie mais a permis à certains Syriens ayant besoin d'une aide d'urgence d'entrer depuis mi-juin. Bagdad a "sévèrement limité le nombre de Syriens autorisés à entrer depuis août 2012 et les nouvelles entrées ont virtuellement cessé fin mars", a déclaré HRW.

La Turquie "empêche l'entrée de milliers de Syriens aux points de passage de Bab al-Salama, Atmé et d'autres," a ajouté le groupe.

(Eclairage : « Si vous êtes un criminel, comment pourriez-vous revenir ? »)

Le CCG en appelle à l'ONU

Face à cette offensive, les monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont appelé lundi le Conseil de sécurité de l'ONU à se réunir d'urgence pour agir et empêcher "un massacre" à Homs.

Dans un communiqué, les six pays du CCG annoncent "suivre avec une profonde inquiétude (....) le siège injuste que les forces du régime syrien imposent à Homs, avec un soutien militaire des milices du Hezbollah libanais opérant sous la bannière des Gardiens de la révolution", corps d'élite de l'armée iranienne.

 

(Reportage : Rozana, radio syrienne "libre et indépendante", veut s'adresser aux "Syriens de l'intérieur")

 

Estimant que l'attaque contre Homs "menace l'unité de la Syrie", la Coalition nationale de l'opposition avait exhorté samedi les pays occidentaux et arabes la soutenant à prendre des mesures, notamment "une zone d'exclusion aérienne et des frappes militaires" sur des bases du régime.

 

Par ailleurs, l'Arabie saoudite a réitéré lundi son appel à une résolution de l'ONU "bannissant la fourniture d'armes au régime syrien, qui a perdu toute légitimité" et a appelé la communauté internationale à "protéger le peuple syrien et à l'aider à se défendre face aux crimes ignobles perpétrés" par le régime de Damas "avec la participation de forces étrangères".

Dans un communiqué au terme de sa réunion hebdomadaire sous la présidence du prince héritier Salmane Ben Abdel Aziz, le Conseil des ministres saoudien a exhorté l'Union européenne (UE) à procéder "immédiatement à la mise en oeuvre" de sa décision de lever l'embargo sur les armes à l'opposition syrienne, prise fin mai mais qui ne devrait pas entrer en vigueur avant le 1er août.

Ces demandes avaient déjà été formulées la veille par le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud Al-Fayçal, lors d'une réunion conjointe entre le CCG et l'UE à Bahreïn.

 

 

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commentaires (3)

"....à l'assaut de l'armée à Homs." ! Pas à son "assaut" sur le Golan ? Äâl armée äâl ; laklak mallah armée yâ wâïyléhhh !

Antoine-Serge KARAMAOUN

12 h 54, le 02 juillet 2013

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Commentaires (3)

  • "....à l'assaut de l'armée à Homs." ! Pas à son "assaut" sur le Golan ? Äâl armée äâl ; laklak mallah armée yâ wâïyléhhh !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    12 h 54, le 02 juillet 2013

  • Ce titre, nous l'avions lu au moins 5 fois concernant al qoussair avant que cette dernière ne connaisse l'épilogue que nous connaissons tous. Les "rebelles" (!?) pour les uns ou les bandes armées (hordes armées pour les takfiris), pour les autres, seraient encerclés et feraient mieux de se rendre comme à talkalekh... et puis y a toujours ce rami Abdel-rahman basé à londres de l'osdh, en réalité une antène du MI6, qui fournit des infos à sa guise à l'afp... (c'est son bulletin de guerre vu par les bandes armées!).

    Ali Farhat

    00 h 09, le 02 juillet 2013

  • Nous ne sommes pas tout a fait les seuls...! les hébreux maintienne un corridor sanitaire pour les blessés sur le Golan... et oui ...

    M.V.

    17 h 16, le 01 juillet 2013

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