Rechercher
Rechercher

À La Une - Syrie

Le Hezbollah mène la bataille de Homs, les hommes d’Assad à l’offensive

Washington n’exclut plus d’armer les rebelles ; risque de massacre à Banias.

Le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, a reconnu hier que Washington n’écartait plus la possibilité d’armer l’opposition au régime de Bachar el-Assad dans le cadre de la réévaluation des options américaines sur la Syrie annoncée par le président Barack Obama. Alex Wong/Getty Images/AFP

Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a reconnu hier que Washington n’écartait plus la possibilité d’armer l’opposition au régime de Bachar el-Assad dans le cadre de la réévaluation des options américaines sur la Syrie annoncée par le président Barack Obama. « Cela ne veut pas dire qu’on va ou veut le faire. Ce sont des options qui doivent être envisagées avec les partenaires, avec la communauté internationale », a ajouté le ministre américain lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue britannique Phillip Hammond. « Ce ne sont pas des situations figées. On doit toujours envisager différentes options en fonction de la réalité sur le terrain, en fonction de l’objectif à atteindre », a-t-il ajouté.
Le ministre britannique de la Défense a de son côté affirmé que Londres gardait également « toutes les options sur la table. Nous n’avons à ce stade pas fourni d’armes aux rebelles, mais nous n’avons jamais dit que nous ne le ferons pas ».

Tournant
Sur le terrain, les forces loyales au président Bachar el-Assad ne chômaient pas hier, reprenant un quartier central de la ville de Homs. La reprise du quartier de Wadi el-Sayeh, qui relie la place forte des rebelles de Khalidiyah à la vieille ville, semble s’inscrire dans une série de contre-offensives bien précises, ce qui marque un tournant par rapport aux offensives tous azimuts qui avaient lieu jusqu’ici.


Plusieurs membres des forces insurgées ont appelé au rassemblement sous peine de devoir essuyer une défaite. À Homs même, un combattant rebelle joint par Skype a expliqué que l’Armée de défense nationale, des paramilitaires pro-Assad, gagnaient du terrain. « Ils sont parvenus à prendre des parties importantes de Wadi el-Sayeh. La zone assiégée est divisée au moment où nous parlons », a-t-il déclaré.

 

(Lire aussi : Les forces du 14 Mars dénoncent en chœur l’ingérence du Hezbollah en Syrie)


Wadi el-Sayeh se situe à mi-chemin entre le quartier de Khalidiyah et les quartiers du vieux Homs, deux zones aux mains des rebelles et assiégées par l’armée depuis près d’un an. « La prise de Wadi el-Sayeh va permettre au régime d’isoler ces deux secteurs » en coupant la route qui les relie, indique l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). « Dans le vieux Homs, il y a 800 familles assiégées depuis près d’un an, dont des centaines de blessés. Elles sont menacées, car si le vieux Homs à majorité sunnite est pris, on craint des actes de vengeance des prorégime à caractère confessionnel », ajoute l’OSDH.


Selon l’ONG, l’opération de reprise de Wadi el-Sayeh a été coordonnée par les forces issues d’Iran et du Hezbollah libanais. L’insurgé de Homs a pour sa part indiqué que des hommes capturés par les rebelles avaient dit avoir été entraînés en Iran. Les rebelles ont aussi reconnu des accents du Liban lors d’interception de messages radio. Toujours selon l’Observatoire, des officiers iraniens et du Hezbollah supervisent les opérations de l’armée dans la ville.
Les forces loyalistes encerclent désormais aussi les localités de Baida et Maqreb sur la route menant à la ville de Banias. « Au moins sept soldats ont été tués et 20 autres ont été blessés dans les combats entre rebelles d’une part et l’armée et les forces prorégime alaouites d’autre part qui assiègent Baida depuis ce matin », indique l’OSDH.

 

L’agence officielle SANA, citant un haut responsable, a rapporté, elle, que l’armée « a tué des terroristes dans les villages de Mirqab et Baida ainsi que dans le quartier sunnite de Ras el-Nabah » à Banias. L’OSDH fait en outre état d’« exécutions sommaires » à Baida commises par l’armée et des milices prorégime, à l’arme blanche et avec des armes à feu, disant craindre un « massacre », faisant un bilan d’au moins 50 tués dont des femmes et des enfants.
La région de Banias est majoritairement alaouite avec une population sunnite dans les villages bordant le sud de la ville.

 

(L'éclairage de Philippe Abi Akl : Téhéran ne veut pas rester à l’écart : Nasrallah a accéléré son intervention...)


Les forces du régime se sont également emparées de Kaysa, dans le cadre d’une avancée vers le sud-est de Damas pour créer une ligne de contrôle fermant les abords sud-est de la ville et bloquant les arrivées d’armes venues de la frontière jordanienne.

 

(Reportage : Ces Libanais prêts à mourir pour le Hezbollah en Syrie...)



Exactions
Dans le Nord, un policier a été tué et six personnes ont été blessées côté turc au poste-frontière turco-syrien d’Akçakale par des tirs d’armes à feu en provenance de Syrie, selon des sources locales.
Le coordinateur politique et pour les médias de l’ASL, Louaï Moqdad, a par ailleurs critiqué la récente visite du cheikh salafiste libanais Ahmad el-Assir à Qoussair où des affrontements ont lieu entre les rebelles et l’armée régulière syrienne, soutenue par des combattants du Hezbollah. « Cette visite est un coup médiatique qui joue en faveur du Hezbollah et non pas de l’opposition syrienne », a ainsi affirmé M. Moqdad au quotidien panarabe al-Charq al-Awsat. « Ce qu’a fait cheikh Assir nuit à la révolution syrienne et profite à ceux qui disent que des étrangers combattent aux côtés des rebelles en Syrie », a-t-il ajouté.


Parallèlement, le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki ainsi que le Hezbollah ont dénoncé hier un « acte criminel » après des informations diffusées sur Internet selon lesquelles la tombe d’un compagnon d’Ali, gendre du prophète Mohammad vénéré par les chiites, aurait été profanée près de Damas. Plusieurs sites Internet, dont Facebook, ont affirmé que la tombe de ce compagnon du Prophète et partisan de son neveu Ali, premier imam du chiisme, avait été profanée et que ses restes avaient été emmenés vers une destination inconnue. De son côté, cheikh Sami al-Massoudi, vice-président des Waqfs (biens religieux) chiites en Irak, a dénoncé cette profanation, appelant « l’ONU à intervenir pour protéger les lieux saints en Syrie ».

 

 

Lire aussi

En Syrie, le journalisme le plus dangereux du monde...

 

Pour mémoire

Nasrallah affirme que l’Iran et le Hezbollah pourraient intervenir directement en Syrie

Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a reconnu hier que Washington n’écartait plus la possibilité d’armer l’opposition au régime de Bachar el-Assad dans le cadre de la réévaluation des options américaines sur la Syrie annoncée par le président Barack Obama. « Cela ne veut pas dire qu’on va ou veut le faire. Ce sont des options qui doivent être envisagées avec...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut