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À La Une - Syrie

Moscou accuse Riyad « d'armer les terroristes » en Syrie

Un attentat fait quatre morts dans le Vieux Damas; Davutoglu rencontre l’enquêteur de l’ONU sur les armes chimiques.

La vieille ville de Damas était jusqu’ici relativement épargnée par les violences… jusqu’à hier. SANA/AFP

Au moins quatre personnes ont péri dans un attentat-suicide qui a frappé hier la vieille ville de Damas, nouvel épisode sanglant de cette guerre civile. La télévision d’État a affirmé que l’attentat s’était produit dans le quartier chrétien de Bab Touma, dans la vieille ville de Damas jusqu’ici relativement épargnée par les violences, tandis que l’agence officielle SANA a indiqué qu’il avait frappé le quartier contigu de Bab Charqi.
Après cette attaque qui a eu lieu à proximité de l’église mariamite et des locaux de l’association caritative musulmane chiite al-Ihsane, la police a fermé la rue commerçante allant de la place de Bab Touma à Bab Charqi. « Il semblerait que ce soit l’association caritative chiite qui ait été visée », a expliqué Rami Abdel Rahmane, chef de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).


Le conflit en Syrie a pris au fil des mois une tournure de plus en plus confessionnelle, notamment avec l’implication du Hezbollah aux côtés de l’armée du régime de Bachar el-Assad.
La télévision officielle d’informations en continu al-Ikhbariya a montré le corps d’un homme, le présentant comme « celui qui s’est fait exploser et qui a eu les pieds amputés ». À quelques centaines de mètres du lieu de l’attentat, « deux obus de mortier sont tombés dans le Vieux Damas près de la rue al-Amine sans faire de victimes », a ensuite rapporté l’OSDH.
L’armée a par ailleurs attaqué al-Qariateyn, une localité de la province de Homs, après plusieurs jours de combats contre les rebelles, selon
l’OSDH. « L’armée veut s’assurer une sorte de victoire morale en écrasant Homs », a estimé l’organisation.

 

(Reportage : Rozana, radio syrienne "libre et indépendante", veut s'adresser aux "Syriens de l'intérieur")

 


CICR, Merkel et Moscou
Alors qu’une solution politique semble de plus en plus éloignée, le fossé entre les besoins de la population syrienne et les aides distribuées ne cesse de s’accroître, a déploré le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Peter Maurer. Le CICR table désormais sur « un conflit prolongé » en Syrie, devenue sa première opération en termes de dépenses, où il y a désormais « un décalage énorme entre la capacité à répondre (...) et la vitesse croissante avec laquelle les besoins augmentent », selon M. Maurer. Le conflit a poussé un quart des 23 millions de Syriens à quitter leurs foyers, selon l’ONU.


En l’absence d’issue diplomatique, les rebelles réclament des armes lourdes pour venir à bout du régime, une demande à laquelle les onze pays  Amis de la Syrie ont répondu en promettant « une aide urgente en matériel et en équipements ». Ils ont précisé que chaque pays aiderait la rébellion « à sa manière », contournant ainsi l’épineuse question de l’aide militaire directe que plusieurs pays occidentaux refusent de fournir. La chancelière Angela Merkel a d’ailleurs exprimé hier sa « compréhension » concernant les livraisons d’armes aux rebelles envisagées par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni. Mais elle a précisé que « l’Allemagne ne livre pas d’armes dans des régions en guerre civile pour des raisons juridiques » et donc n’en livrera « pas non plus en Syrie ».


La Russie a pour sa part accusé l’Arabie saoudite de « financer et armer les terroristes et les groupes extrémistes » dans le conflit en Syrie. La diplomatie russe répondait à des critiques lancées mardi par Riyad à l’adresse de Moscou, l’accusant de participer au « génocide du peuple syrien » en armant le régime de Bachar el-Assad. « Nous n’avons évidemment pas l’intention de nous justifier devant qui que ce soit », a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. « En même temps, une série de capitales, dont Riyad, malheureusement, ne se gênent pas pour mettre en œuvre des méthodes plus que douteuses, dont le financement et l’équipement militaire des terroristes internationaux et des groupuscules extrémistes », a-t-il ajouté.

Huis clos
Autre inquiétude à l’étranger : l’arsenal chimique de Damas. Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a d’ailleurs rencontré hier à huis clos l’expert des Nations unies en charge de l’enquête sur l’utilisation de telles armes, le Suédois Ake Sellstrom, dont l’équipe n’a pu jusque-là entrer en Syrie. Lors de sa rencontre avec le chef de la diplomatie turque, M. Sellstrom n’a fait aucun commentaire sur l’état de son enquête, selon la même source. M. Davutoglu a promis le soutien de son gouvernement à l’enquête de l’ONU, « parce que cette question n’est pour la Turquie pas politique mais humanitaire », a souligné ce diplomate.

 

(Repère : Armes chimiques en Syrie : un état des lieux)


Enfin, le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé hier les Bérets bleus déployés sur le Golan à s’armer plus lourdement et à adapter leurs opérations afin de se protéger des retombées du conflit en Syrie. Sur la recommandation du secrétaire général Ban Ki-moon, les 15 pays membres du Conseil de sécurité soulignent « la nécessité de renforcer les capacités d’autodéfense de la Fnuod », notamment en augmentant ses effectifs jusqu’au plafond autorisé de 1 250 hommes et en « améliorant ses équipements d’autodéfense ».

 

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