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Sarkozy tenté de revenir sur le devant de la scène politique

Nicolas Sarkozy. Philippe Wojazer / AFP

Nicolas Sarkozy est tenté de revenir sur le devant de la scène politique en France, peut-être après les élections européennes de 2014 qui pourraient donner lieu à une forte poussée de l’extrême droite : c’est le « sentiment » que l’ancien président donne à ses nombreux visiteurs.


Dans ses locaux parisiens situés à moins d’un km du palais de l’Élysée, M. Sarkozy, 58 ans, reçoit. Beaucoup. Des élus, des chefs d’entreprise, des intellectuels, des anciens ministres... « Jamais, il n’a passé autant de temps avec des parlementaires, ni durant la campagne ni lorsqu’il était à l’Élysée. Et ce n’est pas pour faire une thèse sur le Parlement ! Il veut être au fait des choses », assure l’un de ses proches. Revenir en politique, après avoir été battu par le socialiste François Hollande en 2012 ? « Il n’est pas dans cette réflexion », tempère son entourage. « Il est attentif aux préoccupations des Français, partage leurs inquiétudes sur la situation du pays » et « il n’entend pas, aujourd’hui, interférer dans la vie politique nationale », ajoute son ami et ancien ministre Brice Hortefeux, insistant sur le mot « aujourd’hui ».


« Hollande est persuadé que Sarkozy sera en face de lui en 2017 mais s’organiser maintenant serait une erreur », lui fait écho un autre proche, en assurant que l’ex-président se sent « insulté » par sa mise en cause dans plusieurs affaires. Son nom est en effet cité à propos de plusieurs affaires judiciaires. Il a été notamment inculpé pour abus de faiblesse sur la milliardaire Liliane Bettencourt, 90 ans, qu’il aurait sollicitée pour financer sa campagne en 2007. Il est aussi soupçonné d’avoir favorisé l’homme d’affaires Bernard Tapie lors d’un arbitrage l’opposant à la banque Crédit lyonnais pour son soutien en échange de son soutien en 2007, une affaire dans laquelle son ancienne ministre de l’Économie, Christine Lagarde, aujourd’hui patronne du Fonds monétaire international (FMI) est mise en cause. Et des Libyens ont aussi accusé Nicolas Sarkozy d’avoir vu sa campagne de 2007 financée par l’ex-dictateur Mouammar Kadhafi.


Il n’empêche ! « Il ne nous dit pas je vais revenir, pourtant, il faudrait vraiment être bouché pour ne pas le comprendre », s’exclame un député du parti de droite UMP. « Il est comme un chien de chasse qui tourne en rond dans la cour de la ferme. Il attend l’ouverture de la chasse », affirme un autre. « Il faudra quelque chose de plus large que l’UMP, qui rassemble davantage. Après les Européennes (en juin 2014), une autre page s’ouvrira », leur a dit l’ancien président, qui redoute une forte poussée du Front national (extrême droite). « Ce sera un électrochoc », a-t-il ajouté, selon un autre invité. Et Nicolas Sarkozy de développer ce qui apparaît comme les prémisses d’un futur programme : « Il faudra partir de cinq à dix grandes idées. La droite, la gauche, ça ne veut plus rien dire », pense-t-il. « Il faudra abandonner le principe de précaution, qui nous paralyse. Ce qui fait avancer les nations, c’est le progrès ! »
Plusieurs visiteurs rapportent le jugement peu amène de l’ancien chef de l’État sur François Fillon et Jean-François Copé, « les deux connards », allait-il jusqu’à affirmer à un visiteur fin mai, n’ayant guère digéré la guerre des deux hommes pour la présidence de l’UMP, finalement emportée par M. Copé. À une semaine du congrès virtuel de l’UMP, au cours duquel les militants se prononceront sur les nouveaux statuts du parti – notamment la primaire de 2016 –, M. Sarkozy laisse entendre à ses hôtes « qu’un chef, ça s’impose sans primaire ». Ce processus de désignation du candidat UMP à la présidentielle, âprement défendu par François Fillon, il ne l’a jamais goûté. En 2011, lors de la primaire socialiste, il parlait déjà « d’incompatibilité culturelle » avec l’esprit de droite.

 

 

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