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À La Une - Révolte

Nouvelles attaques meurtrières à Damas

Les Amis de la Syrie renforcent l’aide aux rebelles ; Hollande estime que l’opposition doit reprendre du terrain aux islamistes radicaux.

Les forces de l’ordre et des habitants inspectant les lieux de l’attentat de Mazzé à Damas hier. Handout/AFP

Trois attaques meurtrières ont frappé Damas hier, dernières en date d’une série d’attentats qui ont secoué ces derniers mois Damas, la plupart ayant visé des postes des forces de sécurité et de l’armée, ainsi que des bâtiments gouvernementaux. À Mazzé 86, un quartier de l’ouest de la capitale habité par des alaouites, deux personnes ont été tuées et plusieurs ont été blessées par l’explosion d’une bombe, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). L’agence de presse officielle SANA a fait état de 3 morts, dont un enfant de trois ans. Deux brigades rebelles ont revendiqué l’attentat affirmant avoir « envoyé une voiture piégée dans le repaire de miliciens prorégime ». Plus tôt dans la journée, deux autres attaques dans les quartiers de Roukneddine et Bab Moussala à Damas avaient fait au moins huit morts, selon l’OSDH. Le ministère de l’Intérieur a lui indiqué que onze personnes avaient été tuées, dont six assaillants, dans ces deux attaques. Concernant Roukneddine, dans le nord de la ville, il a évoqué un attentat-suicide perpétré par trois assaillants ayant pénétré dans un poste de police, précisant que « les terroristes appartiennent au Front jihadiste al-Nosra ».


De plus, trois obus de mortier ont visé le périmètre de la place des Abassides, dans le nord-est de Damas, faisant des blessés et des dégâts matériels, selon l’OSDH. Trois autres obus sont tombés dans la banlieue de Jaramana au sud-est de la capitale. L’un des obus est tombé près d’une école, tuant un enfant. Le régime continue également de bombarder des localités de la province de Damas, notamment Zamalka, au nord-est de la capitale, selon l’ONG, qui faisait état de 119 morts au moins pour la journée de samedi.

 

(Eclairage : « Si vous êtes un criminel, comment pourriez-vous revenir ? »)



Hollande à Doha et Amman
Sur le plan diplomatique, le président français François Hollande, en visite à Doha hier, a appelé l’opposition à « reprendre » les zones tombées aux mains des groupes extrémistes craignant qu’ils ne deviennent « les bénéficiaires d’une situation de chaos » – en une claire allusion au Front al-Nosra, lié à el-Qaëda. « Ce sera Bachar el-Assad qui se saisira de ce prétexte pour continuer les massacres », a-t-il ajouté. M. Hollande a également souligné, à l’issue d’un entretien avec l’émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa el-Thani, que la France et le Qatar avaient « une approche commune » sur le conflit syrien, visant à aider l’opposition à améliorer sa position sur le terrain pour parvenir à une solution négociée. Par la suite, le président français a indiqué hier à Amman vouloir amplifier l’aide de la France à la Jordanie pour aider ce pays à faire face à l’accueil de plusieurs centaines de milliers de réfugiés syriens. Amman dit accueillir plus de 540 000 réfugiés syriens, dont quelque 150 000 dans le seul camp de Zaatari, dans le nord du royaume frontalier de la Syrie, et où les États-Unis ont annoncé vendredi avoir augmenté le nombre de leurs soldats, passant de 250 à 1 000. Le secrétaire d’État américain John Kerry s’est également entretenu hier avec l’émir du Qatar des résultats de la réunion à Doha. Samedi, à l’occasion de la réunion des Amis de la Syrie, M. Kerry n’avait pas précisé clairement quelle forme prendrait l’aide des États-Unis, qui hésitent toujours à fournir des armes aux rebelles en Syrie.

 

L’Iran, fidèle allié de Bachar el-Assad, a pour sa part estimé hier que « ceux qui soutiennent l’envoi d’armes en Syrie sont responsables du massacre des innocents et de l’insécurité dans la région ». « Au lieu d’envoyer des armes en Syrie, Washington doit soutenir l’arrêt de la violence et le dialogue national pour que les Syriens décident de leur avenir », a estimé Hossein Amir-Abdollahian, vice-ministre des Affaires étrangères. Pour sa part, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a affirmé que « tout le monde devait mener des efforts pour faire démarrer les négociations (entre le pouvoir et l’opposition), car il n’y a pas d’autres solutions », a rapporté la télévision d’État.

 

(Éclairage : L'aide "militaire" américaine jugée insuffisante par des experts)


Ces événements interviennent au lendemain de la réunion des onze pays du groupe des Amis de la Syrie, dont les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne, réunis au Qatar. Ils y ont ainsi décidé d’intensifier leur aide à la rébellion pour lui redonner l’avantage sur le terrain avant la tenue d’une conférence de paix à Genève. Les participants ont souligné que « toute aide militaire serait canalisée » par l’état-major de l’Armée syrienne libre (ASL) afin qu’elle ne tombe pas entre les mains de groupes extrémistes comme le Front al-Nosra. Ils ont précisé que chaque pays aiderait les insurgés « à sa manière », contournant ainsi l’épineuse question de l’aide militaire directe que plusieurs pays occidentaux refusent de fournir.

 

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