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Un monde de solutions

A Totnes, des citoyens prennent leur destin énergétique en mains

Monnaie locale de la ville de Totnes. Image extraite du site web transitionculture.org

L’image se lit comme un reflet dans un miroir : à l’envers, en gris, on distingue un alignement de maisons, un supermarché, des parkings de voitures, une station-service, des embouteillages et un nuage de pollution. A l’endroit, le dessin passe au vert : ce sont les mêmes maisons, mais maintenant le ciel est clair et il y a deux petites éoliennes et un panneau solaire sur les toits. Devant, dans les potagers, des gens discutent. La pompe à essence, qui ne sert plus, est recouverte de végétation.

 

Cette vision de l’avenir qui orne la couverture d’un épais manuel pratique représente Totnes, une petite ville de 7 500 habitants située au sud-ouest de l’Angleterre. Ses habitants sont à l’épicentre d’un mouvement qui transforme des centaines de villes à travers le monde : la Transition.

 

Né en 2005 d’une idée de Rob Hopkins, un enseignant en permaculture qui avait élaboré avec ses étudiants une stratégie destinée à répondre au double défi du changement climatique et de la fin du pétrole conventionnel bon marché, le mouvement de la Transition regroupe désormais quelque 500 initiatives de citoyens décidés à amorcer eux-mêmes des démarches de « résilience locale » et de « descente énergétique ».

 

Faute de mesures volontaristes au niveau national et international, les réponses à la crise écologique se cantonnent généralement à la sphère personnelle et familiale avec des « éco-gestes » comme le tri des déchets, le choix de manger bio ou d’utiliser des ampoules basse consommation. Les initiatives de Transition explorent le niveau intermédiaire, celui de l’action collective à l’échelle du quartier et de la ville.

Pour Rob Hopkins, qui interviendra lors du sommet mondial EcoCity à Nantes du 25 au 27 septembre, « c'est un mouvement qui a une vision positive, centrée sur l'élaboration et la mise en œuvre de solutions ». La fin du pétrole bon marché est ainsi perçue comme une opportunité pour repenser, avec un regard neuf, le fonctionnement de la société.

 

Les actions concrètes nées des initiatives de Transition sont extrêmement variées. Une série de débats, une fête ou des projections de films permettent d’échanger des informations sur le renchérissement du pétrole et la crise climatique. Ensuite, c’est par étapes successives et de manière pragmatique que les groupes choisissent leurs priorités. L’horizon de la « descente énergétique » guide les projets : des formations à l’éco-construction et à la permaculture, la plantation d’arbres fruitiers dans des vergers collectifs, la création d’ateliers de réparation ou de systèmes de partage d’outils figurent parmi les nombreuses actions concrètes issues d’une démarche de transition.

 

A Totnes, la volonté de relocaliser les échanges économiques a même abouti à la création d’une monnaie locale, adossée à la livre sterling. D’autres villes lui ont emboîté le pas : à Bristol, Brixton, Lewes, et dans des dizaines d’autres villes à travers le monde, il est possible de faire ses courses ou de payer un petit entrepreneur avec la monnaie complémentaire, renforçant ainsi les liens de solidarité à l’échelle locale.

 

Sans être d’un optimisme béat, les « Transitionneurs », parient que des récits positifs de changement peuvent changer la face du monde. Rob Hopkins revendique une posture d’« optimiste engagé » : « Si nous sommes capables de transformer le cours des choses à la bonne échelle, pour remplacer la vulnérabilité, l’intensité en carbone et la fragilité par la résilience, ce sera une grande réussite dont nos enfants feront des contes et des chansons. J’espère être là pour les entendre ».

 

 

Cet article fait partie de notre notre édition spéciale "Un monde de solutions".

 

L’image se lit comme un reflet dans un miroir : à l’envers, en gris, on distingue un alignement de maisons, un supermarché, des parkings de voitures, une station-service, des embouteillages et un nuage de pollution. A l’endroit, le dessin passe au vert : ce sont les mêmes maisons, mais maintenant le ciel est clair et il y a deux petites éoliennes et un panneau solaire sur les toits....

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