Le potentiel très variable des forêts

Y a-t-il des forêts qui stockent le carbone plus que d’autres ? « Bien sûr, suivant les espèces végétales qu’on y trouve, la nature de leur sol, répond Christophe Besacier, expert forestier auprès de la FAO. Une partie est stockée dans les sols, une autre dans la partie végétale. Chaque espèce a un rythme de croissance différent. Une forêt tropicale au Gabon ne stocke pas du tout le même volume de carbone qu’une pinède ou une suberaie. »
Une forêt tropicale en stocke davantage, donc, qu’une pinède méditerranéenne par exemple ? « C’est plus compliqué que ça, souligne-t-il. La forêt méditerranéenne, selon les conditions de sécheresse, peut stocker ou, au contraire, émettre du carbone. En cas de sécheresse grave, la plante respire plus qu’elle ne fait de photosynthèse. D’où la nécessité d’avoir des données sur l’impact du changement climatique sur les espèces. Ces données sont importantes pour le calcul du potentiel de stockage des forêts, sur base duquel on donne des garanties aux investisseurs. On peut se fonder sur des études faites dans des écosystèmes similaires au Portugal ou en Espagne, car nous disposons de peu de données sur le sud de la Méditerranée. »