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À La Une - Iran

Rohani se dit contre les ingérences étrangères en Syrie

Le président élu se montre ferme sur le nucléaire mais promet la transparence et veut développer les relations avec l'Arabie saoudite.

Le président élu, Hassan Rohani, et le guide suprême iranien, Ali Khamenei, le 16 juin à Téhéran. AFP/HO/KHAMENEI.IR"

Le président élu iranien, Hassan Rohani s'est dit lundi contre toute intervention étrangère dans les affaires syriennes.

"La crise syrienne doit être réglée par le peuple syrien. Nous sommes contre le terrorisme, la guerre civile et les interventions étrangères. J'espère qu'avec l'aide de tous les pays de la région et du monde, la paix et le calme reviendront en Syrie", a-t-il déclaré lors de sa première conférence de presse depuis son élection vendredi dès le premier tour.

 

"La crise syrienne sera réglée par le vote des Syriens. Nous sommes inquiets par la guerre civile et les ingérences extérieures. Le gouvernement actuel (du président Bachar el-Assad) doit être respecté par les autres pays jusqu'aux prochaines élections (présidentielles de 2014, ndlr) et ensuite c'est le peuple qui décidera", a-t-il ajouté.

 

L'Iran, allié régional de Damas, prône une solution politique en Syrie et est accusé par les rebelles et les pays qui les soutiennent de fournir des armes au régime syrien, ce que Téhéran a toujours démenti. L'Iran est également le parrain du Hezbollah libanais, dont les combattants prêtent main-forte aux soldats de Assad face aux rebelles syriens. Le président syrien Bachar el-Assad a dit dimanche vouloir "renforcer les relations" avec l'Iran.

 

(Portrait : Hassan Rohani, un religieux modéré à la tête de l'Iran)


Sur le dossier du nucléaire, Hassan Rohani, un religieux modéré de 64 ans soutenu par le camp réformateur, a maintenu la ligne du régime islamique en excluant tout arrêt de l'enrichissement d'uranium mais a promis plus de "transparence" sur ces activités.

 

"L'époque" des demandes occidentales pour un arrêt de l'enrichissement d'uranium, "est révolue", a dit le président élu après huit ans de gouvernement conservateur sous Mahmoud Ahmadinejad marqué par la crise du nucléaire.

Il a néanmoins assuré qu'il existait "de nombreuses voies pour créer la confiance" car l'Iran allait "faire (preuve de) plus de transparence pour montrer que (ses) activités sont conformes aux règles internationales".

 

L'Iran, malgré ses démentis, est accusé par l'Occident et Israël de vouloir se doter de l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil. La communauté internationale a imposé des sanctions à l'Iran pour le contraindre de cesser ses activités sensibles dont l'enrichissement d'uranium. Parallèlement, des négociations entre l'Iran et les grandes puissances (le groupe 5+1) pour régler la crise n'ont enregistré aucun progrès.

 

"Le principe est de rendre plus actives les négociations avec le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne), le problème nucléaire ne peut être réglé que par les négociations. Les menaces et les sanctions ne sont pas efficaces", a-t-il poursuivi. "Les sanctions sont injustes, le peuple iranien n'a rien fait pour les subir. Nos activités (nucléaires) sont légales. Ces sanctions sont au désavantage de l'Occident et profitent seulement à Israël", a ajouté M. Rohani, les sanctions ayant provoqué une crise économique en Iran.

 

M. Rohani, surnommé le "cheikh diplomate", était chargé des négociations nucléaires entre 2003 et 2005, sous la présidence du réformateur Mohammad Khatami. A l'époque, l'Iran avait accepté la suspension de l'enrichissement d'uranium après des négociations avec la troïka européenne (France, Grande-Bretagne et Allemagne).

 

Sur le dossier nucléaire, "M. Rohani va utiliser son expérience en diplomatie pour faire baisser la pression des sanctions par la négociation" avec les grandes puissances, a déclaré Mohammad-Bagher Nobakht, son conseiller pour les affaires économiques, cité lundi par la presse.

 

(Eclairage : Rohani à la tête de l'Iran : un changement de méthode, plutôt que sur le fond)

 

Sur le dialogue avec les Etats-Unis, ennemi juré de l'Iran, le président élu a souligné que "tout dialogue avec les Etats-Unis doit se faire dans l'égalité et le respect mutuel et à certaines conditions", en citant notamment la nécessité pour Washington de "reconnaître les droits nucléaires" de son pays.

M. Rohani, qui prend ses fonctions le 3 août, a promis durant la campagne électorale plus de souplesse dans le dialogue avec l'Occident, mais sa victoire ne marquera toutefois pas une rupture dans la politique de la République islamique, les dossiers stratégiques comme le nucléaire ou les relations internationales étant sous l'autorité directe du Guide suprême et numéro un du régime Ali Khamenei. Selon la Constitution, le président est le deuxième personnage de l'Etat.

 

M. Rohani a aussi souligné que son gouvernement allait développer les relations avec l'Arabie saoudite, qui se sont détériorées ces dernières années, notamment en raison de la crise syrienne.  "La priorité de mon gouvernement est de renforcer les relations avec les pays voisins (...) les pays du Golfe persique et arabes ont une importance stratégique et sont nos frères", a-t-il dit, au moment où les monarchies sunnites du Golfe entretiennent des rapports extrêmement méfiants avec l'Iran chiite, en accusant celui-ci de s'ingérer dans leurs affaires intérieures.


Les pays occidentaux et la Russie ont accueilli favorablement l'élection de M. Rohani et Washington s'est dit prêt à "coopérer sur la question nucléaire" avec lui. Israël a néanmoins appelé à maintenir la pression sur l'Iran pour l'obliger à cesser ses activités nucléaires.

 

 

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