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À La Une - Révolte

Poutine met en garde contre les livraisons d’armes aux rebelles syriens

Violents combats à Alep et défection massive d’officiers de l’armée.

Le président russe Vladimir Poutine a été reçu hier au 10, Downing Street par le Premier ministre britannique David Cameron, à la veille du sommet du G8 en Irlande du Nord. Anthony Devlin/Pool/AFP

Le président russe Vladimir Poutine a assuré hier que Moscou « ne violait pas les règles » internationales en livrant des armes au régime de Damas, mais qu’il en irait différemment si ses partenaires occidentaux du G8 fournissaient de l’armement aux rebelles syriens. « Nous ne violons aucune règle ou norme et nous appelons tous nos partenaires à agir de la même façon », a déclaré M. Poutine à Londres lors d’une conférence de presse commune avec le Premier ministre britannique David Cameron, à la veille d’un sommet du G8 aujourd’hui et demain en Irlande du Nord. « Je pense que tout le monde sera d’accord sur le fait que ça ne vaut pas la peine de soutenir des personnes qui non seulement tuent leurs ennemis mais mangent aussi leurs organes en public et devant les caméras », a-t-il lancé en référence à une vidéo diffusée en mai et montrant un rebelle syrien éviscérant un soldat. « Voulez-vous appuyer ces gens-là avec des armes ? Mais dans ce cas-là, cela n’a pratiquement rien à voir avec les valeurs humanitaires prônées depuis des siècles en Europe. En tout cas la Russie ne peut pas l’imaginer », a-t-il ajouté. M. Cameron a de son côté répété que le président syrien Bachar el-Assad « doit partir pour mettre fin au cauchemar de la Syrie ».

 

(Lire aussi : Le général Idriss, interlocuteur privilégié pour canaliser une future aide militaire ?)


Intervenant sur le sujet, le pape François a appelé le G8 à s’efforcer d’obtenir « un cessez-le-feu immédiat » en Syrie.
Sur le terrain, de violents combats ont opposé hier les rebelles à l’armée régulière syrienne et à ses alliés du Hezbollah dans la province d’Alep, nouvelle cible des forces loyales à Bachar el-Assad après la prise de la ville de Qousseir au début du mois, ont rapporté des activistes. Les insurgés contrôlent plus de la moitié d’Alep depuis juillet dernier, mais les forces gouvernementales ont massé des troupes aux abords de la ville ces trois dernières semaines en vue d’un assaut. Pour l’heure, elles ne semblent pas avoir réussi à faire de percée majeure. Selon d’autres activistes et des sources militaires, l’armée syrienne a aussi aéroporté des troupes derrière les lignes rebelles, dans la région kurde d’Ifrin, dans le but de prendre les insurgés en tenailles.

 

(Eclairage : Que change la levée par l'UE de l'embargo sur les armes destinées aux rebelles syriens ?)



La tombe du Hezbollah
Un des commandements militaires rebelles du nord d’Alep a annoncé que ses combattants avaient détruit un char et tué une vingtaine de soldats de l’armée loyaliste près de la ville de Maaret al-Artik. « Les forces d’Assad et le Hezbollah essaient de contrôler la région rurale au nord d’Alep, mais nous les repoussons et nous leur infligeons de lourdes pertes », a déclaré à la télévision al-Arabiya le colonel Abdeljabbar al-Okeidi. « Alep et Qousseir n’ont rien à voir. À Qousseir, nous étions cernés par des villages occupés par le Hezbollah et des zones loyalistes. Nous n’avions même pas un lieu sûr pour nos blessés. À Alep, nous avons une base arrière stratégique et un soutien logistique mieux organisé », a-t-il expliqué, concluant : « Alep va être la tombe de ces démons du Hezbollah. »


Par ailleurs, samedi, plus de 70 officiers, dont six généraux, ont déserté l’armée du régime, un mouvement d’une ampleur inédite depuis plusieurs mois qui intervient après la décision américaine de livrer une « aide militaire » aux rebelles. Et pour la première fois, le secrétaire d’État américain John Kerry a prévenu ce même jour qu’une éventuelle solution politique au conflit en Syrie risquait d’être compromise par l’utilisation avérée d’armes chimiques par Damas. Enfin, l’Arabie saoudite envisage de fournir à l’opposition syrienne des missiles antiaériens pour combattre l’aviation du régime, a rapporté l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. Ces missiles, portables et tirés à l’épaule, peuvent atteindre des avions et des hélicoptères volant à basse altitude et avaient donné aux moujahidine afghans un avantage déterminant face aux troupes soviétiques dans les années 1980, explique Der Spiegel.

 

 

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