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À La Une - Iran

Présidentielle iranienne : les électeurs se pressent dans les bureaux de vote

Les candidats appellent leurs partisans au calme en attendant les résultats, qui pourraient être annoncés samedi.

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad dépose son bulletin de vote, le 14 juin 2013 à Téhéran. AFP PHOTO / IRANIAN PRESIDENT'S WEBSITE

Les Iraniens se sont déplacés nombreux vendredi pour choisir un successeur à Mahmoud Ahmadinejad lors d'une élection présidentielle que le camp réformateur unifié aspire à remporter face à des conservateurs divisés.

 

Les opérations de vote, qui ont débuté à 08H00 (03h30 GMT), ont du être prolongées une première fois de deux heures, jusqu'à 20H00 (15H30 GMT), une seconde fois, jusqu'à 21H00 (16h30) et une troisième fois à 22H00 locales (17H30 GMT) en raison de l'affluence, a indiqué dans un communiqué le ministère de l'Intérieur iranien.
Les opérations de vote se sont achevées à 23H00 locales (18H30 GMT), soit cinq heures plus tard qu'initialement prévu.

Bien qu’aucun chiffre de participation ne soit attendu avant la clôture, le préfet de Téhéran a indiqué que la participation pourrait atteindre 70% dans sa province, où elle est traditionnellement plus faible qu'au niveau national. En 2009, elle avait officiellement atteint 85%.

Les six candidats à la présidentielle ont appelé vendredi soir leurs partisans au calme et à éviter de descendre dans la rue en attendant les résultats officiels dans un communiqué commun, a rapporté l'agence Isna.

"Des rumeurs courent sur l'organisation de fête de victoire (...) nous demandons au peuple de ne pas y prêter attention et d'éviter tout rassemblement avant l'annonce des résultats officiels" par le ministère de l'Intérieur, ont affirmé les représentants des candidats.


Dans la journée et malgré la chaleur, les électeurs formaient de longues queues devant plusieurs bureaux de vote de Téhéran, selon les journalistes de l'AFP, alors que la télévision d'Etat appelait depuis la matinée les Iraniens participer au vote.
 

L'un des premiers à avoir donné sa voix, le guide suprême Ali Khamenei, a également demandé aux électeurs de se mobiliser: "la prospérité et le bonheur du pays dépendent de votre choix de la bonne personne et de votre participation à l'élection".

"Ne pensez pas qu'en ne vous déplaçant pas, vous allez régler un quelconque problème", a déclaré de son côté M. Rohani, candidat unique des modérés et réformateurs, après avoir voté à Téhéran, estimant qu'il en allait de "l'avenir de la nation". Pour le camp réformateur, l'enjeu a été de mobiliser les abstentionnistes, ceux-là même qui avaient manifesté contre la réélection de M. Ahmadinejad après des accusations de fraudes. A l’époque, la contestation avait été réprimée et les candidats réformateurs malheureux, M. Moussavi et M. Karoubi, se sont retrouvés placés en résidence surveillée depuis 2011.

Dans le camp des conservateurs, dans lequel se retrouvent le maire de Téhéran, Mohammad Bagher Ghalibaf et le chef des négociateurs nucléaires, Saïd Jalili, M. Velayati, l'ex-chef de la diplomatie, a aussi "demandé à tous les Iraniens de voter".

 

A la sortie de la mosquée de la place Tajrish, où 200 personnes patientaient, hommes et femmes séparés, Elias, un électeur de 48 ans, a estimé qu'Hassan Rohani était "le plus apte à diriger le pays" pour réduire l'inflation et faire baisser les prix.

Dans une mosquée de l'est de Téhéran, où résident surtout des employés des administrations, "les gens faisaient la queue avant même l'ouverture", selon le responsable du scrutin Hassan Naderi.

Sedayat, un séminariste de 27 ans, a affirmé avoir voté Jalili car il est "en accord avec les recommandations du guide suprême". "Sa fermeté face à l'Occident ne veut pas dire que nous aurons le ventre vide", a-t-il assuré.

M. Jalili, représentant de Khamenei dans les négociations nucléaires, refuse toute "concession" aux grandes puissances, à l’inverse de son adversaire réformateur qui prône la souplesse afin de réduire l’impact des sanctions. M. Rohani, en 2003, alors qu’il était le négociateur en chef du nucléaire sous la présidence du réformateur Mohammad Khatami, avait fait en sorte que l'Iran accepte de suspendre son programme d'enrichissement d'uranium, relancé par la suite en 2005.

 

 

Crise économique

Tout au long de la campagne présidentielle, la majorité des électeurs ont eu la même préoccupation: la crise économique, qui se traduit par une hausse du chômage, de l'inflation qui a atteint plus de 30%, et par une perte de la valeur du rial de près de 70%. Une crise provoquée par les sanctions internationales décrétées contre le programme nucléaire iranien. Téhéran, malgré ses démentis, est accusé de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme civil.

 

(Pour mémoire : L’Iran, en état de « faillite », prépare des mesures draconiennes)

 

Selon les autorités, 205 journalistes étrangers, dont des occidentaux, ont été accrédités pour couvrir l'élection.

Jeudi, le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird a affirmé que seuls 3% des visas demandés par la presse ont été accordés. Le groupe de radio-télévision britannique BBC a également accusé le régime d’ "intimidations" sans précédent contre les familles en Iran de ses employés.

A l'étranger, le Rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'Homme en Iran, Ahmed Shaheed, a estimé que le scrutin n'était pas "libre et équitable", et Washington a dénoncé "le manque de transparence".

 

Le décompte des voix a d'ores et déjà commencé dans les villes de province. Le taux de participation et les premiers résultats partiels devraient être communiqués samedi matin. Le Conseil des gardiens de la Constitution, chargé de superviser le scrutin, a prévenu que "personne n'a le droit de se déclarer vainqueur avant".

En 2009, le réformateur Mir Hossein Moussavi avait annoncé sa victoire peu après le scrutin, avant que M. Ahmadinejad ne soit déclaré officiellement vainqueur.

Un second tour aura lieu le 21 juin si aucun des six candidats n'obtient plus de 50% des voix.

 

 

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