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À La Une - Conjoncture

Les organismes économiques libanais tirent la sonnette d’alarme

Les organismes économiques, réunis hier au BIEL, ont appelé à sauver l’économie d’un pays, selon eux, en plein naufrage.

« Arrêtez de dilapider les composants essentiels de l’économie libanaise, arrêtez de faire fuir les jeunes, les touristes et les investisseurs, arrêtez de jouer avec l’avenir des Libanais », s’est écrié le président des organismes économiques et ancien ministre Adnane Kassar. Photo Sami Ayad

« Le Liban n’a jamais vécu de situation à ce point grave. Un gouvernement démissionnaire, (...) un vide constitutionnel, des conflits politiques, des affrontements ici et là, une inertie qui menace l’ensemble des secteurs économiques du pays... »
C’est par ces termes, résumés par le président de l’Association pour la franchise, Charles Arbid, que les organismes économiques se sont exprimés hier lors d’une réunion élargie qui s’est tenue au Pavillon royal du BIEL, à Beyrouth.
Le but de cette rencontre : « pousser un cri de colère », tirer la sonnette d’alarme face à la situation actuelle au Liban, appeler à l’apaisement et au dialogue pour que la vie économique du Liban reprenne son cours habituel. Et, de plus, respecter la déclaration de Baabda, qui stipule la distanciation du Liban à l’égard des crises régionales, notamment syrienne.
La plupart des grands acteurs du secteur privé se sont donc retrouvés afin de lancer, en commun, leur « SOS », dont le président des organismes économiques et ancien ministre Adnane Kassar, le président de l’Union des Chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture, Mohammad Choucair, le président de l’Association des banques, Joseph Torbey, le président de l’Association des industriels, Neemat Frem, le président de l’Association des commerçants de Beyrouth, Nicolas Chammas, et M. Arbid.

« Arrêtez ! »
« Nous disons à l’ensemble des partis politiques : Arrêtez ! a martelé, lors de son intervention, M. Kassar. Arrêtez de dilapider les composants essentiels de l’économie libanaise, arrêtez de faire fuir les jeunes, les touristes et les investisseurs, arrêtez de jouer avec l’avenir des Libanais (...). Notre pays est confronté à des circonstances difficiles », a-t-il affirmé, mettant notamment l’accent sur le recul enregistré au niveau de la plupart des indicateurs économiques et les répercussions « significatives » qu’une détérioration supplémentaire de la situation pourrait avoir sur la croissance du pays.
« Je m’adresse donc aux principaux partis pour leur demander de mettre un terme aux provocations confessionnelles (...), d’assumer leurs responsabilités envers ce pays, de retourner s’asseoir à la table de dialogue et de faciliter le travail du Premier ministre désigné Tammam Salam, afin d’obtenir la formation d’un nouveau gouvernement dans les plus brefs délais », a-t-il poursuivi.


« Nos mises en garde n’ont servi à rien, a constaté, pour sa part, M. Choucair. C’est comme si la destruction de l’économie libanaise avait été préméditée. (...) Nous ne sommes pas confrontés à un ralentissement économique et au recul des principaux indicateurs de croissance, nous faisons aujourd’hui face à un effondrement complet ainsi qu’à une récession sans précédent. »
« Nous refusons que ce pays soit dans un état de mort cérébrale, s’est exclamé, pour sa part, M. Frem. Nous ne plierons pas. Nous, les industriels, nous nous battrons bec et ongles afin de préserver notre production et générer des opportunités d’emploi. »
M. Chammas, pour sa part, a déploré la fuite des touristes en provenance du Golfe « pour le treizième mois consécutif » et l’arrivée d’un véritable « tsunami » de réfugiés syriens aux lourdes conséquences démographiques, sécuritaires, économiques, etc. La crise syrienne et son impact sur le pays étaient, évidemment, au cœur des problématiques soulevées par les organismes économiques lors de cette réunion « qui ne sera pas la seule, d’autres suivront », a indiqué M. Kassar. Et de conclure : « Nous espérons que notre cri sera entendu. »

 

 

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