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À La Une - conflit

Poutine : Assad aurait pu éviter la guerre civile

Pour Paris, la guerre en Syrie est à "un tournant" ; double attentat meurtrier à Damas.

Un combattant rebelle le 11 juin 2013 à Alep où le régime syrien s'apprête à lancer une offensive majeure. REUTERS/Hamid Khatib

Le président russe Vladimir Poutine a regretté mardi que le président syrien Bachar el-Assad n'ait pas engagé de réformes politiques, estimant que cela aurait évité la guerre civile.
"J'ai dit qu'il semblait que le pays était mûr pour des changements et que ses dirigeants auraient dû comprendre cela et auraient dû commencer à mettre en oeuvre ces changements" demandés par l'opposition au début du conflit en mars 2011, a déclaré M. Poutine dans une interview à la chaîne de télévision d'Etat RT.
"C'est évident. S'il avait agi différemment, tout cela ne serait pas arrivé", a ajouté le président russe.


M. Poutine a néanmoins affirmé qu'il reste absolument opposé à une intervention étrangère en Syrie.
Moscou a bloqué à trois reprises des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU contre le régime syrien, mais le président russe s'est défendu d'être le rempart du régime.
"Nous ne sommes pas les avocats du gouvernement actuel du président syrien," a-t-il dit. "Nous ne voulons pas être mêlés à un conflit entre différents courants de l'islam, entre les chiites et les sunnites", a expliqué le président russe.

 

 

Pour Paris, la guerre en Syrie, où le régime regagne du terrain, est à "un tournant", selon le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. "Il y a des conséquences à tirer de ce qui s'est passé à Qousseir (ville stratégique reprise la semaine dernière par l'armée syrienne aidée par le Hezbollah) et de ce qui se profile à Alep" au Nord, a déclaré mardi Philippe Lalliot au cours d'un point de presse.

 

Un représentant français rencontrera samedi en Turquie le chef du Conseil militaire suprême de l'armée syrienne, Salim Idriss, a précisé M. Lalliot. Sous la pression de la Grande-Bretagne et dans une moindre mesure de la France, l'Union européenne a levé l'embargo sur les armes à destination de l'opposition syrienne le 27 mai. Selon une déclaration politique mais pas juridiquement contraignante, les 27 se sont engagés à ne pas livrer d'armes avant le 1er août, pour laisser une chance au processus diplomatique.

 

(Eclairage : Que change la levée par l'UE de l'embargo sur les armes destinées aux rebelles syriens ?)

 

Washington s'apprêterait également à examiner "toutes les options possibles" pour aider l'opposition. Le président américain, Barack Obama, a demandé à son "équipe de sécurité nationale" (qui comprend M. Kerry) "d'examiner toutes les options possibles qui nous permettraient de remplir nos objectifs pour aider l'opposition syrienne". M. Obama est sous pression depuis des mois pour armer la rébellion syrienne. Il s'en est jusqu'à présent tenu à une aide conséquente, mais non létale, de 250 millions de dollars. Selon diverses sources, l'Administration US pourrait décider de fournir des armes aux opposants syriens.

 

 

Attentats à Damas

Sur le terrain, après quelques semaines de répit à Damas, une double attaque a visé dans la matinée un poste de police sur la place Marjeh, faisant, selon un bilan provisoire de la chaîne officielle Al-Ikhbariya, 14 morts et 31 blessés.

La télévision a montré des images de magasins éventrés, et de débris de verre jonchant le sol taché de sang dans ce quartier commerçant de la capitale.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a avancé un bilan de 15 morts, pour la plupart des policiers. "Un homme s'est fait exploser dans le poste de police, une deuxième explosion s'est produite à l'extérieur", selon cette ONG basée en Grande-Bretagne.

"Que Dieu se venge de tous ceux qui sont en train de ruiner le pays", a lancé un témoin à la chaîne syrienne, déplorant "la mort d'innocents".

 

Parallèlement, les troupes du régime ont lancé des attaques contre des positions rebelles dans le nord de la province d'Alep (nord) et s'apprêtent à lancer une offensive majeure pour reprendre la région. Selon l'OSDH, les forces gouvernementales ont bombardé des secteurs de l'aéroport militaire de Mennegh que les rebelles ont en partie conquis lundi, en prenant position dans la tour radar. "Les rebelles contrôlent toujours d'importantes parties" de la base militaire de Mennegh, a précisé l'OSDH.

 

Il est probable que la bataille d'Alep commence soit dans les heures, soit dans les jours qui viennent", avait déclaré dimanche à l'AFP un responsable des services syriens de sécurité. Les rebelles avaient lancé la bataille d'Alep il y a près d'un an et depuis, des combats et des bombardements quotidiens secouent la ville, ex-capitale économique de Syrie.

 

"Avec le début des opérations de l'armée sur plus d'un axe (à Alep) et sa progression remarquable, le moral des hommes armés et de leurs chefs est au plus bas. Leur but désormais est de se rendre en Turquie", base arrière de la rébellion, affirmait mardi le quotidien Al-Watan, proche du régime.

L'objectif du régime est d'attaquer les régions rurales à l'ouest et au nord d'Alep pour couper l'approvisionnement des rebelles dans cette région", explique Mohamed al-Khatib, un militant d'Alep avec qui l'AFP a pu parler via internet.

 

Dans ce contexte, le ministre israélien des Affaires internationales, de la Stratégie et du Renseignement a estimé lundi que le président syrien pourrait remporter la guerre dans son pays grâce à l'aide de l'Iran et du mouvement chiite libanais Hezbollah. "Cela pourrait être possible, Assad (...) pourrait prendre le dessus", a affirmé le ministre Youval Steinitz devant l'Association de la presse étrangère. "Je pense que cela est possible". "A ce stade du conflit, si l'opposition ne fait pas de progrès et le régime réussit à survivre et à obtenir un très fort soutien (...) à savoir de l'Iran et du Hezbollah (...) il pourrait en fin de compte survivre", a dit ce responsable israélien. Selon lui, l'armée syrienne reçoit "un important soutien" de l'Iran et du Hezbollah qui envoient des milliers de combattants "en unités très structurées et très bien équipées -- cela pourrait aider".

 

 

Reyhanli

Par ailleurs, en Turquie, un homme de nationalité turque présenté comme le maître d'œuvre des attentats sanglants qui ont coûté la vie à 52 personnes début mai dans la ville de Reyhanli, a été arrêté dans le sud du pays alors qu'il cherchait à s'enfuir en Syrie, ont annoncé mardi les autorités locales turques. Située à la frontière syrienne, Reyhanli accueille de nombreux réfugiés syriens.

Les médias turcs ont identifié cet homme, présenté par le gouverneur de Hatay sous ses seules initiales N.E, comme Nasir Eskiorak. Selon eux, il aurait fait plusieurs dizaines de navettes entre la Turquie et la Syrie au cours des dernières semaines.

La justice turque a déjà inculpé et écroué 12 personnes, toutes de nationalité turque, soupçonnées d'être impliquées dans ces attentats. La Turquie a imputé l'attaque à un groupuscule clandestin d'extrême gauche turc lié, selon ses responsables, aux services de renseignement du régime du président syrien, ce que ce dernier a démenti.

 

A Vienne, le ministère de la Défense a annoncé que les premiers casques bleus autrichiens quitteraient le Golan mercredi, après sa décision de retirer son contingent de cette zone contact entre la Syrie et Israël, en raison de l'extension du conflit syrien qui mettait selon elle en danger la sécurité de ses troupes.



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Le président russe Vladimir Poutine a regretté mardi que le président syrien Bachar el-Assad n'ait pas engagé de réformes politiques, estimant que cela aurait évité la guerre civile."J'ai dit qu'il semblait que le pays était mûr pour des changements et que ses dirigeants auraient dû comprendre cela et auraient dû commencer à mettre en oeuvre ces changements" demandés par...

commentaires (4)

Ah oui ? Eh ben !

Antoine-Serge KARAMAOUN

07 h 48, le 12 juin 2013

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Commentaires (4)

  • Ah oui ? Eh ben !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    07 h 48, le 12 juin 2013

  • Nenni! déformation (professionnelle!). Poutine a dit il y avait des condition pour éviter cette guerre si les réformes avaient pu être faites à temps. Je ne suis pas d'accord cette fois-ci avec poutine.. mais je comprends qu'en politique mais en général dans la vie aussi, il faut toujours donner pour recevoir... et la Poutine, lâche un peu du leste, ce qu'il a fait depuis le départ, car les prochains jours nous réservent des grandes surprises en Syrie et il aura besoin de beaucoup recevoir.

    Ali Farhat

    01 h 19, le 12 juin 2013

  • PFFFFF...tiens,on vient d'apprendre que des mines ont explosé au Liban,au MONT LIBAN!,autour d'un camp du FPLP CG!!!!ils sont encore là ceux-là???Et on parle de souveraineté??? on croît rêver!!!Ce pays est devenu la poubelle du MO...mais putain,FOUTEZ NOUS LA PAIX,à la fin...allez ailleurs...halaktouna...frekoua baa!

    GEDEON Christian

    17 h 39, le 11 juin 2013

  • Des morts gratuites au nom de la bêtise humaine . Triste Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    16 h 09, le 11 juin 2013

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