Un premier débat sans vainqueur ni passion

Aucun des huit candidats à la présidentielle iranienne du 14 juin n’est sorti du lot hier lors de leur premier débat télévisé, centré sur l’économie d’un pays frappé par des sanctions et où les prétendants ont évité les attaques directes. « Vous auriez dû laisser les candidats développer leurs programmes et leurs idées », a dénoncé le conservateur Mohsen Rezaï à l’adresse du présentateur du débat. « Si dès le début vous ne respectez pas le rang du président, cela veut dire que nous ne voulons pas avoir un gouvernement fort », a-t-il ajouté. « Cette manière d’organiser le débat et poser des questions-tests est une insulte à tous les huit candidats et au peuple iranien », a lancé le réformateur Mohammad Reza Aref, refusant même de répondre à certaines questions, auxquelles il fallait répondre par oui ou non.
Plusieurs téléspectateurs se sont également dit déçus par le débat. « Pratiquement tous les candidats ont critiqué le gouvernement actuel sans donner de solutions aux problèmes du pays » a ainsi affirmé Amir, un architecte de 31 ans. « Ils n’avaient pas assez de temps pour développer et j’ai trouvé qu’ils avaient tous les mêmes idées », a ajouté Shaghayegh, une comptable de 30 ans.
Les huit candidats ont ainsi affirmé que l’Iran devait réduire sa dépendance aux revenus pétroliers. Ces derniers ont été réduits de moitié depuis début 2012 en raison de l’embargo décrété par les Occidentaux pour tenter de forcer Téhéran à infléchir son programme nucléaire controversé. Le conservateur Ali Akbar Velayati, ex-chef de la diplomatie, a été le seul à souligner le besoin de « changer nos relations » avec la communauté internationale, qui peut « demain imposer des sanctions sur d’autres produits ».
(Source : AFP)