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Campus

Après le bac, quelle filière choisir ?

À la croisée des chemins entre le lycée et la fac, les jeunes sont souvent anxieux et hésitent à choisir une filière d’études. Quels sont les facteurs qui influencent leur choix ? Ont-ils une image préconçue de leur futur métier ? Bribes de réponses.

Isabelle Wakim et Christy Daher, étudiantes en relations internationales à l’USJ.

« Pour exceller dans son travail, il faut l’aimer. À mon avis donc, il faut choisir une spécialisation que l’on apprécie. C’est le secret de la réussite », assure Nour Natour, étudiante en terminale ES au collège Élysée. La jeune fille, qui est « attirée par tout ce qui touche à l’art et à la créativité », intégrera une école d’architecture d’intérieur, et cela « bien qu’il n’y ait pas d’ouvertures dans le domaine », aux dires de la lycéenne.
Daniel Zalghout, étudiant en première S au même collège, est du même avis. « Moi, aussi, j’opterai pour un domaine que j’aime », assure le jeune homme qui ambitionne de devenir ingénieur aéronautique, avant d’ajouter : « Je suis conscient de l’étroitesse du marché du travail libanais dans ce secteur. Je serai éventuellement amené à quitter mon pays pour trouver un emploi. Mais ce n’est pas un problème pour moi. »
Pour Roy Nakhlé, étudiant au Collège Notre-Dame des sœurs antonines, être attiré par une profession n’est pas suffisant pour la choisir. « Pour faire le bon choix, il faut tenir compte de ses affinités, de ses compétences, et surtout des débouchés. »

Compétences et résultats scolaires
Carmen Farah, étudiante en SV au Collège Notre-Dame de Jamhour, se base, elle, sur ses résultats scolaires pour choisir une filière universitaire. Forte dans les disciplines scientifiques, elle voudrait entreprendre des études de pharmacie. Toutefois, pour s’assurer de la pertinence de son choix, la brillante étudiante a demandé l’avis de pharmaciens et d’étudiants universitaires, et a effectué un stage dans une pharmacie.
Pour d’autres étudiants, le choix est fait très tôt. Hiba el-Jurdi, étudiante en première S au collège Élysée, sait depuis un moment qu’elle voudrait devenir enseignante comme sa mère. Jad Abi Tarabay, lui, projette de devenir ingénieur, comme son père. « Il ne m’a rien imposé. C’est juste que ce domaine me passionne depuis mon enfance », précise-t-il. David Chléla, étudiant au collège Saint-Joseph Aïntoura, bien que, comme son père, compositeur et réalisateur, il aime la musique, choisira de devenir architecte. Il précise : « Quoique je compose déjà de la musique, je n’en ferai pas mon futur métier car j’attends de ma profession qu’elle soit également gratifiante. »
Les parents ont, eux aussi, leur mot à dire. Pour Charbel Moussalem, étudiant en TSV au collège Élysée, leur avis est crucial. « Je rêvais d’intégrer l’armée. Mais mes parents, inquiétés par la situation sécuritaire au Liban, ne m’ont pas encouragé. J’ai décidé alors de me spécialiser dans les sciences informatiques », confie le jeune étudiant qui a déjà suivi un stage dans une société informatique.

Lorsque l’incertitude se prolonge...
Sara Ghraïzi, étudiante en sciences politiques à l’université La Sagesse, regrette d’avoir choisi cette filière. « Lorsque j’ai commencé à assister aux cours et à étudier la matière, j’ai changé d’avis. Je ne me suis pas retrouvée dans ce domaine. » Frédérick Abboud, lui aussi, regrette son choix. « Bien que j’ai été admis en génie à l’ESIB, j’ai opté pour la pharmacie, alléché par la possibilité de meilleurs revenus. Aujourd’hui, je le regrette, car j’ai appris qu’il y a pléthore de pharmaciens au Liban. »
Isabelle Wakim a trouvé une solution peu ordinaire pour éviter de faire le mauvais choix. La jeune fille suit deux formations différentes en parallèle. « J’étudie les relations internationales à l’USJ, une domaine que j’adore, et l’architecture d’intérieure à la LAU. J’aurais ainsi une issue de secours si je ne trouve pas un travail dans mon premier domaine. »
Ces étudiants ne peuvent-ils pas se fier à des études sur le marché de travail ? Carmen Farah répond : « Au Liban, il n’y a pas d’études du marché ni de statistiques officielles pour bien orienter les étudiants. » Marianne Abou Zerdan, étudiante en sciences politiques, a le mot de la fin : « Il faut aider les jeunes à devenir ce qu’ils veulent être. Le travail n’est-il pas aussi un espace d’épanouissement personnel ? »
Une question à prendre en considération.

 

Arzé NAKHLÉ

« Pour exceller dans son travail, il faut l’aimer. À mon avis donc, il faut choisir une spécialisation que l’on apprécie. C’est le secret de la réussite », assure Nour Natour, étudiante en terminale ES au collège Élysée. La jeune fille, qui est « attirée par tout ce qui touche à l’art et à la créativité », intégrera une école d’architecture d’intérieur, et cela...
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