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À La Une - Patrimoine

Le Liban préside la Convention sur le patrimoine culturel subaquatique

Khalil Karam et Alain Decaux lors de leur entretien portant sur le 150e anniversaire de la Mission Phénicie.

Le littoral libanais, malgré son exiguïté relative, est extrêmement riche en épaves et vestiges archéologiques sous-marins, s’étalant sur une période très longue allant de l’époque phénicienne jusqu’au vingtième siècle. Un patrimoine particulièrement riche en épaves de bateaux ayant fait naufrage au XIXe siècle et pendant les deux guerres mondiales. Tel est le fruit de plusieurs projets de recherches effectués par la célèbre archéologue britannique Helen Frost (1917-2010) au large du Liban. C’est aussi ce qui explique que ce pays a été élu, le 28 mai, au siège de l’Unesco à Paris, comme président de la quatrième conférence des États-parties à la Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique*.
Le Liban présidera cette conférence jusqu’en mai 2015 avec, comme vice-présidents, la France, le Mexique, l’Iran et le Nigeria.


Interrogé sur ce que signifie cette élection, Khalil Karam, ambassadeur délégué permanent du Liban auprès de l’Unesco, indique à L’Orient-Le Jour que « le Liban présidera toutes les réunions relatives à cette convention jusqu’en 2015 ». Cela contribuera à mettre en valeur le riche patrimoine subaquatique du Liban, comme le fait d’ailleurs la Fondation Helen Frost, qui perpétue l’œuvre de sa fondatrice au Levant, et particulièrement au Liban.
Le patrimoine culturel subaquatique sera d’actualité en 2014. En effet, cette année marquera le centenaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale. Nombre d’épaves de bateaux dans la région et ailleurs remontent à cette époque. « La Belgique a proposé de célébrer ce centenaire, explique M. Karam. Or, cet anniversaire intéresse particulièrement les pays de la région, tels que la Turquie, qui a d’innombrables épaves de bateaux ayant coulé, notamment, durant la bataille des Dardanelles, aussi appelée bataille de Gallipoli. Le Liban est également concerné du fait du nombre important d’épaves datant de la Première Guerre mondiale le long de sa côte. »
L’ambassadeur fait remarquer que « selon la loi internationale, les épaves deviennent visitables cent ans après le naufrage du bateau ».


L’année 2014 est également celle du 150e anniversaire de la Mission Phénicie, envoyée au Liban par Napoléon III et présidée par Ernest Renan. À ce propos, un entretien a récemment eu lieu entre M. Karam et l’écrivain Alain Decaux, ancien ministre de la Francophonie, portant sur les nombreux événements qui vont marquer cet anniversaire en France, mais aussi au Liban. « Suite à cette mission, Ernest Renan avait écrit un énorme rapport qui constitue l’un des plus gros travaux d’archéologie sur le Liban, souligne M. Karam. Il avait ensuite vécu au Liban, notamment à Byblos, Amchit et Ghazir. Des événements sont prévus à ces endroits pour marquer cette date anniversaire. »
Notons que l’une des épaves du XIXe siècle la mieux conservée au monde est celle du navire britannique HMS Victoria, qui a coulé au large de Tripoli après être entré en collision avec un autre vaisseau de la flotte anglaise, le HMS Camperdown, en 1893.

(*) La Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique vise à protéger l’héritage constitué par toutes les traces d’existence humaine reposant ou ayant reposé sous l’eau, et présentant un caractère culturel ou historique.



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