Le chef du Parti démocratique arabe, Rifaat Ali Eid (alaouite), a accusé des rebelles syriens d’être à l’origine des affrontements meurtriers entre les quartiers rivaux de Bab el-Tebbaneh (sunnite et anti-Assad) et Jabal Mohsen (alaouite et pro-régime syrien) à Tripoli, capitale du Liban-Nord.
"Les affrontements à Tripoli ont commencé lorsque l’armée syrienne a lancé l'assaut sur Qousseir (en Syrie). Des hommes armés qui allaient combattre en Syrie sont revenus à Tripoli, donnant le coup d’envoi des violences", a déclaré M. Eid, lors d’une conférence de presse à Tripoli. "Si la situation n’est pas réglée une fois pour toute, nous allons vers une escalade certaine qui se propagera à tout le territoire libanais englobant également les chrétiens, les chiites et les druzes", a-t-il ajouté, avant de citer les noms de membres présumés du Front jihadiste al-Nosra qui combattent à Tripoli.
"Nous avons décidé de répondre aux tirs lorsque l’armée a échoué à contenir les violences", a assuré M. Eid.
Le responsable alaouite a par ailleurs lancé une attaque en règle contre le chef de l’État Michel Sleiman "qui n’a rien fait pour mettre un terme aux combats".
"M. Sleiman n’apporte aucun soutien au commandant en chef de l’armée Jean Kahwagi mais il est en train de l’enfoncer dans les violences de Tripoli pour l’empêcher qu’il ne prenne sa place en tant que chef de l’Etat", a-t-il dit.
Le responsable du Parti démocratique a par ailleurs accusé l’armée de partialité, l’accusant "de riposter à Jabal Mohsen par les armes et à nos adversaires par des mots".
"Nous accusons l’Etat de ces manquements. Pourquoi le Conseil des ministres de lundi n’a pas abordé la situation à Tripoli ?", s’est demandé M. Eid. "Les frontières du Liban sont poreuses et le terrorisme arrive à Tripoli de Syrie", a-t-il souligné.
Les affrontements à caractère confessionnel ont éclaté le 19 mai à Tripoli faisant plus de 31 morts et 200 blessés. Il s’agissait des combats les plus violents depuis la fin de la guerre civile en 1990. Un calme précaire s’est installé depuis dimanche dans la ville, entrecoupé de tirs de francs-tireurs.
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commentaires (6)
En quoi est-il Libanais ce type ?
Antoine-Serge KARAMAOUN
08 h 47, le 29 mai 2013