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À La Une - Passion

Changement de cap pour Maxime Chaya

Il a tutoyé les étoiles, souvent après des épreuves extrêmes, bravé les plus hauts sommets du monde, 12 au total, puis il est revenu sur terre partager ses exploits et penser à un nouveau défi. Maxime Chaya est à la veille d’un nouveau départ, une nouvelle aventure dans laquelle il va plonger, heureux comme un poisson dans l’eau : traverser l’océan Indien à la rame, avec deux coéquipiers.

Les deux facettes de Maxime Chaya.  Photo Dina Debbas

Il débarque au rendez-vous en costume cravate, quelques kilos – obligatoires – en plus, « et ce n’est pas assez ! dit-il, à embarquer avec lui, les mains calleuses, qu’il brandit fièrement, et une impatience mêlée à une légère appréhension. Pour ces derniers jours sur la terre ferme avant le grand départ, accoutré comme un homme d’affaires ou un ambassadeur informel – il reste ambassadeur de la Bank Audi, même si, cette fois-ci, il a d’autres partenaires dans ce projet –,Maxime Chaya a déjà la tête dans les nuages et les pieds dans l’eau. À peine a-t-il commencé à expliquer avec moult détails la beauté et la difficulté de ce nouvel exploit, et le voilà en train d’essayer la monture de lunettes spécialement conçues pour une vision parfaite de jour comme de nuit.


« Le retour sur terre n’est jamais simple, précise-t-il, mais le corps et l’esprit sont si bien faits qu’ils s’acclimatent à n’importe quelle situation ! Durant ma dernière expédition, je suis tellement sorti de ma “zone de confort” que c’était magnifique d’y retourner. Et puis, j’ai été très heureux de pouvoir motiver les autres à suivre leur instinct et être à la hauteur de leurs rêves. »

Un athlète complet
Mais voilà, Maxime ne sait pas rester sans faire des choses extraordinaires. Tout passe bien évidemment par le sport et le dépassement de soi. Petite parenthèse cycliste, une participation aux championnats du monde Mountain Bike Masters UCI 2012 qui se sont disputés au Brésil, où il a décroché la 5e place, et... cap sur l’océan Indien. «L’idée, confie-t-il, remonte à 2008, lorsque j’ai été en Écosse me préparer pour le pôle Nord dans un camp d’entraînement extrêmement dur où j’ai rencontré un groupe qui ramait pour un record. Puis, plus tard, j’ai eu envie de quelque chose de nouveau.»


C’est sur son bateau baptisé tRIO que l’aventure va se faire. tRIO, pour trio. Ils sont trois à embarquer et ramer, outre Maxime (51 ans), il y aura Livar Nysted (42 ans) et Stuart Kershaw (33 ans). Et tRio pour Roaming the Indian Ocean. « J’ai tout initié, tout préparé durant deux ans. J’ai acheté le bateau, je me suis chargé de sa rénovation avec l’aide de mon frère Karim, je me suis occupé de la logistique. » Au programme donc : départ de Perth, en Australie. Objectif : traverser l’océan Indien et accoster à l’île Maurice. Entre les deux points... Rien. Que de l’eau, une immensité salée, 6500 km, et trois hommes sur un bateau de 8,8 m par 1,8 m de largeur, pour une lourde cohabitation de trois mois, ramant à raison de 10 à 15 heures par jour chacun. « Nous n’avons pas besoin de battre un record. Arriver à trois est une première et donc un record en soi ! La difficulté, poursuit-il, est dans la promiscuité. La mer est certes immense, mais le bateau extrêmement étroit. Il n’y a aucune intimité possible. » La difficulté réside aussi dans l’imprévisible, les caprices de la météo, et surtout les contraintes physiques : impossible de dormir plus de deux heures d’affilée, consommer entre 11 800 et 13 200 calories par jour, sachant que Maxime va brûler 900 calories par heure de rame et 200 à 300 par heure de repos. « Si je mange moins, je risque de perdre 1 kg tous les 3 à 4 jours!»


Ce dernier mois, il a donc mangé, mangé et encore mangé. Il s’est bien évidemment entraîné, se réveillant au milieu de la nuit pour ramer et... manger, et a finalisé les derniers soucis logistiques. Heureux comme Ulysse, il ajoute, en remettant ses lunettes de ville : « Nous aurons à bord un satellite qui nous permettra d’envoyer des photos et des vidéos et même des interventions en live. » S’avouant légèrement stressé – le départ est normalement prévu pour le 5 juin –, il conclut : « Rien n’est facile, mais rien n’est impossible si on y croit vraiment. »

 

Pour mémoire

Maxime Chaya 5e des championnats du monde Mountain Bike Masters au Brésil

 

Il débarque au rendez-vous en costume cravate, quelques kilos – obligatoires – en plus, « et ce n’est pas assez ! dit-il, à embarquer avec lui, les mains calleuses, qu’il brandit fièrement, et une impatience mêlée à une légère appréhension. Pour ces derniers jours sur la terre ferme avant le grand départ, accoutré comme un homme d’affaires ou un ambassadeur informel – il...

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