Le président de la Chambre, Nabih Berry, s’est entretenu hier avec le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, de la nécessité de tenir une séance du Conseil des ministres en vue d’éviter toute confusion concernant le déroulement des législatives. Un Conseil des ministres est en effet prévu lundi. À l’ordre du jour de cette réunion, les dépenses électorales, la formation de la commission de supervision des élections législatives et le choix du budget maximal à dépenser par chaque candidat. Ces deux dossiers, court-circuités par les ministres du 8 Mars, doivent aujourd’hui être réglés, la période de suspension des délais constitutionnels ayant pris fin.
Ces procédures constitutionnelles ne peuvent plus être ignorées, même si le scénario de report des législatives fait son chemin. Le gouvernement est même contraint d’organiser les législatives si le différend autour de la durée de prorogation du mandat restait dans l’impasse. Il est à noter aussi que la prorogation du mandat du Parlement pourrait être proposée par le Parlement lui-même ou par le ministre de l’Intérieur, à des fins techniques. Selon des sources bien informées, le ministre Marwan Charbel ne fera pas une telle requête, estimant qu’il est possible encore de tenir les élections selon la loi de 1960, sans aucun report.
À ce sujet, le député Walid Joumblatt, chef du Parti socialiste progressiste, a estimé hier qu’« il est impossible d’organiser des législatives dans cette atmosphère de tension à Tripoli », affirmant soutenir la prorogation du mandat du Parlement « pour protéger les institutions et éviter le chaos ». De son côté, l’ancien président de la Chambre, Hussein Husseini, a déploré l’anticonstitutionnalité des mesures prises par les différents pouvoirs au sujet des législatives, « à commencer par le décret de convocation du corps électoral en vue de la tenue des élections, ce qui relève des prérogatives du Conseil des ministres, et non pas du président de la République ou du ministre de l’Intérieur, ou du Premier ministre ».
Pour sa part, le conseil supérieur du Parti national libéral (PNL) a affirmé dans un communiqué publié à l’issue de sa réunion hebdomadaire que « les manœuvres du 8 Mars ont abouti à un marasme politique et ont mis le pays devant le fait accompli portant sur un choix à faire entre la tenue des législatives selon la loi de 1960, ou le vide que le Hezbollah et le général Michel Aoun aimeraient instaurer pour changer l’équation politique à partir de ce qu’ils appellent un congrès fondateur ». Le PNL a appelé dans ce cadre à la tenue d’une séance plénière de la Chambre pour soumettre au vote les différents projets de loi électorale transmis au Parlement, de manière à adopter une loi qui permettrait d’organiser les législatives.
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commentaires (3)
"Voie?".... pour MYOPES !
Antoine-Serge Karamaoun
12 h 23, le 25 mai 2013