Avant d’intégrer la faculté des beaux-arts, Raymonda peignait spontanément. « Ma formation a été très constructive. J’ai appris les fondements et la base de la peinture, et j’ai compris le pourquoi des choses », poursuit-elle, avant d’ajouter : « J’ai beaucoup travaillé sur moi-même. J’ai appris l’anglais en regardant des films sous-titrés. » Un parcours réussi, maints obstacles surmontés, une histoire à succès qu’elle n’hésite pas à partager. « Il y a deux mois, j’ai été invitée à Dubaï par “ The Nawaya Network ”, une ONG qui s’occupe des enfants défavorisés, pour raconter mon histoire et exposer mes toiles. » C’était la première fois que la jeune femme prenait l’avion. Avait-elle peur de se dévoiler devant un public qu’elle ne connaissait pas ? « Non. Par contre, lorsque j’ai parlé devant des élèves de six et sept ans à l’école Wellspring, dans la région du musée à Beyrouth, j’avais le trac. C’est une grande responsabilité que de communiquer avec des enfants. Il fallait être prudente et éviter de leur donner le mauvais message. Un petit a proposé de donner de son argent pour aider les pauvres. Je lui ai répondu : “ Il vaut mieux leur donner des outils pour réussir que de l’argent. ” Un autre a voulu savoir si j’étais en colère lorsque j’ai peint Une étude (de l’âme) de l’immobilité et du mouvement que j’avais choisie pour illustrer les cartons distribués aux élèves. » Une peinture que Raymonda évoque avec passion et émotion. « Sortir de la boîte », « lever la tête », « respirer la liberté » sont des termes qui reviennent souvent dans sa bouche lorsqu’elle en parle.
Malgré son quotidien chargé, la jeune femme trouve toujours le temps de s’investir dans la société. « J’ai collaboré à Imagination Studio , un projet inscrit dans le cadre du doctorat de Joanna Choukeir à l’Université des arts de Londres, qui a réuni des jeunes de différents régions, mentalités et intérêts autour de la volonté de s’exprimer et de changer les choses.
Aujourd’hui, à 24 ans, Raymonda est déterminée à se réaliser et à voir ses rêves devenir réalité. Mariée depuis quatre ans, « juste après la terminale », elle bénéficie du soutien de son mari qui l’encourage « à aller de l’avant, à ne pas me limiter et à me construire en permanence ».
Un dernier mot ? « Dans la vie, j’ai appris à travailler dur. Mon message aux jeunes : si vous tombez, relevez-vous et recommencez. »
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