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Lifestyle

L’amour a perdu son messager...

« Tu me diras que j’ai tort de chanter la révolution et la liberté (...)
Tu me diras que j’ai tort de parler de l’amour comme s’il existait.
Qu’il ne s’agit que d’un mirage. D’une illusion qui
n’est plus de mon âge...
Tu me diras que j’ai tort ou raison ça ne me fera
pas changer de chanson »
(Et pourtant dans le monde)
La première fois que j’ai vu le pâtre grec, je devais avoir 11 ans... Il était venu chanter au « Club des copains » à Feytroun, au Liban. J’avais eu la permission de mes parents, celle d’une sortie avec mes grands-cousins. Dès que je l’ai vu apparaître sur scène, tout habillé de blanc, je suis tombée sous le charme. Irréversiblement. J’étais conquise par l’homme et sa voix. Georges Moustaki m’a repérée dans la foule – j’étais la plus jeune – et m’a invitée à m’approcher de lui. Le reste du concert, je l’ai écouté sur ses genoux. J’avais trouvé mon poète. Depuis, ses chansons m’ont accompagnée. Tout le long de mon chemin. Je l’ai revu plusieurs fois en concert et je le retrouvais invariablement dans les coulisses pour une photo souvenir, un baiser et une dédicace ensoleillée. En mars 2012, j’ai appris qu’il était gravement malade, cloîtré dans son appartement à Paris. Comme j’avais un voyage de prévu, l’envie de le revoir une dernière fois me taraudait. Jusqu’à l’obsession. Je me suis décidée à l’appeler pour prendre rendez-vous. J’ai formé le numéro de son domicile pour lui donner la possibilité de ne pas prendre l’appel lui-même. À la troisième sonnerie, j’entends son « allo oui, qui est-ce ? » presque inaudible, proche d’un râle. Je me présente et lui annonce que je souhaite le voir lors de mon passage parisien. Sa respiration est saccadée. « ll faudra me rappeler », jette-t-il dans un souffle avant de raccrocher. Je ne l’ai jamais fait. Aller voir mon héros dans son déclin était absurde. Il fallait garder l’image de l’homme beau comme une divinité grecque. « L’élève » de Georges Brassens et « l’amant » d’Édith Piaf nous a quittés hier, après une longue maladie des bronches, incurable. L’homme qui a composé pour les grandes vedettes du monde de la chanson (Colette Renard, Dalida, Yves Montand, Cora Vaucaire, Juliette Gréco, Tino Rossi, Barbara...) a laissé un héritage immense. À la question que (se) posent beaucoup de personnes : Qui reste-t-il des « amis de Georges » ? La réponse est simple : il reste nous. La génération Moustaki. Il confiait faire partie de ces êtres qui « n’ont pas de racines, mais des jambes ». Nous serons ses ailes. Il nous a bien donné la poésie et le rêve. Nous serons les « facteurs » et les messagers de sa « révolution permanente » dans ce « jardin qu’on appelait la terre »... et surtout ceux de sa « liberté »... En la nommant !
La première fois que j’ai vu le pâtre grec, je devais avoir 11 ans... Il était venu chanter au « Club des copains » à Feytroun, au Liban. J’avais eu la permission de mes parents, celle d’une sortie avec mes grands-cousins. Dès que je l’ai vu apparaître sur scène, tout habillé de blanc, je suis tombée sous le charme. Irréversiblement. J’étais conquise par l’homme et sa...

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