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À La Une - Syrie - Israël

Echange de tirs sur le Golan : Israël hausse le ton contre Damas

La frontière jordanienne quasi totalement fermée aux réfugiés syriens.

Selon un décompte publié mardi 21 mai dans le quotidien israélien Maariv, plus d'une dizaine d'incidents, la plupart des chutes d'obus, se sont produits depuis le début de l'année, avec une nette accélération en mai. AFP/JACK GUEZ

Israël a mis en garde mardi la Syrie à la suite de nouveaux tirs contre l'armée israélienne sur le Golan occupé, où les incidents se multiplient entre les deux pays, officiellement en guerre.

 

L'armée syrienne a revendiqué pour la première fois mardi des tirs qui ont touché un véhicule militaire israélien. Le commandement général des forces armées syriennes a affirmé avoir "détruit un véhicule israélien avec tout ce qu'il transportait". "Ce véhicule a dépassé la ligne de cessez-le-feu et avançait vers le village de Bir-Ajam situé dans la partie syrienne libérée où se trouvent des groupes terroristes", précise l'armée syrienne, en référence à la partie non occupée du Golan. "Cette agression flagrante montre une nouvelle fois l'implication de l'entité sioniste (Israël) dans ce qui se passe en Syrie et la coordination directe avec les groupes terroristes armés", ajoute-t-elle.

 

Israël a démenti ces affirmation. Dans un communiqué, l’armée israélienne a déclaré qu’une patrouille militaire a été "la cible de tirs près de la frontière syrienne dans le plateau du Golan". Les soldats israéliens ont riposté et "atteint la source des tirs", poursuit l'armée, qui précise qu'un véhicule militaire israélien a été endommagé.

 

Le chef d'état-major israélien, le général Benny Gantz, qui s'est rendu sur le Golan mardi matin, a pris acte de la détérioration de la situation. "Pas un jour ne passe sans que nous ne soyons engagés dans un processus de prise de décision qui pourrait mener à une détérioration soudaine et incontrôlable de la situation sécuritaire", a prévenu le général Gantz, cité par les médias.

 

Dans la nuit de dimanche à lundi, des tirs syriens avaient déjà touché un secteur du Golan occupé, mais l'armée israélienne n'avait pas répliqué. Selon un décompte publié mardi dans le quotidien israélien Maariv, plus d'une dizaine d'incidents, la plupart des chutes d'obus, se sont produits depuis le début de l'année, avec une nette accélération en mai.

 

Damas accuse Israël de soutenir les rebelles contre le régime du président Bachar el-Assad. Jusqu'à présent, l'armée israélienne affirmait que les tirs et chutes d'obus dans le Golan occupé relevaient d'"accidents" en raison de la proximité des combats entre armée syrienne et rebelles.

 

Parallèlement, l'Autriche a évoqué un retrait de ses soldats présents sur le plateau du Golan au sein de la Force des Nations unies pour l'observation du désengagement (Fnuod) en cas d'une levée de l'embargo sur les livraisons d'armes à l'opposition syrienne.

 

(Pour mémoire : Empêcher le transfert d'armes au Hezbollah, une priorité pour Israël)

 

 

Frontière fermée

Côté jordanien, les autorités hachémites ont refusé l'accès à des milliers de réfugiés syriens au cours de la semaine écoulée, pour la première fois depuis le début de la crise syrienne en mars 2011, selon plusieurs sources diplomatiques et humanitaires. Quatre points de passage sont fermés depuis six jours, affirme l’agence Reuters citant des réfugiés et de travailleurs humanitaires. Aucune raison n'aurait été donnée par les Jordaniens, dit-on de même source. Seul le poste-frontière de Jaber reste ouvert.

La Jordanie, qui accueille mercredi une réunion des pays du groupe des Amis du peuple syrien, a déjà ouvert ses frontières à quelque 470.000 Syriens, près du tiers du million et demi de réfugiés enregistrés par le Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) depuis le début de la crise.

D'après un diplomate occidental, le bouclage des frontières serait une mesure de sécurité prise dans le cadre de la réunion de mercredi, mais aussi un avertissement à la communauté internationale " pour souligner la charge énorme que représentent les réfugiés".

 

 

Réunion de Genève

En marge des combats, l'activité diplomatique se poursuit. Des sources diplomatiques européennes ont indiqué à l'AFP que le régime syrien a établi début mars une liste de cinq ministres dans la perspective d'éventuelles négociations avec l'opposition. Selon ces sources, le Premier ministre syrien Waël al-Halaqi, le vice-Premier ministre Qadri Jamil, et trois autres responsables gouvernementaux figurent sur cette liste transmise début mars aux Russes, principaux soutiens du régime de Assad. "C'est une liste qui est susceptible d'évoluer", a indiqué une de ces sources, soulignant que l'équipe de négociateurs devait être acceptée par l'opposition et avoir "une réelle capacité de négocier".

Un haut responsable français sous couvert de l'anonymat avait récemment estimé devant l'AFP que certains des noms proposés par Damas étaient "inacceptables".

 

D'intenses tractations diplomatiques sont actuellement en cours pour organiser en juin une conférence internationale sur la Syrie, réunissant à la même table représentants du régime de Damas et de l'opposition syrienne sous l'égide des grandes puissances.

 

Le vice-secrétaire général de l'ONU, Jan Eliasson, a lui aussi estimé mardi qu'une éventuelle prochaine réunion internationale sur la Syrie ne pouvait fonctionner que si le gouvernement et les rebelles envoyaient des équipes de négociation "crédibles".

 

L'opposition, qui se réunit jeudi à Istanbul pour élire ses nouvelles instances et décider de sa participation à la conférence internationale, n'a pas encore établi de liste de négociateurs.

 

L'objectif de la conférence internationale, dite "Genève II", est d'aboutir à la création "par consentement mutuel" d'un gouvernement transitoire ayant "les pleins pouvoirs", ce qui, selon l'analyse de l'opposition et de ses soutiens, exclut de fait un rôle pour Bachar el-Assad.

Ce dernier a cependant martelé son refus de quitter le pouvoir avant l'élection présidentielle de 2014 en Syrie, dans un entretien accordé samedi à l'agence de presse officielle argentine Telam et au quotidien Clarin. Le président syrien a même laissé entendre qu'il serait candidat à sa propre succession.

 

 

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L'armée syrienne a revendiqué pour la première fois mardi des tirs qui ont touché un véhicule militaire israélien. Le commandement général des forces armées syriennes a affirmé...

commentaires (2)

"Pauvres" bääSSyriens, ça va très très Mal finir pour eux. Saddâm style....

Antoine-Serge KARAMAOUN

08 h 47, le 22 mai 2013

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Commentaires (2)

  • "Pauvres" bääSSyriens, ça va très très Mal finir pour eux. Saddâm style....

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    08 h 47, le 22 mai 2013

  • De toute façon israel n'échappera pas à sa dose d'injection du virus de la guerre, que cela se fasse par le Golan usurpé ou d'ailleurs. Savoir si des missiles vont s'abattre sur l'état usurpateur n'est plus la question, la véritable question est QUAND ?.Je ne savais pas qu'un frontière portait le nom de Jaber, je ne suis pas pour les frontières, pourtant.Sauf celles usurpées.

    Jaber Kamel

    19 h 17, le 21 mai 2013

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