Aoun : Ne votez pas pour ceux qui ont renié vos droits

Au cours d’un dîner organisé par la branche du Metn du CPL, le général Michel Aoun a prononcé un discours fort, dont une partie a été consacrée aux événements des derniers jours, notamment au sujet de la loi électorale. Aoun a ainsi affirmé que les chrétiens ont perdu une grande occasion de réaliser la véritable parité, en raison d’une position venue de l’intérieur. Il a précisé que les circonstances entourant le projet orthodoxe sont exceptionnelles et nul ne peut prévoir s’il y aura de nouveau un contexte régional et autre aussi favorable. Aoun s’est élevé contre la campagne menée contre lui à la suite de sa critique de l’abandon du projet orthodoxe, invitant les électeurs à ne pas voter pour ceux qui leur ont fait perdre une chance de réaliser la justice et l’équité.
Le chef du CPL a ainsi rappelé qu’il avait déclaré mercredi que ce qui s’est passé est une renonciation à la renonciation des droits chrétiens qui avait eu lieu à Taëf. Un tollé s’est aussitôt élevé contre lui, alors qu’il n’a insulté personne. Il a estimé qu’il a quand même le droit de critiquer une position politique qu’il considère injuste pour les droits des chrétiens. Il s’est ensuite demandé quel a été le prix de cette concession, ajoutant qu’ils (le parti des Forces libanaises) disent avoir agi ainsi pour préserver l’unité nationale. Aoun s’est alors demandé comment ils ont préservé cette unité, puisqu’ils l’ont abreuvé d’insultes. Aoun a répété qu’il n’est nullement contre la communauté sunnite, bien au contraire. Il s’est élevé contre quelques fonctionnaires qu’il qualifie de corrompus. Mais la moindre de ses positions est déformée dans une tentative de l’utiliser contre lui.
Revenant sur le projet orthodoxe, Aoun a rappelé que quatre partis se sont retrouvés à Bkerké et se sont entendus pour unifier leur position. Comment dans ce cas, un parti se permet-il d’annoncer aux trois autres qu’il a conclu un accord qui met en cause leurs droits à tous ? « Nous avons tout sacrifié pour que cette tentative aboutisse, a déclaré Aoun. Nous avons oublié le passé. Mais c’est lui qui nous le rappelle... Ils nous ont injustement accusés de ce qu’ils ont eux-mêmes fait. Jusqu’à quand durera l’ère du mensonge dans cet État ? Depuis quand le criminel est-il remis en selle et jusqu’à quand la corruption devra-t-elle faire partie de notre culture ? »
Aoun a rappelé qu’il a fourni les documents et les a publiés dans un ouvrage. Malgré cela, certains continuent de l’accuser de vol. Où sont les tribunaux, s’est-il encore demandé, ajoutant qu’il a déposé une information auprès de la justice, mais celle-ci n’a pas bougé.
Aoun a encore précisé que lorsqu’il a voulu étudier l’application de l’accord de Taëf, il a vu que les points positifs qu’il comporte ne sont pas appliqués. La représentation équitable et la décentralisation administrative ne sont ainsi pas appliquées. De même, l’administration ne fonctionne pas comme elle le devrait, les fonds publics ne sont pas préservés, la sécurité laisse à désirer, la politique étrangère n’est pas claire. D’autant que lorsqu’on parle de dissociation, elle ne porte pas sur la situation à l’intérieur du territoire...