Une situation surréaliste où l’on assiste à de pitoyables surenchères verbales, à des admonestations dignes des pires dictatures, à un étalage de muscles siliconés offerts à l’admiration de tous sur un champ de ruines.
La Syrie agonise, sunnites et alaouites s’entretuent, le régime se barbarise, la rébellion s’islamise et à quoi pensent messieurs Assad et Nasrallah ? À s’en aller guerroyer pour libérer le Golan, arracher la Palestine des griffes de l’usurpateur et entasser les armes de destruction massive, celles dont le peuple syrien a déjà fait les frais et qui narguent les Libanais depuis bien trop longtemps.
Le Liban se débat dans des contradictions véritablement existentielles, flirte quasiment tous les jours avec les cassures intercommunautaires, et à quoi s’emploient messieurs Assad et Nasrallah ? Le premier à expédier des armes encore plus performantes et destructrices au Hezbollah et le second à envoyer ses hommes mourir sur le sol syrien en défense d’un régime qui assassine son propre peuple, aviation militaire à l’appui.
Delirium tremens, folie furieuse ? Le résultat tragique en est un processus criminel à deux mains qui se déroule derrière les paravents d’une « moumana’a » éculée, d’une « Résistance divine » fourvoyée, comme une vulgaire milice, dans les bas-fonds de l’épuration ethnique.
Une descente préméditée dans les abysses des haines confessionnelles au rythme d’envolées révolutionnaires, d’appels à d’improbables guérillas ; une manipulation des foules au son de trompettes annonciatrices de la prochaine libération du Golan alors que pas une balle, pas un obus n’ont été tirés depuis des décennies par les soldats de Bachar en direction des Israéliens.
Que le Hezbollah s’emploie aujourd’hui à tenter de redorer, sur un Golan désespérément calme, l’image ternie d’une Résistance égarée dans une guerre civile, il n’y a là rien d’étonnant, mais cette diversion, purement médiatique, peut difficilement faire oublier son indigne implication dans les combats fratricides en Syrie. Une double casquette, une schizophrénie prolongée que les seuls mentors iraniens peuvent traiter puisqu’ils en sont la raison et la cause première...
Une supercherie flagrante qui place le Liban au premier plan des folles aventures à venir. Dans sa dernière prestation télévisée, Hassan Nasrallah a, en quelque sorte, adressé le message subliminal suivant aux Libanais : l’État c’est moi. De la décision de guerre ou de paix avec Israël à la participation armée aux combats en Syrie, nul besoin d’une autorisation des autorités légitimes. Le Hezb sait tout, connaît les tenants et aboutissants de tous les dossiers, de tous les conflits en cours, n’a de leçon à recevoir de personne. Et qu’on se le tienne pour dit !
Parler, dans ces conditions, de distanciation ou de neutralité, c’est comme s’accrocher à une bouée dans une mer démontée : un instinct de survie face aux nouveaux cavaliers de l’apocalypse, une dernière cartouche pour tenter d’infléchir le cours des choses.
En ces temps de détresse, de provocations assassines, les lignes rouges disparaissent, les leçons des catastrophes passées se terrent tout au fond des mémoires et les charognards reprennent vite du service...
Comment s’étonner dès lors que la raison, elle-même, en arrive à perdre la raison ?
ON SERAIT par ce fakîhIranàRienisme abusés ! Il est vrai qu'en l'occurrence avec Hassan 1er on est gratifié, car avec lui tout est erroné…. Peu importe : l'essentiel, pour joindre une stimulation intellectuelle, est que le doute soit par lui instillé, d’être conditionné de manière à altérer le sens de tout phénomène, ou leurré par une fantasmagorie qui ne serait que la fabrication d'un démagogue patenté pareil ; voilà ce qui menace ! Si l'on se permet une once de cuistrerie, on rappellerait que les "expertttiiises?" sur cette Personne ont tout dit au sujet de l'illusionnisme, ce bonneteau de la perception pratiqué bien ailleurs que dans ce show "divinisé". Notamment que le bidouillage induit le message, et qu'un enchaînement de baratins fakîhàRiens crée du sens. D'où il ressort que la sensation qu’on a d'un phénomène, e.g. les boniments d'un bonhomme en Turban ou en Képi, une débâcle prochaine ou une chevauchée spasmodique d’un individu pareil etc. ; tout cela est biaisé par la représentation qui en est projeté, par un contexte fallacieux et une certaine résonance avec les à priori qui vont avec ! Et que la faculté de penser s'en trouve bloquée dans d'aussi oiseuses anthracites certitudes. Alors que ce qu’on pourrait faire de mieux à ce sujet, renvoie à la réponse habituelle d’un Sain quand on l’aborde avec un "Kîîîfak, ça va avec ces 8 fakihistes ? et qui répond : On se le demande, yâ hassirtihhh !".
09 h 57, le 14 mai 2013