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À La Une - Crise

France : la gauche pousse Hollande au bras de fer avec Merkel sur l'austérité

Le Parti socialiste dénonce "l'intransigeance égoïste" de la chancelière allemande.

Dénonçant avec une virulence rare "l'intransigeance égoïste" d'Angela Merkel, les socialistes français poussent François Hollande à croiser le fer avec la chancelière allemande sur l'austérité. Nicolas Gouhier/AFP

Dénonçant avec une virulence rare "l'intransigeance égoïste" d'Angela Merkel, les socialistes français poussent François Hollande à croiser le fer avec la chancelière allemande sur l'austérité du fait de l'aggravation de la crise dans la zone euro. Alors que le président français avait déjà plaidé fin mars pour "une tension amicale" avec Angela Merkel, plusieurs ténors de la gauche l'ont appelé à aller plus loin.

 

"Pour moi c'est la tension tout court, et s'il le faut, la confrontation" a déclaré jeudi le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone dans un entretien au Monde.

 

Dans la foulée, dans un projet de texte sur l'Europe dévoilé vendredi, le Parti socialiste s'en est pris à "l'intransigeance égoïste" d'Angela Merkel, "chancelière de l'austérité", qui "ne songe à rien d'autre qu'à l'épargne des déposants outre-Rhin, à la balance commerciale enregistrée par Berlin et à son avenir électoral" dans une allusion aux élections prévues fin septembre. Cette violence de langage, inhabituelle, n'est pas pour déplaire à l'aile gauche de la majorité déçue par la politique économique du gouvernement et a reçu visiblement l'aval tacite de l'Elysée, où l'on se défend pourtant de remettre en cause la politique de réduction des déficits.

 

"On ne va pas d'un seul coup renverser la table en disant qu'il n'y a plus de contrainte, c'est plus subtil que ça, il y a une contrainte mais qu'il faut adapter, c'est ça la réorientation", souligne-t-on dans l'entourage présidentiel.

 

A droite cependant, on juge que "l'Allemagne est en train de devenir le bouc émissaire de l'échec économique et social de François Hollande" après l'annonce jeudi d'un nombre record de 3,2 millions de chômeurs en France.

"On a rarement eu des relations aussi mauvaises" entre Paris et Berlin, a dénoncé l'ex-Premier ministre François Fillon pour qui François Hollande fait une "erreur gravissime" en misant sur une défaite de la chancelière à l'automne pour obtenir un changement de politique.

L'ex-Premier ministre, qui s'est entretenu vendredi à Berlin avec le ministre des Finances Wolfgang Schäuble, a jugé que ses interlocuteurs s'étaient montré "inquiets sur le risque de voir la France tentée par une politique anti-allemande".

 

L'extrême urgence économique

Pour Thomas Klau, expert du groupe de réflexion European Council on Foreign relations (ECFR), ce vocabulaire reflète "l'incompréhension mutuelle entre les majorités politiques des deux pays".

"Il y a une irritation croissante à Paris face à ce qui est perçu comme un refus de prendre en compte l'extrême urgence économique, sociale et politique des pays du sud de la zone euro. A Berlin, on a le sentiment que la majorité politique en France n'a toujours pas pris la mesure de l'urgence des réformes économiques et structurelles à faire", résume-t-il à l'AFP.

M. Klau juge le "moment propice" pour une offensive européenne de François Hollande qui avait mis la croissance en haut de l'agenda de l'UE au lendemain de son élection avant de céder le leadership dans les mois suivants à Angela Merkel. "L'analyse allemande que la croissance allait repartir en Italie ou en Espagne après une courte cure de rigueur est en train de se révéler infondée", souligne-t-il.

 

Les critiques contre les politiques d'austérité se multiplient, y compris au sein même des institutions orthodoxes, comme le FMI ou la Commission européenne.

 

Cela peut-il faire bouger Angela Merkel? A l'Elysée, on a "le sentiment qu'elle est en train d'évoluer et qu'elle a besoin elle aussi d'avoir de la croissance pour l'activité dans son pays et sa propre stabilité".

 

Pour Thomas Klau, il est cependant "difficile pour un gouvernement de remettre en question en pleine campagne électorale tout ce qui fait sa communication depuis des années".

Selon lui, "ce sera plus facile avec un nouveau gouvernement", surtout si Angela Merkel, donnée gagnante, doit composer avec les sociaux-démocrates dans le cadre d'une grande coalition. "Mais est-ce que l'Europe peut attendre six mois?"

 

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commentaires (4)

LA GAUCHE française ? Quelle "GAUCHE" ?!

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

14 h 54, le 28 avril 2013

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Commentaires (4)

  • LA GAUCHE française ? Quelle "GAUCHE" ?!

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 54, le 28 avril 2013

  • ça va péter des "TOMATES" et des "OEUFS POURRIS"...

    SAKR LOUBNAN

    11 h 45, le 28 avril 2013

  • Diversion...il faut toutefois dire que c'est la "foumi" allemande qui a le plus pesé sur le système financier européen avec les conséquences que l'on sait...la foumi allemande n'est pas "gentille et travailleuse " et les autres feignants et dépensiers...la foumi allemande redevient arrogante...géneralement,çà ne lui réussit pas!

    GEDEON Christian

    11 h 45, le 28 avril 2013

  • C'est normal....la fourmie allemande à trop ...travaillée et la cigale française trop chanté et dépensé , en langage socialiste français , si la cigale est dans cet état ... c'est la faute de la fourmi.....

    M.V.

    19 h 35, le 27 avril 2013

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