La prescription médicale a changé de forme. Désormais, un seul et même formulaire sera obligatoirement adopté par l’ensemble des médecins... au Liban-Nord dans un premier temps, « des conflits au sein du conseil d’administration de l’ordre de Beyrouth empêchant la mise en place du projet », comme l’affirme le Dr Ahmad Sadek, président de son comité financier.
C’est donc le 1er mai que cette nouvelle prescription unifiée entrera en vigueur au Liban-Nord. « Les médecins bénéficient toutefois d’une période de grâce de quatre mois, la prescription devenant obligatoire à partir du 1er septembre, sous peine de poursuites judiciaires », déclare le Dr Élie Habib, représentant le président de l’ordre du Liban-Nord, au cours d’une conférence de presse tenue à cet effet à la Maison du médecin à Furn el-Chebback.
« Cette ordonnance unifiée est d’autant plus importante parce qu’elle permet de contrôler la prescription des médicaments, principalement les tranquillisants et les antibiotiques », indique de son côté le directeur général du ministère de la Santé, Walid Ammar.
Cette nouvelle ordonnance est le fruit d’une collaboration entre les ordres des médecins de Beyrouth et du Liban-Nord, l’ordre des pharmaciens, le ministère de la Santé, la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS) et la Coopérative des fonctionnaires de l’État. « C’est une grande réalisation au niveau de l’action sanitaire et médicale », insiste le président de l’ordre de Beyrouth, Charaf Abou Charaf, qui note que la prescription unifiée permettra de « limiter la mauvaise utilisation des médicaments ».
Le Dr Abou Charaf explique en outre que cette nouvelle forme d’ordonnance médicale est exclusivement émise par les ordres des médecins de Beyrouth et de Tripoli, les praticiens pouvant les acheter au siège des ordres ou des branches de l’ordre à Jounieh, Saïda et Zahlé. Les formulaires « ont des numéros de série » et « chaque médecin a un code barre qui sera enregistré à l’ordre », poursuit le Dr Abou Charaf, qui a été à l’origine de cette prescription unifiée. Le nom du médecin, sa spécialisation, son numéro d’affiliation à l’ordre des médecins, son numéro de contrat avec l’assurance ainsi que son adresse et ses coordonnées figureront au haut de cette ordonnance. Le logo de l’ordre des médecins y figure également, « mais il est imprimé de manière à éviter toute fraude ».
Précisant que deux livrets seront mis en circulation, l’un sur les médicaments qui nécessitent une prescription médicale et l’autre sur les génériques admis au Liban, le Dr Abou Charaf note que « le pharmacien peut, avec l’autorisation du médecin traitant, remplacer un médicament original par un générique à condition que celui-ci figure sur la liste approuvée par les ordres des médecins et des pharmaciens, le ministère de la Santé, la CNSS et la Coopérative des fonctionnaires de l’État ».
L’ordonnance médicale unifiée sera livrée en trois copies : pour le patient, le pharmacien et le médecin. Le timbre de l’ordre sera « obligatoirement » apposé, « ce qui permettra d’alimenter la Caisse de retraite ».
Vengeance...
Le président de l’ordre du Liban-Nord, Fawaz el-Baba, est confiant et sûr que l’application de cette nouvelle mesure « se passera bien ». Il explique ainsi que « dans un premier temps, des contrôleurs de l’ordre iront dans les pharmacies pour observer le travail ». « Les tiers payants concernés devront faire la même chose », observe-t-il, notant que des sessions de formation ont été organisées à l’intention de toutes les parties concernées.
Interrogé par L’Orient-Le Jour sur les raisons qui retardent l’adoption de cette prescription à Beyrouth, le Dr Baba fait remarquer qu’« un fossé sépare le président de l’ordre des membres du conseil ». Il affirme en outre que l’ordonnance unifiée finira par être adoptée par cet ordre aussi, « d’autant que le ministère de la Santé a publié une circulaire imposant le recours à ces ordonnances » et que « les tiers payants concernés s’abstiendront de rembourser les patients ».
Mais quand la prescription sera-t-elle adoptée ? « Après les élections de l’ordre prévues en mai prochain, déclare à L’Orient-Le Jour le Dr Ahmad Sadek. Certaines parties au sein du conseil de l’ordre essaient d’entraver l’action du Dr Abou Charaf. Pourtant, c’est le seul président qui a réussi à faire un bon travail syndical. En effet, l’ordonnance unifiée est une revendication des précédents conseils, mais c’est lui qui a réussi à la transformer en une réalité. Ce qui a déplu à ces parties qui sont parvenues même à paralyser le travail du conseil de l’ordre au cours de cette dernière année, bien qu’elles se présentent aux prochaines élections. Malheureusement, elles estiment que les élections sont synonymes de conflit entre les différentes forces politiques et non de conflit sur les projets syndicaux. L’esprit de vengeance est tel qu’elles multiplient les efforts pour empêcher le président de l’ordre de travailler... »
La prescription médicale a changé de forme. Désormais, un seul et même formulaire sera obligatoirement adopté par l’ensemble des médecins... au Liban-Nord dans un premier temps, « des conflits au sein du conseil d’administration de l’ordre de Beyrouth empêchant la mise en place du projet », comme l’affirme le Dr Ahmad Sadek, président de son comité financier.C’est donc le...