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Moyen Orient et Monde - Révolte

Les évêques Yazigi et Boulos libérés en Syrie

Israël accuse Damas d’utiliser des armes chimiques, Washington laisse planer le doute.

Un soldat de l’Armée syrienne libre (ASL) prenant position dans ce qui reste du centre culturel syrien de Deraa. Thaer Abdallah/Reuters

Mgr Youhanna Ibrahim, évêque syriaque-orthodoxe, et Mgr Boulos Yazigi, évêque grec-orthodoxe, enlevés lundi près d’Alep alors qu’ils menaient une opération humanitaire, ont été libérés hier vers 14h00 heure locale, a-t-on appris par l’association L’Œuvre d’Orient dans un communiqué, précisant qu’ils « seraient dans l’église grecque-orthodoxe Saint-Elie d’Alep ». L’Œuvre d’Orient « se réjouit de la libération rapide des deux évêques mais rappelle aux autorités internationales qu’elles doivent tout mettre en œuvre pour faire relâcher deux prêtres (un grec-orthodoxe et un arménien catholique)retenus depuis près de trois mois », a ajouté le communiqué de la puissante association dont le siège est à Paris et qui aide les Églises en difficulté au Moyen-Orient. L’Œuvre d’Orient avait demandé dans la matinée « aux rebelles et à la communauté internationale » de se mobiliser pour eux. Selon L’Œuvre d’Orient, leur chauffeur, qui a été assassiné, était sans doute un diacre. Selon le diocèse orthodoxe syrien, les ravisseurs des évêques auraient été des « jihadistes tchétchènes ». Et selon le Vatican, le pape François avait prié pour leur libération.
Toujours sur le terrain, les comités locaux de coordination (LCC) ont annoncé hier la défection de 18 soldats de l’armée loyaliste à Jisr el-Choughour, dans la province d’Idleb, alors que des combats acharnés opposaient les rebelles à l’armée loyaliste et au Hezbollah dans le centre du pays (voir par ailleurs), faisant 33 morts au moins selon un bilan provisoire.
Parallèlement, un responsable du renseignement militaire israélien a accusé hier le régime du président Bachar el-Assad d’ « utiliser des armes chimiques » dans sa guerre contre les rebelles. Le général Itaï Brun, chef du département de recherche et d’analyse au sein de la division du renseignement de l’armée, a formulé ces conclusions lors d’une intervention à une conférence internationale sur la sécurité, alors que le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel achevait une visite de trois jours en Israël avant de se rendre en Jordanie puis en Arabie saoudite. « Les pupilles qui se contractent, l’écume qui sort de la bouche et d’autres signes que nous avons vus attestent de l’utilisation d’armes chimiques mortelles », a-t-il ajouté, précisant fonder ses observations sur des photos prises dans les zones concernées. « Quelles armes chimiques ? Apparemment du sarin », a poursuivi le général israélien.

Kerry met l’OTAN en garde
Toutefois, la Maison-Blanche a vivement réagi en assurant que les États-Unis ne sont « pas parvenus à la conclusion » de l’utilisation d’armes chimiques par le régime syrien, d’après le porte-parole de l’exécutif américain, Jay Carney, en répétant qu’un tel recours serait inacceptable. De son côté, le secrétaire d’État américain John Kerry a indiqué que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n’avait pas pu lui confirmer l’utilisation par la Syrie d’armes chimiques. « Je ne sais pas pour l’instant quels sont les faits et personne ne sait », a ajouté M. Kerry en marge d’une réunion de l’OTAN à Bruxelles, où il a d’ailleurs demandé à ce que l’Alliance se prépare à répondre à la menace créée par le conflit en Syrie, notamment par les armes chimiques. L’administration américaine a prévenu que le régime syrien devrait « rendre des comptes » en cas de recours aux armes chimiques mais M. Hagel s’est contenté lundi de confirmer que « les agences de renseignements (américaines) examinaient ce qui s’est produit ou non », sans autre indication. Selon certaines informations, un agent chimique « très suspect » pourrait avoir été utilisé lors de récents combats en Syrie, mais les services d’espionnage évaluent ces informations et n’ont pas encore tiré de conclusion, d’après un responsable sous couvert d’anonymat. Il est possible que des armes chimiques aient été utilisées d’une manière limitée et très « localisée ».

Kerry et Lavrov
Toujours en marge de la réunion de l’OTAN, John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov ont discuté hier d’une recherche de solution politique en Syrie fondée sur un accord international scellé à Genève en juin 2012, a indiqué un responsable américain. S’exprimant devant la presse, M. Lavrov a insisté sur la nécessité d’un accord politique car « si on ne fait rien, ce sont les extrémistes qui vont l’emporter ».
Cette rencontre intervient alors que le président Barack Obama recevait hier l’émir du Qatar cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, dernier dirigeant en date d’un pays du Moyen-Orient allié des États-Unis à être accueilli à la Maison-Blanche pour évoquer en particulier le dossier syrien.
Enfin, réagissant à la levée partielle de l’embargo sur le pétrole syrien par l’Union européenne, le ministère syrien des Affaires étrangères a dénoncé cette décision dans des lettres à l’ONU, la qualifiant d’« illégale » et d’« acte d’agression ».
(Sources : agences
et rédaction)
Mgr Youhanna Ibrahim, évêque syriaque-orthodoxe, et Mgr Boulos Yazigi, évêque grec-orthodoxe, enlevés lundi près d’Alep alors qu’ils menaient une opération humanitaire, ont été libérés hier vers 14h00 heure locale, a-t-on appris par l’association L’Œuvre d’Orient dans un communiqué, précisant qu’ils « seraient dans l’église grecque-orthodoxe Saint-Elie d’Alep »....
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