"(La question de l'interdiction) du droit de conduire des femmes entraîne l'embauche d'au moins 500.000 chauffeurs étrangers, ce qui a un impact économique et social pour le pays," a estimé le prince sur son compte Twitter.
Dans le royaume, qui applique strictement la loi islamique, les femmes n'ont pas le droit de conduire et dépendent de chauffeurs, pour la plupart étrangers.
L'Arabie saoudite, où travaillent près de neuf millions d'étrangers, a lancé cette année une campagne de répression contre les immigrés clandestins pour doper la proportion de Saoudiens dans le secteur privé, qui est actuellement de 10%.
Dans son message posté sur Twitter, le prince s'est également déclaré favorable à cette campagne.
(Lire aussi : Arabie : Plus de 200.000 travailleurs étrangers expulsés depuis début 2013)
En 2011, plusieurs dizaines de Saoudiennes avaient répondu à la campagne "Women 2 Drive" en affichant sur les réseaux sociaux des photos et des vidéos les montrant en train de conduire.
Certaines avaient été brièvement arrêtées. Deux ont été inculpées entre autres de "défi au monarque". L'une a été laissée en liberté après avoir signé une promesse de ne pas reconduire, tandis que l'autre a été condamnée à dix coups de fouet. Selon une princesse saoudienne qui s'exprimait sur Twitter, cette dernière peine n'a pas été exécutée.
Le prince Al-Walid, un neveu du souverain saoudien, n'en est pas à son premier appel à des réformes.
Le 2 avril dernier, dans un entretien télévisé diffusé par plusieurs chaînes de télévision, il a réclamé "des élections, même partielles, et surtout des prérogatives" au Choura, où la femme vient de faire son entrée pour la première fois dans l'histoire du royaume.
Le roi Abdallah a nommé en janvier 30 femmes parmi les 150 membres du Majles al-Choura, une instance qui n'a pas le droit de légiférer et se contente de conseiller le gouvernement sur les politiques générales du pays.
Le prince Al-Walid, qui détient également la nationalité libanaise, a en outre déploré la tournure "négative" des changements politiques dans les pays du Printemps arabe où les politiques des nouveaux gouvernements "n'ont pas reflété les aspirations des peuples (...) à la liberté et à la justice".
Tout en estimant que le Printemps arabe ne toucherait pas les monarchies du Golfe dont "les dirigeants veillent aux intérêts de leurs peuples", il a appelé à la création en Arabie saoudite d'un conseil ministériel restreint pour être à l'écoute des préoccupations de la population.
Ce conseil restreint se chargera du suivi "des services et des conditions de vie des citoyens" et son président peut être "un membre de la famille régnante" ou choisi "en dehors de cette famille".
Le prince Al-Walid, l'une des grosses fortunes du monde, est à la tête de Kingdom Holding qu'il contrôle à hauteur de 95%. Ce groupe est un grand investisseur mondial : il possède une chaîne d'hôtels de luxe, dont le palace parisien Georges V. Il détient aussi des parts dans Citigroup (banque), News Corp (médias), Apple (informatique), et Walt Disney Corp.
Pour mémoire
Dans le...
Quelle grande Réforme que celle de permettre aux femmes de conduire... Où sont les DROITS DE LA FEMME ? réduite à un OBJET... Là reposent les vraies Réformes !
20 h 17, le 15 avril 2013