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Et la démocratie, bordel !

Le monde arabe est-il abonné aux échecs, aux faillites morales et politiques ? Est-il condamné à vivre dans une indignité permanente, celle que lui imposent ses éternels reniements, ses défaites militaires successives et, depuis la chute des dictatures, son incapacité à gérer un véritable cadeau du ciel, la possibilité de goûter, enfin, à ce qui était jusqu’à présent une vue de l’esprit : la démocratie ?
Le monde musulman est-il abonné à un agenda millénaire qui anesthésie sa conscience tout en attisant ses haines et ses rancœurs ? Est-il condamné à pérenniser une mémoire assassine qui perpétue les clivages meurtriers, approfondit les fossés creusés au fil des siècles ?
Pauvres de nous Arabes, tous embarqués dans la même galère : chrétiens et musulmans, chiites et sunnites, croyants et athées, systématiquement trompés par des régimes de potentats et de profiteurs abjects, floués par les révolutions de l’après-mandat qui n’avaient pour ambitions que de remplacer les dictateurs par d’autres dictateurs, les privilèges par d’autres privilèges.
Pauvres de nous Arabes, malmenés de désastres en désastres, de nakba en nakba, toujours au nom de grands principes, de causes suprêmes : une Palestine trahie par ses défenseurs au premier chant du coq, une Oumma qui ne s’unissait que pour mieux se déchirer, se livrer aux caprices de visionnaires illuminés, aux folies de Néron en quête de brasiers à entretenir.
Et aujourd’hui, alors que tout redevenait enfin possible, qu’une ère nouvelle étalait ses promesses à l’horizon de nos malheurs, le même mal endémique qui frappe le monde arabe depuis des lustres fait son apparition, rattrape les insurrections populaires, les plonge dans les affres de la division, des surenchères et des règlements de comptes.
Est-ce donc une fatalité, faut-il que les espoirs longtemps caressés soient systématiquement déçus, que les murs abattus soient remplacés par des remparts et que les printemps qui éclosent soient ternis par des automnes précoces ?
Dans ce monde arabe si longtemps pris en otage, assujetti au bon plaisir du tyran, est-il concevable que les victoires arrachées au prix du sang soient toujours récupérées par les fossoyeurs de nos rêves et que certains en arrivent, aujourd’hui, à regretter les menottes de l’esclavage, l’ordre implacable que leur garantissaient leurs propres tortionnaires ?
Pauvres de nous tous, chrétiens et musulmans, croyants ou athées, bernés à chaque révolte, à chaque insurrection, volés de nos maigres acquis, ramenés à la triste réalité d’une démocratie toujours rêvée, jamais réalisée. Une réalité cruelle qui plonge la Libye dans le désordre, la Tunisie et l’Égypte dans la peur de lendemains « réquisitionnés » par les islamistes. Un
thriller sanglant qui prolonge les souffrances d’une Syrie martyrisée, une Syrie qui survit dans l’attente du départ du tyran, du triomphe d’une insurrection légitime qui s’évertue, contre vents et marées, à conquérir ses lettres de noblesse face aux fous de Dieu.
Pauvres Libanais, chrétiens et musulmans, qui se donnent bonne conscience dans les méandres de la distanciation, qui se professionnalisent dans le jeu communautaire de la roulette russe et qui assistent, impuissants, à la montée des périls venus d’outre-frontières, au galvaudage des institutions républicaines...
Damnés sont les peuples arabes, entraînés dans des haines ancestrales, englués dans leur inféodation à des chefs d’un autre âge... Le monde, lui, continue son avancée vers le progrès et la modernité et se trouve déjà à des années-lumière de tous ceux qui s’obstinent à diaboliser les démocraties, à se complaire dans de tragiques vases clos.
Et dire que le Liban de la libre coexistence, du pari sur l’avenir, aurait pu faire toute la différence... Faut-il donc pleurer sur les ruines ?
Le monde arabe est-il abonné aux échecs, aux faillites morales et politiques ? Est-il condamné à vivre dans une indignité permanente, celle que lui imposent ses éternels reniements, ses défaites militaires successives et, depuis la chute des dictatures, son incapacité à gérer un véritable cadeau du ciel, la possibilité de goûter, enfin, à ce qui était jusqu’à présent une vue de...
commentaires (9)

Annexe: Vu que c'est la 1ère fois que j'aborde ici ce sujet, j'ajoute donc que logiquement, les coptes, Libanais arméniens, les Kurdes en Syrie et en Irak, les berbères en Afrique du Nord, les juifs des pays arabes qu'ils soient émigrés ou pas etc.. sont des arabes. Il est évident que SI cet espace (arabe) ne donne pas Démocratiquement à ces minorités un légitime espace identitaire linguistique (écoles), culturelle et religieux.. ce derniers tendront à ne pas se voir ASSIMILES, et appartenir fièrement à cette culture. Le pays qui avait à ce jour le mieux réussi ce gage, c'est la Syrie et c'est pour cela qu'un grand arabe avait dit un jour: La Syrie c'est le "cœur battant" cet espace. Attention mes amis:Tuer la Syrie aujourd'hui, c'est tuer l'arabité de cet espace que nous pourrions perdre à jamais sous les pas des chameaux.

Ali Farhat

16 h 50, le 16 avril 2013

Tous les commentaires

Commentaires (9)

  • Annexe: Vu que c'est la 1ère fois que j'aborde ici ce sujet, j'ajoute donc que logiquement, les coptes, Libanais arméniens, les Kurdes en Syrie et en Irak, les berbères en Afrique du Nord, les juifs des pays arabes qu'ils soient émigrés ou pas etc.. sont des arabes. Il est évident que SI cet espace (arabe) ne donne pas Démocratiquement à ces minorités un légitime espace identitaire linguistique (écoles), culturelle et religieux.. ce derniers tendront à ne pas se voir ASSIMILES, et appartenir fièrement à cette culture. Le pays qui avait à ce jour le mieux réussi ce gage, c'est la Syrie et c'est pour cela qu'un grand arabe avait dit un jour: La Syrie c'est le "cœur battant" cet espace. Attention mes amis:Tuer la Syrie aujourd'hui, c'est tuer l'arabité de cet espace que nous pourrions perdre à jamais sous les pas des chameaux.

    Ali Farhat

    16 h 50, le 16 avril 2013

  • Etre arabe, c'est appartenir à un espace culturel et social où la langue principale et dominante est l'arabe.. Donc nous aussi.. en dépit de l'appartenance et du lien + ou - profond de chacun à sa culture mère originelle, raciale ou religieuse.. Nier cela ou.. se trouver un subterfuge comme si on avalait une pilule pour mieux accepter ou se fabriquer une réalité, c'est s'enfoncer un peu plus dans sable mouvant. Le problème c'est que, tant que ce qui devrait être un "bel espace" sera dominé par les pétrodollars de ces arriérés et obscurantistes du golfe, que le président Assad appelle avec pertinence et à juste titre: al mousta3ribines, cet espace ne connaitra pas, à l'image de leur islam à eux (vous m'avez compris?) chaotique, désorganisé, désordonné et dangereux pour nous et pour les autres du monde, eh bien ce espace ne connaitre pas d'essor.. Dois-je rappeler que cet espace a connu son âge d'or qu'a partir de Damas? qu'ils veulent détruire aujourd'hui? et pour cause..

    Ali Farhat

    12 h 19, le 16 avril 2013

  • LA SITUATION AU LIBAN. ON EST ENTOURÉ PAR TROIS PUISSANTS PAYS QUI ONT DE L'INFLUENCE SUR NOUS. ISRAEL, L'IRAN ET L'ARABIE SAOUDITE. MALHEUREUSEMENT, CES TROIS PAYS SONT DES PAYS FANATIQUES PAR LEUR RELIGION ET ENFERMÉS SUR EUX MÊME. ON PEUT JAMAIS IMAGINER VOIR UN JOUR UN SUNNITE À LA TÊTE D'ISRAEL OU UN CHIITE QUI DIRIGE L'ARABIE SAOUDITE. OR, CES TROIS PAYS SONT PRÉSENTS ET REPRÉSENTÉS CHEZ NOUS. L'IRAN PAR H.NASRALLAH, L'ARABIE SAOUDITE PAR TOUS CES MUFTIS ET CHEKHS SUNNITES, ET ISRAEL PAR CES AGENTS DE TOUS LES PAYS OCCIDENTAUX QUI VEILLENT SUR SON INTÉRÊT, COMME FABIUS ET QUI ONT DE L'INFLUENCE SUR LES KATAEBS, LES FORCES LIBANAISES ET ETC... CETTE SITUATION NE PEUT PAS DURER ENCORE LONGTEMPS. IL Y AURA UNE GUERRE TOTALE ET UN GAGNANT QUI METTRA LA MAIN UNE FOIS POUR TOUTE SUR CE QUI RESTE DE CE PAYS. À MOINS QU'UN MIRACLE QUI SE PRODUIT ET LES GENS SE TROUVENT DANS LA RUE POUR NETTOYER TOUS CES MARCHANDS DE RELIGIONS ET CES MÊME FAMILLES MAFIEUX QUI NOUS EXPLOITENT DE PÈRE EN FILS.

    Gebran Eid

    20 h 12, le 15 avril 2013

  • Quand les arabes éditent des manuels scolaires qui n’enseignent aux écoliers qu’une histoire falsifiée, bonjour culture , civilisatiion et surtout démocratie. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    15 h 18, le 15 avril 2013

  • Nous,les "arabes"...curieuse expression...en vérité...la question est...mais qui sont les "arabes"?c'est quoi,être "arabe" aujourd'hui?nous sommes certes reliés par la langue...certes...mais les sénegalais parlent rançais,les québecois aussi...ils ne sont pas français pour autant...la religion dominanate est l'islam...mais les indonésiens sont musulmans,ils ne sont pas arabes pour autant...si par "arabes",on entend l'ancienne aire de la primo conquête musulmane ,ce qui semble être le cas,plus ou moins,alors là,on sombre dans le ridicule...un peu comme si les Italiens demandaient au reste de la Méditerannée de dire nous les Romains...la vérité est que tant que nous ne serons pas sortis de cette illusion mortelle de l'oummamisme,on n'avancera pas d'un pas...tant qu'on n'admettra pas qu'il faut commencer par les fondations avant de poser le toit,si toit il y a,on n'avancera pas...tant qu'on n'aura pas défini,de façon laïque,ce que c'est d'être arabe....on reculera de jour en jour...et nous sommes ne train de reculer,de jour en jour...chacun des citoyens des pays dits arabes est arabe....aussi...mais pas seulement,et loin de là...demandez donc aux berbères ce qu'ils en pensent...

    GEDEON Christian

    13 h 03, le 15 avril 2013

  • Oh comme votre article sonne vrai! Malheureusement, nos voisins, les Arabes car nous n'en sommes pas, n'ont toujours pas compris que pour aller de l'avant il leur faut changer leur façon de réfléchir et surtout, leur manière de croire. La est le secret pour s'ouvrir les porte d'un avenir serein. Ceci dit, il leur faut d'abord accepter les autres, qu'ils soient musulmans ou pas. Il leur faut aussi changer leur idées reçues a coup de propagandes et de mensonges au cours de ces 60 dernières que ce soit sur l'occident, le cas de la Palestine et même les dites victoires divines qui en fait ne sont que des défaites cuisantes sous le ciel divin. Il faut qu'ils arrêtent de se cacher derrière leurs doigts, dire certaines vérités et se préparer a prendre une sacrée claque pour se réveiller de cette léthargie dans laquelle ils se sont blottis. Il faut qu'ils apprennent a se rappeler du passé mais enterrer leurs haines qui les arrêtent de progresser et avec eux les autres peuples de la région y compris le Liban. Ils faut surtout qu'ils sortent de leurs complexes et égoïsmes. Alors peut être il y a un peu d'espoir.

    Pierre Hadjigeorgiou

    11 h 24, le 15 avril 2013

  • C'est qu'on s'habitue à se prostituer dans un "bordel" qui qu'il soit le GÉRANT DU BORDEL ( je ne veux pas dire le vrai mot )... Quand aux Libanais, ils n'assistent hélas pas impuissants aux périls venus d'outre-frontières... ILS LES IMPORTENT FANATIQUEMENT, STUPIDEMENT ET LIBREMENT, TOUS SANS EXCEPTION.

    SAKR LOUBNAN

    07 h 48, le 15 avril 2013

  • Constat malheureusement exact, mais pourtant bien prévisible. Je ne connais pas d'exemple dans toute l'histoire d'une révolution qui ait apporté un mieux-être au peuple (et surtout pas celle que l'on cite toujours en exemple: la Révolution française). Par ailleurs, dans l'article, une expression me surprend: "nous arabes". Je croyais pourtant l'auteur libanais.

    Yves Prevost

    06 h 43, le 15 avril 2013

  • La "Oumma" ! Quelle Oumma ?! Celle qui ne sort pas du 7e siécle ?! Celle qui est figée et se barbouille encore dans le conflit sunnito-chiite de ces temps-là ?! Celle qui n'inspire et n'indique aucun espoir d'amélioration ?! Celle, unique de la planète, dont le "progrès" est éternellement en arrière ?!

    Halim Abou Chacra

    05 h 51, le 15 avril 2013

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