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À La Une - Liban

Premier jour des consultations parlementaires : Tammam Salam fait l'unanimité

Les consultations contraignantes en vue de désigner un Premier ministre reprennent demain matin à Baabda.

Le président Michel Sleiman recevant le président du Parlement Nabih Berry pour les consultations parlementaires vendredi à Baabda. Photo Dalati et Nohra.

A l'issue du premier round des consultations parlementaires contraignantes entamées vendredi après-midi au palais de Baabda, le député sunnite de Beyrouth, Tammam Salam, est assuré de prendre la succession du Premier ministre démissionnaire, Nagib Mikati.

 

La candidature de M. Salam, 67 ans, avait été avancée jeudi soir par le 14 Mars et le leader druze Walid Joumblatt, dont le bloc au Parlement le met en position de faiseur de rois. Vendredi, elle a obtenu le soutien des représentants de la coalition du 8 Mars et a fait l'unanimité des personnalités et blocs ayant participé à la première journée des consultations parlementaires.

 

Connu pour être une personnalité modérée, M. Salam, dont la nomination devrait être confirmée demain par le président Michel Sleiman à l'issue de la deuxième journée de consultations, va devoir former un cabinet dans un Liban menacé, entre autres, par les répercussions de la crise syrienne.

 

 

(Portrait : Tammam Salam, un modéré et homme de principes)

 


"Un seul Liban pas deux"

En vertu de l’article 53 de la Constitution, les consultations parlementaires ont un caractère obligatoire et contraignant, en ce sens que le président Michel Sleiman est tenu de désigner le candidat obtenant le plus de voix parmi les députés.

 

Conformément à l'ordre prévu pour le déroulement des consultations, le président du Parlement Nabih Berry a été le premier à être reçu par M. Sleiman, vendredi à 16h. Ont suivi les anciens chefs du gouvernement Nagib Mikati et Fouad Siniora, le chef du Courant patriotique libre Michel Aoun ayant décidé de boycotter les consultations et le chef du courant du Futur Saad Hariri étant hors du Liban. Ce dernier a néanmoins appelé Michel Sleiman pour lui faire part de sa volonté de nommer M. Salam.

"J’exprime ma joie aujourd’hui et souligne l’importance de l’alternance au pouvoir", a déclaré M. Mikati après avoir nommé le député de Beyrouth pour être son successeur. "J’ai nommé Tammam Salam, il s’agit d’un politicien chevronné", a-t-il ajouté, lui souhaitant "bonne chance".

 

"Tammam Salam fait partie du mouvement du 14 Mars, a déclaré le vice-président de la Chambre Farid Makari, après avoir nommé le député. Le 14 Mars a été le premier à proposer son nom, tout en sachant qu’il aura le soutien de toutes les autres composantes politiques libanaises", a-t-il ajouté.

M. Makari a toutefois estimé que la formation du prochain gouvernement sera "plus difficile" que la nomination d’un Premier ministre, tout en souhaitant que le 8 Mars facilite la tâche de M. Salam.

"Tammam est le fils de Saëb Salam qui avait dit un jour : +Un seul Liban pas deux+", a-t-il rappelé.

 

Tammam Salam, futur Premier ministre libanais.

 


Une occasion de former un gouvernement d’union nationale

Ensuite, est venu le tour des blocs parlementaires. Premier à être reçu par M. Sleiman, le Bloc du développement et de la libération (Berryiste) a souhaité bonne chance M. Salam après l'avoir nommé.

 

"Nous avons nommé Tammam Salam par conviction de la nécessite de renforcer l’indépendance et la stabilité du Liban", a déclaré ensuite Fouad Siniora, chef du bloc du Futur (de Saad Hariri). "Le Liban a besoin d’un gouvernement homogène et actif qui puisse faire face aux défis nationaux et régionaux, a-t-il ajouté. Le futur cabinet doit travailler en vue de réduire les tensions afin d’organiser des élections législatives le plus tôt possible et gérer tous les problèmes sécuritaires, politiques, diplomatiques et sociaux".

 

"La nomination de Tammam Salam est une occasion de former un gouvernement d’union nationale", a déclaré, de son côté, Ibrahim Kanaan, député du CPL, depuis le palais de Baabda, alors que Michel Aoun avait décidé de boycotter les consultations. "Notre vote de confiance dépendra de la formation du prochain cabinet", a-t-il ajouté. 

 

Même son de cloche du côté du bloc parlementaire du Hezbollah. "Nous avons nommé Tammam Salam pour montrer notre ouverture à toute opportunité de dialogue en vue de la formation d'un gouvernement d’union nationale entre toutes les parties au Liban", a déclaré de Baabda le député Mohammad Raad.

 

Le Bloc de la lutte nationale présidé par Walid Joumblatt a, pour sa part, salué depuis Baabda "les efforts monumentaux du Premier ministre démissionnaire Nagib Mikati".

 

La journée a été clôturée par le bloc de Michel Murr, formé du député du Metn et de la députée de Beyrouth Nayla Tuéni, qui a nommé M. Salam "non parce qu'il est le fils de Saëb Salam, mais en raison de son parcours dans les domaines éducatif et politique", selon M. Murr.

 

(Lire aussi : Le PSP présente ses candidats aux législatives sur la base de la 1960)

 

Déjà 86 voix sur 128

A l'issue des consultations de vendredi, Tammam Salam compte ainsi 86 voix en sa faveur, celle de Michel Aoun n'y faisant pas partie en raison de son boycott des consultations. Ces dernières reprennent samedi à 9h au palais de Baabda.

Le Parlement libanais, formé de 128 députés, comprend 61 députés de la coalition du 8 Mars, 60 du 14 Mars et sept du groupe centriste de Walid Joumblatt.

 

La candidature de Tammam Salam est considérée par les forces politiques comme une occasion de jeter les ponts entre les camps du 8 et du 14 Mars. "Toutes les parties au Liban veulent apaiser les tensions (...) en attendant que la situation en Syrie soit plus claire", a déclaré à l'AFP Hilal Khachane, professeur de sciences politiques à l'Université américaine de Beyrouth.

D'après les experts et les médias, c'est l'Arabie saoudite, poids lourd au Liban, qui a poussé en faveur du député de Beyrouth. En choisissant une personnalité acceptable pour la Syrie, puissance de tutelle durant 30 ans au Liban, et le Hezbollah, "les Saoudiens veulent éviter toute dissension entre sunnites et chiites au Liban", souligne M. Khachane.

 

Nagib Mikati avait démissionné le 22 mars à la suite de divergences avec le Hezbollah, notamment sur la prolongation du mandat du directeur général des Forces de sécurité intérieure (FSI), le général Achraf Rifi, un sunnite hostile à Damas et bête noire du parti chiite, allié indéfectible de M. Assad. Sa démission est surtout liée à la crise en Syrie, qui divise profondément le Liban entre partisans et adversaires du régime de Damas. M. Mikati prônait une politique de neutralité face à la crise, alors que le Hezbollah défendait ouvertement le régime de Bachar el-Assad.

 

Autre sujet de discorde entre M. Mikati et certains de ses ministres, le comité de supervision des élections législatives, rejeté par les ministres du CPL, du Hezbollah et d’Amal, qui ont argué de son anti-constitutionnalité, sous prétexte que la loi qui a créé cette instance n’avait été adoptée en 2008 que "pour une seule fois".


 

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A l'issue du premier round des consultations parlementaires contraignantes entamées vendredi après-midi au palais de Baabda, le député sunnite de Beyrouth, Tammam Salam, est assuré de prendre la succession du Premier ministre démissionnaire, Nagib Mikati.
 
La candidature de M. Salam, 67 ans, avait été avancée jeudi soir par le 14 Mars et le leader druze Walid Joumblatt,...

commentaires (3)

Bassal ou khiar !

SAKR LEBNAN

10 h 20, le 06 avril 2013

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Commentaires (3)

  • Bassal ou khiar !

    SAKR LEBNAN

    10 h 20, le 06 avril 2013

  • Attendez voir et entendre, au moment de la formation du cabinet, LES KLAXONS À TÉLÉCOMMANDE DES SIRÈNES MALADES !

    SAKR LEBNAN

    10 h 04, le 06 avril 2013

  • "WAIT AND SEE" ATTENDONS POUR VOIR CE QU'IL Y AURA DANS SA MARMITE. UNE SOUPE DE LÉGUMES FRAÎCHES OU BIEN DES CAILLOUX COMME D'HABITUDE ?

    Gebran Eid

    00 h 49, le 06 avril 2013

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