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À La Une - france

Affaire Cahuzac : L'Elysée savait-il depuis décembre?

Après le scandale de l'ex-ministre du Budget, Hollande embarrassé par son trésorier de campagne

Le président français François hollande et sa compagne, Valérie Trierweiler, à Rabat, le 4 avril 2013, alors que l'affaire Cahuzac n'en finit plus de produire un "tsunami politique". AFP/FADEL SENNA

François Hollande a-t-il été informé dès le mois de décembre que les révélations du site d'informations Mediapart sur le compte suisse de Jérôme Cahuzac étaient crédibles ?

 

Selon l'hebdomadaire Le Point, paru jeudi, plusieurs ministres avaient alerté le chef de l'Etat sur la mauvaise tournure que risquait de prendre l'affaire qui a provoqué la démission de l'ancien ministre du Budget. En outre, dès la fin décembre, l'Elysée a été destinataire d'une "note blanche" confirmant les accusations de Mediapart sur l'existence d'un compte en Suisse, écrit-il, sans préciser si elle émanait des services de renseignement ou des services fiscaux.

 

Après avoir démenti pendant des mois, Jérôme Cahuzac a avoué mardi avoir un compte à l'étranger. D'abord en Suisse, ce compte secret avait ensuite été transféré à Singapour

 

Interrogé sur l'article du Point, l'entourage du chef de l'Etat a démenti : "C'est totalement faux, on dément formellement." Mais selon M6info, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a été sollicitée dès le 4 décembre par le ministère de l'Intérieur pour savoir quel crédit donner à l'enquête dévoilée le même jour par Mediapart.

Elle aurait conclu en seulement deux jours que l'enregistrement sonore diffusé par le site et sur lequel le ministre fait état d'un compte domicilié à l'UBS, qui a été authentifié depuis, n'était pas un montage et que la voix était "très probablement" celle de Jérôme Cahuzac.

 

Michel Gonelle, l'ancien rival politique de Jérôme Cahuzac dans le Lot-et-Garonne et auteur de l'enregistrement a rappelé pour sa part avoir alerté un conseiller de l'Elysée dès le 15 décembre pour lui dire que l'enregistrement était authentique.

"Je suis fondé à penser que le président de la République connaissait précisément l'origine de cette affaire dès le 15 décembre", a-t-il dit mercredi sur i>Télé. Dans un communiqué, l'Elysée l'avait alors invité à s'adresser à la justice.

 

L'enquête préliminaire sur cet enregistrement n'a été officiellement ouverte que le 8 janvier par le parquet de Paris.

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, avait démenti par avance mercredi dans un communiqué toute enquête parallèle, tant de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) que de la Division nationale d'investigations financières et fiscales (DNIFF). Jeudi, il a répété sur BFM TV qu'aucune note de la DCRI "n'a été transmise à l'Elysée", affirmant que le temps où les anciens Renseignements généraux pouvaient enquêter sur des personnalités était révolu.

"Vous pensez un seul instant que j'aurais demandé à la Direction centrale du renseignement intérieur de faire une enquête sur Jérôme Cahuzac ou sur la bande où sa voix était enregistrée ? Mais où sommes-nous ?", a-t-il déclaré.

 

(Lire aussi : L'avocat qui a ouvert le compte de Cahuzac en Suisse dit ignorer qu'il n'était pas déclaré)

 

 

Affaire Jean-Jacques Augier

Autre mauvaise nouvelle potentielle pour le chef de l'Etat : après l'inculpation pour fraude fiscale de Jérôme Cahuzac, ex-ministre français du Budget, le journal Le Monde a en outre révélé que le trésorier de la campagne présidentielle de François Hollande, Jean-Jacques Augier, était actionnaire de sociétés offshore aux îles Caïmans, un paradis fiscal.

"Rien n'est illégal", s'est défendu M. Augier dans des déclarations au Monde, affirmant n'avoir "ni compte bancaire personnel ouvert aux Caïmans, ni investissement personnel direct dans ce territoire". Il a également indiqué que M. Hollande n'était pas au courant de ses affaires.

 

L'information entre dans le cadre de la publication d'une longue enquête sur les paradis fiscaux réalisée par un réseau de 36 médias.

 

(Lire aussi : Le Guardian publie les noms de personnalités actionnaires de sociétés dans des paradis fiscaux)

 

C'est dans ce contexte de suspicion que la pression de l'opposition, qui s'exprime désormais aussi au sein de la coalition socialo-verte au pouvoir, s'est accrue jeudi en France pour pousser le président Hollande à un changement de gouvernement.

 

Les mesures annoncées mercredi par François Hollande sur la moralisation de la vie publique ont été jugées insuffisantes par l'opposition de droite, l'extrême droite et la gauche radicale. Ce sont des "cataplasmes sur une jambe de bois", a ironisé le représentant de ce mouvement, Jean-Luc Mélenchon (Parti de Gauche).

 

Emboîtant le pas au Front national (extrême droite), Jean-François Copé, chef du premier parti d'opposition de droite (UMP), a appelé le président à "changer complètement son gouvernement". "La seule issue possible, la seule, est qu'un remaniement gouvernemental de grande ampleur, Premier ministre y compris, permette à François Hollande de redonner un peu de sérénité à notre pays, de changer de politique", a-t-il insisté.

 

Figurant parmi les deux ministres écologistes au gouvernement, Cécile Duflot (Logement) a réclamé mercredi en Conseil des ministres une "réponse politique forte, tant sur le fond que sur la forme" au scandale Cahuzac, a fait savoir jeudi son entourage, excluant toutefois une éventuelle démission.

Dans le camp socialiste, Anne Hidalgo, candidate à la mairie de Paris, a admis la nécessité de se poser la question d'un nouveau gouvernement, mais "peut-être pas à chaud".

 

 

Situation intenable

Pour une bonne partie des médias français, la situation est devenue "intenable" pour François Hollande, pour reprendre le titre du quotidien populaire Le Parisien, et certains journaux citent des ministres sous couvert d'anonymat évoquant un possible remaniement ministériel.

 

Pour la presse européenne, le "tsunami politique" affaiblit encore un peu plus un président au plus bas dans les sondages en raison de sa gestion de la crise économique. Selon une enquête de l'institut TNS Sofres réalisée avant le déclenchement de l'affaire Cahuzac, la cote de confiance de François Hollande est tombée en mars à 27%, le plus bas taux jamais enregistré depuis 1981 par un président au 11e mois de son mandat, plombé par les mauvais chiffres du chômage.

 

En visite d'Etat au Maroc pour deux jours, François Hollande s'est abstenu jusqu'à présent de tout commentaire sur la crise politique en France.

 

 

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commentaires (2)

ben évidemment...il savait un peu,sans vraiment savoir...çà va être la valse des conseillers...parceque moi je pense que eux savaient...mais franchement,je ne vois pas M. Hollande savoir sans couper dans le vif...c'est le syndrôme Louis XIV...il avait déjà la Pompadour,maintenant il a les emmerdes...nettoyez autour de vous,M. le Président...vous valez beaucoup mieux que la bande de guignols qui vous entourent...En avant....et qu'un sang impur abreuve vos sillons...je ne suis pas socialiste,mais çà me fait mal de voir çà...allez,M. le Président...présidez...séparez vous de ces incapables à fanfreluches... de demi-mondains de la politique!Remplacez les coucous par des elephants!Vous êtes le Président de la France ,que diable...oh pardon...Montjoie Saint Denis!

GEDEON Christian

18 h 38, le 04 avril 2013

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Commentaires (2)

  • ben évidemment...il savait un peu,sans vraiment savoir...çà va être la valse des conseillers...parceque moi je pense que eux savaient...mais franchement,je ne vois pas M. Hollande savoir sans couper dans le vif...c'est le syndrôme Louis XIV...il avait déjà la Pompadour,maintenant il a les emmerdes...nettoyez autour de vous,M. le Président...vous valez beaucoup mieux que la bande de guignols qui vous entourent...En avant....et qu'un sang impur abreuve vos sillons...je ne suis pas socialiste,mais çà me fait mal de voir çà...allez,M. le Président...présidez...séparez vous de ces incapables à fanfreluches... de demi-mondains de la politique!Remplacez les coucous par des elephants!Vous êtes le Président de la France ,que diable...oh pardon...Montjoie Saint Denis!

    GEDEON Christian

    18 h 38, le 04 avril 2013

  • Scandales et scandales pour une France qui se porte très mal avec le socialisme et à sa tête le président Hollande . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    16 h 46, le 04 avril 2013

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