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À La Une - corée du nord

L'escalade continue : Pyongyang menace les Etats-Unis de frappes nucléaires

Ban Ki-moon appelle la Corée du Nord à "réduire les tensions".

Des missiles nord-coréens exposés lors d'une parade militaire, le 15 avril 2012, à Pyongyang. AFP PHOTO / FILES / Ed Jones

La Corée du Nord a franchi un énième degré dans la confrontation en annonçant mercredi soir avoir approuvé le projet d'opérations militaires contre les Etats-Unis, y compris d'éventuelles frappes nucléaires, suscitant les réactions inquiètes de l'ONU et de nombreuses chancelleries à l'étranger.


Dans un communiqué cité par l'agence de presse officielle nord-coréenne KCNA, l'état-major général de l'armée nord-coréenne a déclaré informer officiellement Washington que les Américains seront "écrasés" par des "moyens de frappe nucléaire". "L'opération impitoyable" des forces nord-coréennes "a été définitivement examinée et ratifiée", affirme l'armée, selon laquelle une guerre pourrait éclater "aujourd'hui ou demain".

"Les Etats-Unis feraient mieux de réfléchir sur la grave situation actuelle", ajoute-t-elle, jugeant que les vols de bombardiers B-52 et B-2 américains au-dessus de la Corée du Sud, à l'occasion de manoeuvres communes américano-sud-coréennes, étaient à l'origine de l'aggravation de la crise.

"Nous avons vu aujourd'hui une nouvelle déclaration de la Corée du Nord, qui brandit encore une fois une menace non constructive", a réagi la porte-parole du Conseil national de sécurité américain, Caitlin Hayden, parlant d'"une nouvelle déclaration provocante qui isole encore un peu plus la Corée du Nord du reste de la communauté internationale".

 

Peu avant cette annonce de l'armée nord-coréenne, diffusée mercredi après-midi aux Etats-Unis, le Pentagone avait fait état de l'envoi d'une batterie antimissile THAAD sur Guam (dans le Pacifique), d'où décollent les B-52 qui ont survolé la Corée du Sud. Ce déploiement s'ajoute à celui de deux destroyers antimissile américains dans le Pacifique occidental.

Pour le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel, qui s'est entretenu avec son homologue chinois Chang Wanquan, les provocations de Pyongyang créent un "grave et réel danger".

 

Un missile de moyenne portée sur la côte est de la Corée du Nord

Toujours jeudi, le ministre sud-coréen de la Défense, Kim Kwan-Jin, a annoncé que la Corée du Nord avait installé un missile de moyenne portée sur sa côte est, admettant toutefois ne pas savoir si cet engin était ou non armé.

Devant la commission de la Défense du Parlement à Séoul, Kim Kwan-Jin a ajouté que ce missile était susceptible de parcourir "une distance considérable", mais pas au point d'atteindre la partie continentale du territoire des Etats-Unis.

"Il pourrait être destiné à un tir d'essai ou à des manoeuvres militaires", a, prudemment, poursuivi le ministre.

Il s'agit d'un missile Musudan, pour la première fois apparu publiquement à l'occasion d'un défilé militaire en octobre 2010 et qui aurait une portée théorique de 3.000 kilomètres, soit la capacité d'atteindre la Corée du Sud ou le Japon.

On ignorait si cet engin avait déjà subi des essais par le passé.


Des sources militaires citées par l'agence sud-coréenne de presse Yonhap disent que le Nord pourrait tirer un missile le 15 avril, date-anniversaire de la naissance du fondateur du régime communiste nord-coréen, Kim Il-Sung, mort en 1994. Cependant, malgré l'essai considéré comme réussi d'un tir de missile en décembre, la Corée du Nord n'est pas considérée comme étant pour le moment capable de frapper directement la partie continentale du territoire des Etats-Unis. Mais Pyongyang a menacé de s'en prendre à Guam et à Hawaï et est en mesure d'atteindre la Corée du Sud et le Japon où sont respectivement déployés 28.500 et 50.000 militaires américains.


La communauté internationale s'inquiète

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé jeudi la Corée du Nord à "réduire les tensions". "La menace nucléaire n'est pas un jeu, c'est très sérieux. Je pense qu'ils sont allés trop loin dans leur rhétorique et je suis inquiet du fait que toute erreur de jugement dans cette situation puisse provoquer une crise aux conséquences très graves", a déclaré M. Ban lors d'une conférence de presse à Madrid.

Plus tôt, il avait demandé une levée rapide des mesures prises contre les travailleurs sud-coréens sur le site industriel intercoréen de Kaesong, en territoire nord-coréen.

 

Le régime de Pyongyang a en effet empêché jeudi, pour la deuxième journée consécutive, des centaines d'employés sud-coréens de se rendre à Kaesong où plusieurs centaines d'entre eux travaillent pour 123 entreprises sud-coréennes.

Pyongyang a même menacé de retirer ses 53.000 ouvriers du site, "si les marionnettes sud-coréennes et les médias conservateurs continuent à (nous) dénigrer".

Précieuse source de devises étrangères dont la Corée du Nord a grand besoin, le complexe de Kaesong est toujours resté ouvert depuis sa création en 2004, malgré les crises répétées sur la péninsule, à l'exception d'une seule journée, en 2009. Pyongyang en avait bloqué l'accès pour protester contre des manoeuvres militaires américano-sud-coréennes.


La Russie a, de son côté, jugé "totalement inacceptable" "le non-respect par Pyongyang des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU" et la Chine, seul allié de poids de la Corée du Nord, a demandé à "toutes les parties concernées de garder leur calme et de faire preuve de retenue".


Berlin et Paris ont exhorté Pékin à tenter d'amadouer le régime de Kim Jong-Un, la France souhaitant que les Chinois, qui ont "du pouvoir sur la Corée du Nord", interviennent dans la crise.


L'Union européenne a appelé Pyongyang jeudi à ne pas "alimenter les tensions" et à renoncer à faire redémarrer son réacteur nucléaire de la centrale de Yongbyon. "Ce serait une claire violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, de même que de ses engagements, pris en 2007 dans le cadre des pourparlers à Six, de fermer ces installations".


Lire aussi : 3 questions à Loïc Tassé, spécialiste de la Chine et de l'Asie

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La Corée du Nord a franchi un énième degré dans la confrontation en annonçant mercredi soir avoir approuvé le projet d'opérations militaires contre les Etats-Unis, y compris d'éventuelles frappes nucléaires, suscitant les réactions inquiètes de l'ONU et de nombreuses chancelleries à l'étranger.

Dans un communiqué cité par l'agence de presse officielle nord-coréenne...

commentaires (5)

Que la Chine OSE envahir sa PROPRE ÎLE DE FORMOSE ou (TAIWAN) et l'annexer...

SAKR LEBNAN

15 h 43, le 05 avril 2013

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Commentaires (5)

  • Que la Chine OSE envahir sa PROPRE ÎLE DE FORMOSE ou (TAIWAN) et l'annexer...

    SAKR LEBNAN

    15 h 43, le 05 avril 2013

  • > Les chinois veulent un prix pour faire baisser la tension et tirer sur la laisse et raccourcir le cordon; les usiens doivent s'éloigner de la mer de Chine et des mers des sud-est asiatique qui sont devenus chasse gardée des puissants Chinois, 1ère puissance régionale et bientôt première du monde. La Chine et les Russes (pôle fort du Brics) entendent délimiter leurs nouveaux territoires d'influence en Asie et ils essaient de convaincre l'Inde avec eux pour éloigner les occidentaux de cette leurs régions. Cette question devra certainement être discutée durant le prochain sommet obama-Poutine. Eh oui, ce sont les prémices de la reprise en main de leur destin et de leurs biens usurpés des nouvelles puissances émergentes en Asie comme en Amérique latine.

    Ali Farhat

    14 h 06, le 05 avril 2013

  • Quand un Lion aboie comme un bulldog, IL FAIT PEUR ! Mais quand un bulldog rugit comme un Lion, IL FAIT RIRE !

    SAKR LEBNAN

    10 h 06, le 05 avril 2013

  • La plupart des experts estiment que ces menaces sont pure rhétorique et qu'elles n'annoncent pas un affrontement concret, mais que tout léger dérapage pourrait entraîner potentiellement une escalade rapide. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    16 h 52, le 04 avril 2013

  • DES BULLES EN L'AIR !

    SAKR LEBNAN

    14 h 43, le 04 avril 2013

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