Il y a quelque temps, un conseil de sages de la communauté sunnite regroupant d’anciens Premiers ministres avait demandé au mufti de ne pas attendre jusqu’au 14 avril, date prévue de la consultation, et de procéder sans plus tarder à l’élection d’un nouveau Conseil supérieur chérié. Le conseil des sages avait en effet estimé que le Conseil supérieur chérié actuel a déjà prorogé son mandat à quatre reprises et qu’il était temps de mettre fin à cette situation anormale. Le mufti, pour sa part, avait tenu à convoquer le corps électoral à l’élection du 14 avril, insistant par ailleurs sur sa volonté de rester à son poste jusqu’en septembre 2014, date à laquelle il aura atteint l’âge de 72 ans, âge légal de la démission de tout mufti. Pourtant, il semblerait aujourd’hui que l’enjeu ait changé, le mufti insistant toujours sur la tenue des élections le 14 avril, aujourd’hui contestée par les milieux sunnites. En effet, l’on reproche au mufti d’avoir occulté des nominations auxquelles il a procédé de son propre chef, au fil des années, dans l’intention d’obtenir une majorité qui serait en faveur de son installation à vie dans ses fonctions une fois élu un nouveau Conseil qui lui est favorable.
Par ailleurs, cheikh Khalifé a mis en garde contre « une campagne médiatique dangereuse , aux dimensions politiques, sociales et sécuritaires, mise en place par quelques politiciens influents, lesquels ont prétendu, également, que le Hezbollah a installé une cellule à Dar el-Fatwa ». Le député Ahmad Hariri avait, en effet, tenu ces propos à ce sujet quelques jours auparavant. Et cheikh Khalifé de poursuivre : « Il s’agit d’un crime moral qui précède le crime physique et qui conduit, certainement, à un schisme au sein des rangs islamiques. » Il a souligné que le Hezbollah n’a aucune cellule au siège de Dar el-Fatwa, qualifiant ces allégations de « dangereuses ». « Dar el-Fatwa a toujours eu des positions nationales qui appellent à l’unité », a-t-il conclu.
Fayez Iaali, chargé d’affaires du mufti, a ensuite affirmé que « le Conseil d’État n’est pas concerné par les élections du Conseil supérieur chérié, puisque ces dernières sont régies par un décret-loi spécifique ». Il a plus tard estimé dimanche que « Dar el-Fatwa et la communauté sunnite sont en danger ». « Nous appelons les parties concernées à ne pas commettre d’imprudences », a-t-il dit, appelant à un huit clos regroupant le mufti Kabbani et les notables de la communauté sunnite pour trouver une solution définitive au problème.
commentaires (1)
Comme si le pays n'avait pas déjà tant de problèmes !
SAKR LEBNAN
07 h 54, le 02 avril 2013