Rechercher
Rechercher

Culture - Cimaises

Chaouki Chamoun : quand l’art et la vie se confondent

L’exposition de l’ensemble des œuvres de Chaouki Chamoun (de 2006 jusqu’à ce jour), accrochées au Beirut Exhibition Center, se poursuivra jusqu’au 14 avril. Organisée par Amal Traboulsi, elle témoigne de la richesse de la démarche artistique de ce peintre.

Une esthétique et un langage renouvelés.

Elle avait suivi les premières esquisses de l’artiste. Amal Traboulsi, fondatrice de la galerie Épreuve d’artiste, a cru en Chaouki Chamoun dès qu’elle a aperçu ses jeunes œuvres. Le voilà aujourd’hui dans l’âge mûr (de la peinture). Ses œuvres très grand format, accrochées au BEC et comportant ses sept années de travail, traduisent ses recherches expérimentales et son désir incessant de
renouvellement.
Né à Sariine (Békaa), Chaouki Chamoun a commencé par des études du soir de dessin architectural avant d’être admis à l’Université libanaise et de poursuivre, par la suite, son cursus artistique à l’Université de New York. De ses études du soir à sa nomination par « Art Price » parmi les vingt-cinq artistes internationaux ayant enregistré la plus grande vente grâce à une œuvre vendue aux enchères à Christie’s en 2007, ainsi que sa nomination par The Arabian Business magazine comme étant l’une des 500 figures arabes les plus influentes dans le monde, que de chemin parcouru pour Chaouki Chamoun.

Une recherche jamais inassouvie
Sa quête d’absolu, qui se traduit à travers l’art, n’a pourtant jamais terni son besoin viscéral de racines et son désir de témoigner de ses origines. « Une personne ne peut respirer sans son histoire », confie-t-il dans le livre qui accompagne l’exposition et qui relate son parcours. Malgré donc un retour aux sources, Chaouki Chamoun est toujours à la recherche d’un nouveau langage, d’un nouvel « alphabet ». À peine achève-t-il une série qu’on le retrouve, tel un alchimiste, plongé dans les fioles d’autres peintures. L’art pour lui est la vie ; c’est son second souffle qui lui permet d’avancer. L’artiste d’ailleurs ne craint pas la répétition, les « remakes » d’un travail, du moment que celui-ci est cohérent et s’affirme dans sa continuité. « Plus je comprenais la nature du matériau, plus je possédais ses possibilités illimitées », dit-il.
De la calligraphie sur papier au collage sur toile, en passant par le collage sur papier, autant de découvertes de textures nouvelles et autant de plaisir à découvrir dans l’acte de peindre. Cette action de peindre reflète également des périodes chez Chaouki Chamoun. Ainsi, après la guerre de 2006, les toiles de l’artiste prenaient l’allure d’un cri alors que la série des « Reflets de l’eau » était une tentative de s’immerger dans la structure esthétique de la toile. Enfin, l’expérience du désert était une sorte de réconciliation avec soi. « J’étais plongé dans un univers de pureté. Le désert m’avait débarrassé de mes inquiétudes esthétiques et m’offrait des dimensions nouvelles, avoue l’artiste. J’étais en parfaite harmonie avec mon passé, mon présent et mon futur. »
Le désert ne représentait pas pour Chamoun uniquement une étendue de sable, mais des humains devant une immensité indéfinissable. C’est ainsi que ce sable devenait tantôt neige, tantôt grands immeubles qui pourfendaient le ciel. Apparaît alors cette ligne au bas de la toile composée d’êtres humains que le visiteur lambda définirait comme une sorte d’horizon illusoire, de mirage ou de perspective, sauf que pour l’artiste, ce groupe d’hommes à chaque fois différent devenait le centre indispensable de la toile. Passifs, actifs ou simples observateurs, ils étaient l’écho de toutes les émotions. Les passeurs de ce qui est advenu et adviendra.
Chaouki Chamoun a beaucoup encore à découvrir, à réinventer, à redéfinir comme cette calligraphie nouvelle reproduite comme un mantra. Insatiable, l’artiste n’arrête pas sa quête et refuse de se limiter à un style ou à une structure codifiée. C’est encore dans le travail continu qu’il tente de palper de nouvelles images qui seront sans doute sa source d’inspiration et d’accéder à la « liberté ».
Elle avait suivi les premières esquisses de l’artiste. Amal Traboulsi, fondatrice de la galerie Épreuve d’artiste, a cru en Chaouki Chamoun dès qu’elle a aperçu ses jeunes œuvres. Le voilà aujourd’hui dans l’âge mûr (de la peinture). Ses œuvres très grand format, accrochées au BEC et comportant ses sept années de travail, traduisent ses recherches expérimentales et son...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut