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À La Une - Un peu plus de...

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Est-ce que c’est le temps, ce va-et-vient chaud/froid/pluie/soleil qui nous fatigue autant ? Est-ce l’équinoxe de printemps qui nous met à plat ? Est-ce la pollution ? Est-ce la diète qu’on s’impose pour enfiler sereinement un maillot de bain, la salle de sport d’avant l’été, remplie de testostérone et de sueur ? Est-ce cette cocotte-minute sur laquelle nous reposons et qui nous brûle l’arrière-train ? Cette ambiance totalement névrosée qui nous enrobe ? Est-ce la crise économique/sociale/politique que connaît le pays ? C’est probablement tout ça. Ce combo toxique qui tourne à plein régime et qui nous épuise. On est quasiment tous nazes. C’est bien dommage parce que le printemps c’est le beau temps qui revient, les oiseaux qui gazouillent, les bourgeons qui refleurissent, notre côté mièvre qui nous donne envie de courir dans les prés. Genre Laura Ingalls dans Little House, cette petite maison dans la prairie où il ferait bon vivre au printemps. Oui, mais non. On n’est pas dans ce trip-là. La prairie c’est pas pour tout de suite. Pourtant ce serait bien. Bien de s’évader, de respirer, de monter haut, au-dessus de ce nuage orange qui plane au-dessus du littoral. Cet immonde magma que l’on ne voit que lorsqu’on descend de la montagne – et pas à cheval. On devrait se promener chaque week-end, surtout quand ils sont longs comme le prochain. Visiter, découvrir et faire le vide. Pas seulement le ménage, mais le vide. Pour (se) faire du bien. Il nous faut une detox mentale et pas seulement physique. Et il y a plein de petites choses que l’on peut faire pour alléger tout ça. Des gestes. Éteindre la télé et arrêter de regarder n’importe quoi. Arrêter de zapper pour finir sur la Roue de la Fortune, un jeu particulièrement con, avec cette pauvre Victoria machin. Éteindre la télé et ouvrir un livre. Lire ou relire Cohen, Vian, Baudelaire, Sagan, Duras. Éteindre la télé et faire jouer les enfants à la bataille navale, aux échecs, au Monopoly, au Petit Bac, à chambre noire. Éteindre la lumière aussi. Économiser l’énergie, le fuel des générateurs quand on nous coupe l’électricité. Le faire ce soir à 20h30 avec le reste de la planète, sous l’impulsion d’Achrafieh 2020. Le faire comme Paris qui éteint la tour Eiffel, Sydney qui éteint son Opéra, New York, Rome, Gaza et la reine d’Angleterre qui plonge Buckingham Palace dans l’obscurité. C’est beau le noir, les ombres. C’est beau parce qu’on peut faire plein de choses à la lueur d’une bougie. On peut s’aimer sans pudeur, dire des mots sans honte et savourer le silence qui accompagne souvent la nuit. On éteint aussi son téléphone portable. Quelques heures, une journée. Le faire tous les jours pour profiter des autres. Et pas ceux qui sont derrière l’écran. On arrête Whatsapp, BBM, Ruzzle, Instagram. Depuis 20 ans et le début de l’ère du cellulaire, on ressemble à des possédés du message instantané, des obsédés du réseau. On tape avec frénésie sur le clavier, on a l’oreille scotchée sur des ondes. À tel point que votre gamin vous dit que votre meilleur ami c’est votre téléphone et vous en demande un à son tour dès l’âge de 5 ans. On arrête le téléphone, on l’éteint, on se met hors réseau et on se parle. On discute sans interruption aucune. C’est le pied. Et il faut le prendre ce foutu pied quoi qu’on fasse. Il faut le prendre en se promenant, en découvrant son pays qu’on ne connaît pas forcément bien, en se planquant sous la couverture et en matant des films avec ses gamins, ses neveux, les gosses des copines. On invite à une open house des gens qu’on aime et qu’on ne voit pas souvent (parce que viens à la maison, y’a le printemps qui chante), on va déjeuner dans des restos qu’on ne connaît pas, on tente des nouveaux plats ou ceux qu’on n’a jamais osé essayer. On plante des fleurs, on circule à vélo, on s’occupe de son environnement, on consomme moins. On se nettoie le cerveau et l’âme, le corps et le cœur. Et même si ça paraît cheesy, même si cela semble sorti d’un roman de Barbara Cartland. C’est le printemps, bientôt les maamouls, les œufs, les lapins en chocolat, la plage, le soleil. Et ces petits gestes de rien du tout. Comme dire je t’aime à ceux qu’on aime. On ne le fait pas assez souvent.
Est-ce que c’est le temps, ce va-et-vient chaud/froid/pluie/soleil qui nous fatigue autant ? Est-ce l’équinoxe de printemps qui nous met à plat ? Est-ce la pollution ? Est-ce la diète qu’on s’impose pour enfiler sereinement un maillot de bain, la salle de sport d’avant l’été, remplie de testostérone et de sueur ? Est-ce cette cocotte-minute sur laquelle nous reposons et qui nous...
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