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À La Une - Liban - Syrie

Retour au pays d’un Libanais antirégime syrien après sa libération

Catherine Ashton condamne vivement les attaques sur le sol libanais ; Michel Aoun reçoit l’ambassadeur Ali Abdel Karim Ali.

Hassan Srour photographié hier à son arrivée à Tripoli. Ibrahim Chalhoub/AFP

Un jeune Libanais, capturé il y a quatre mois en Syrie en allant combattre aux côtés des rebelles, a été libéré hier par les forces gouvernementales et a regagné sa ville natale de Tripoli, a indiqué une source des services de sécurité. « Hassan Srour est arrivé à Tripoli et s’est installé chez sa sœur », a affirmé cette source. L’arrivée de Srour a Tripoli a été célébrée par des tirs de joie dans le quartier de Bab el-Tebbaneh, en pleine tension avec le secteur rival de Jabal Mohsen.


Dans la matinée, la télévision syrienne avait annoncé que « les forces de sécurité ont remis aux autorités libanaises Hassan Srour, qui avait été capturé lors d’une embuscade tendue à des groupes terroristes infiltrés à Tall Kalakh, en Syrie, à partir du Liban ». Tall Kalakh se trouve près de la frontière à l’ouest de Homs.
Il est officiellement le seul survivant d’un groupe de douze jeunes sunnites (onze Libanais et un Palestinien) venus de Tripoli et entrés en Syrie fin novembre pour combattre les forces du président Bachar el-Assad. Les autorités de Damas ont remis depuis onze corps.
Un responsable de la Sûreté générale libanaise a affirmé à l’AFP qu’il était arrivé au Liban et « qu’il revient au juge de décider quand il pourra être remis à ses parents ». Passer avec des armes dans un pays voisin est un délit, selon la loi libanaise.


Dans des déclarations à plusieurs médias dont la chaîne officielle syrienne, Hassan Srour, qui portait une queue de cheval et une barbe noire, a indiqué que le groupe venait « pour combattre l’armée syrienne ».
« Nous sommes partis de Wadi Khaled (Akkar) pour le territoire syrien, munis de bombes et de mitrailleuses. Nous avons franchi la frontière de nuit. En Syrie, un jeune homme syrien, Abou Omar, nous attendait », a-t-il raconté.
« Abou Omar a appelé des gens pour qu’ils nous apportent à boire et à manger, puis nous avons repris notre chemin en direction de Qalaat al-Hosn (dans la province de Homs). Mais des affrontements ont éclaté, j’ai fui et j’ai été arrêté », a affirmé Hassan Srour, qui a été présenté au groupe par l’intermédiaire de son frère, tué dans cet accrochage.
Il a également affirmé que le groupe était financé par Da’ï al-Islam al-Chahal, un des plus anciens chefs salafistes au Liban.

La position européenne
À Bruxelles, le porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a publié une déclaration selon laquelle Mme Ashton « condamne fortement les attaques sur des cibles situés sur le territoire libanais par les forces armées syriennes ». « Ces actions constituent une violation de la souveraineté du Liban », poursuit le communiqué, selon lequel « toute attaque contre des États voisins (de la Syrie) est inacceptable ».
« Le Liban n’est pas partie prenante au conflit syrien et s’est publiquement distancié de ce conflit. Cette position doit être respectée par tous les protagonistes en Syrie, aussi bien que par tous les acteurs au Liban et tous les États tiers », ajoute le texte, réitérant « l’engagement de l’UE aux côtés de la souveraineté, de l’indépendance, de l’intégrité territoriale et de l’unité du Liban ».


À Beyrouth, le ministre des Affaires étrangères, Adnane Mansour, a démenti hier, dans une déclaration à l’ANI (officielle), les informations de presse selon lesquelles il aurait qualifié de « rumeurs » les rapports faisant état des bombardements syriens sur le territoire libanais. « Je n’ai rien dit de tel », a déclaré M. Mansour, affirmant qu’il « agit et (se) comporte en conformité avec les orientations définies par le président de la République, par le Premier ministre et par le gouvernement », et qu’il se fonde sur « les données de l’instance militaire ».
Sur le terrain, le président du conseil municipal de Ersal, dans la Békaa, a affirmé à l’agence al-Markaziya que le pilonnage par l’armée syrienne de secteurs déserts dans les hauteurs de la localité, du côté libanais de la frontière, s’est poursuivi hier, sans qu’il n’y ait ni victimes ni dégâts. Selon lui, il s’agit de bombardements destinés à faire peur aux habitants de Ersal.


Pendant ce temps, l’armée libanaise se livrait à des rafles plus au nord, dans le secteur frontalier de Qaa, où dix ressortissants syriens armés de fusils, notamment de chasse, ont été arrêtés, selon al-Markaziya.
Le député du Akkar Mouïn Merhebi, membre du bloc du Futur, a critiqué ces rafles de l’armée, affirmant qu’elles excluaient le Hezbollah qui, pourtant, procède à des « frappes en Syrie à partir de positions au Liban voisines des lieux où se trouve l’armée ».


À Rabieh, enfin, l’ambassadeur de Syrie Ali Abdel Karim Ali a été reçu hier par le chef du CPL, le général Michel Aoun. Au terme de l’entretien, qui a duré plus d’une heure, M. Ali s’est fait l’écho de « l’optimisme du général Aoun quant à la victoire finale de la ligne nationale (en Syrie et au Liban), en dépit de toutes les blessures ».

 

Pour mémoire

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