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À La Une - Diplomatie

Obama assure Israël de « l’alliance éternelle » des États-Unis

Répondre aux attentes pressantes sur les questions de défense et de sécurité, et gagner les cœurs israéliens, sans froisser les Palestiniens, sont autant de défis pour la première visite officielle du président américain.

Barack Obama, qui a entamé mercredi 20 mars une visite de trois jours en Israël, et le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Darren Whiteside/Reuters

Barack Obama s’est posé hier en allié indéfectible d’Israël, appelant à la paix entre l’État hébreu et ses voisins, notamment palestiniens, au début de sa première visite en tant que président américain. Dès son arrivée à l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, le président américain a déclaré : « Je vois dans cette visite l’occasion de réaffirmer le lien indéfectible entre nos deux pays ainsi que l’engagement sans faille des États-Unis en faveur de la sécurité d’Israël. Je vois là aussi une occasion de m’adresser directement aux Israéliens et à vos voisins. » Il a également proclamé « l’alliance éternelle » entre les deux pays en affirmant que les États-Unis étaient « fiers d’être le plus fort allié d’Israël ». M. Obama, soucieux de gagner les cœurs israéliens, a exprimé en hébreu sa joie de revenir en Israël, avant d’inspecter une batterie du système antimissiles Iron Dome, financé par les États-Unis.


Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, avec lequel M. Obama a des relations tendues, est venu l’accueillir et l’a remercié pour « défendre sans équivoque le droit d’Israël à exister. (...) Dans un Moyen-Orient instable et incertain, la nécessité de notre alliance est plus importante que jamais. C’est la clé pour parvenir à la paix stable et sûre à laquelle le peuple d’Israël aspire », a estimé M. Netanyahu, qui a ensuite reçu le président américain en début de soirée à Jérusalem. La visite de M. Obama, la première de son second mandat, intervient deux jours après l’investiture du nouveau gouvernement Netanyahu, qui s’est fixé comme « principale priorité la défense et la sécurité », citant les « très graves menaces » provenant selon lui d’Iran.


Sur la crise liée au programme nucléaire iranien, priorité du voyage de M. Obama, la radio militaire israélienne a affirmé que le président américain voulait avant tout demander à M. Netanyahu de lui laisser les mains libres face à ce dossier. M. Obama veut obtenir l’assurance de M. Netanyahu qu’il ne le prendra pas « par surprise » en attaquant les installations nucléaires iraniennes, a précisé la radio. En novembre, M. Netanyahu s’était déclaré « prêt » à déclencher si nécessaire une attaque contre les sites nucléaires iraniens après avoir échoué à convaincre la précédente administration Obama de fixer à Téhéran une « ligne rouge » à ne pas franchir dans son programme nucléaire. Lors d’une conférence de presse conjointe, M. Obama a déclaré qu’il ne s’attendait pas à ce qu’Israël s’en remette à Washington en cas de frappe contre l’Iran. M. Netanyahu a en outre répété qu’il faudrait environ un an à l’Iran pour fabriquer une bombe nucléaire s’il le décidait. Il a jugé que l’Iran entrerait alors dans une « zone d’immunité ». Néanmoins, il s’est dit « absolument convaincu » de la détermination du président américain à empêcher l’Iran d’acquérir un arsenal nucléaire.
En marge de la visite de M. Obama, le ministère israélien de la Défense a annoncé une visite du secrétaire d’État américain à la Défense Chuck Hagel en Israël en avril.

« Ça suffit »
Par ailleurs, Benjamin Netanyahu espère que la visite au Proche-Orient de Barack Obama « nous aidera à tourner une page » dans les relations entre Israéliens et Palestiniens en vue d’un règlement de leur conflit. Il a formulé l’espoir d’une reprise des négociations de paix directes entre Israéliens et Palestiniens, suspendues depuis 2010, notamment à cause de la question des colonies. Quelque 200 militants palestiniens ont rappelé ce sujet à l’ordre du jour. Car ils ont dressé hier des tentes sur le site d’un projet israélien de colonie controversé entre la Cisjordanie et Jérusalem-Est occupées, exprimant ainsi leur défiance envers « l’administration américaine qui soutient la colonisation et l’occupation ». L’un des organisateurs, Abdallah Abou Rahma, a également ajouté que « ces tentes constituent un message au président américain Barack Obama, pour lui dire : la partialité et le soutien à Israël, ça suffit ». Car « notre message pour Obama aujourd’hui est que nous sommes attachés à nos droits, ceci est notre terre », a-t-il ajouté.
Enfin, dans une tribune publiée par le quotidien israélien Haaretz, le négociateur palestinien Nabil Chaath a appelé le président américain à « des décisions fermes et courageuses avant qu’il ne soit trop tard », l’exhortant à renoncer à ses « appels à la reprise d’un “processus de paix” vide de sens ». « Beaucoup de vies palestiniennes et de capital politique auraient pu être épargnés ces quatre dernières années si le président Obama avait montré sa détermination à favoriser des négociations sur une solution à deux États », estime M. Chaath, regrettant qu’il n’ait pas persévéré sur la voie tracée lors de son discours du Caire en 2009. Hormis ce négociateur, la plupart des dirigeants palestiniens observent un quasi-mutisme officiel sur cette première visite de Barack Obama.

 

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