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À La Une - Irak

Dix ans après la guerre, Obama salue les soldats, mais reste muet sur les Irakiens

Un série d'attentats meurtriers ensanglantent la communauté chiite d'Irak.

Le président américain Barack Obama. Jewel Samad/AFP

Dix ans après le début de la guerre en Irak, Barack Obama a salué mardi le "sacrifice" des soldats américains mais a passé sous silence les victimes civiles.

 

"Au moment où nous marquons le dixième anniversaire du début de la guerre en Irak, Michelle (son épouse ndlr) et moi-même nous joignons à nos compatriotes américains pour saluer tous ceux qui ont servi et se sont sacrifiés lors de l'une des guerres les plus longues de notre pays", a affirmé le président américain dans un communiqué.

"Nous honorons la mémoire des près de 4.500 Américains qui ont effectué le sacrifice ultime pour donner aux Irakiens la chance de définir leur propre avenir après de nombreuses années difficiles", a-t-il poursuivi.

 

M. Obama avait prononcé en octobre 2002 à Chicago (Illinois, nord) un discours en forme de réquisitoire contre les préparatifs de l'invasion de l'Irak par l'administration du président républicain George W. Bush, en dénonçant les "guerres idiotes" et les "guerres impulsives".

Ce discours avait contribué à l'ascension de M. Obama, alors jeune élu local, sur la scène politique nationale. Il avait fait du retrait des soldats américains d'Irak l'une de ses principales promesses de campagne pour la présidentielle en 2008.

Il avait tenu cet engagement trois ans après son élection, quand les dernières unités américaines avaient quitté le pays en décembre 2011, "la tête haute", a-t-il a nouveau assuré mardi.

"Les Etats-Unis continuent à oeuvrer avec nos partenaires irakiens en faveur de nos intérêts communs de paix et de sécurité", a-t-il également dit, alors que l'Irak reste en proie à des violences sporadiques comme des attentats meurtriers, et à des crises politiques aiguës.

 

"Les historiens évalueront"

Le communiqué élude en revanche la question du déclenchement de la guerre, justifiée par l'administration Bush au nom d'armes de destruction massive - jamais retrouvées - censément stockées par le régime de Saddam Hussein.

Interrogé à ce sujet lors de son point de presse quotidien, le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney a estimé que "les historiens évalueront les décisions politiques qui ont été prises par l'administration qui était alors aux affaires".

"Débarrasser le monde de Saddam Hussein était une bonne chose pour le monde et pour l'Irak, mais (...) le président, en tant que candidat, s'est opposé à la décision d'envahir l'Irak. Il s'est engagé à mettre fin à cette guerre de façon plus responsable que celle dont elle a été lancée, et il a tenu sa promesse", a ajouté M. Carney.

 

Dans son communiqué, si le président Obama a mentionné les "plus de 30.000 Américains blessés" sur le théâtre d'opérations irakien, il s'est abstenu d'évoquer le bilan humain de la guerre côté irakien, qui dépasserait largement les 100.000 morts rien que pour les civils, selon des ONG.

 

Son secrétaire à la Défense Chuck Hagel a, dans un communiqué distinct, salué l'ensemble des victimes du conflit. "Nous pensons aussi aux Irakiens, des soldats et policiers qui sont morts aux côtés des nôtres, les hommes et les femmes qui ont été pris dans les échanges de tirs, et ceux qui s'efforcent encore aujourd'hui de sécuriser et gouverner leur pays".

 

Celui qui occupait son poste au Pentagone en 2003, Donald Rumsfeld, s'est pour sa part exprimé sur Twitter : "Il y a dix ans a commencé l'entreprise longue et difficile de libérer 25 millions d'Irakiens. Tous ceux qui ont joué un rôle dans l'histoire méritent notre respect et nos remerciements".

Ce message a déclenché sur le populaire service de micro-blogs une vague de réactions hostiles, dont "vous avez un culot absolu" constituait l'une des manifestations les plus modérées.

 

 

Série d'attentats meurtriers en Irak

Mardi, au moins 52 personnes ont été tuées lors d'une nouvelle série d'attentats visant la communauté chiite d'Irak.

Il s'agit de la journée la plus sanglante depuis le 9 septembre dernier, où 76 personnes avaient péri dans des violences.

Dès que les détonations ont résonné dans la capitale, la police et l'armée, dont les barrages sont érigés un peu partout dans Bagdad, ont renforcé leurs contrôles, selon un journaliste de l'AFP.

Au total, vingt voitures piégées, un attentat commis à l'aide d'un engin improvisé et plusieurs assassinats ciblés ont ensanglanté le pays. Les quartiers de Sadr City, Machtal, Zafraniya, Bagdad Jadida, Kazimiya, Chouala, Saïdiya et Mansour, mais aussi la ville d'Iskandariya, à 50 km au sud de la capitale, ont été touchés.

 

La situation hautement instable a poussé le gouvernement à reporter de "six mois au maximum" dans deux provinces majoritairement sunnites les élections provinciales prévues le 20 avril.

Ninive et Anbar sont le théâtre depuis fin décembre de manifestations qui réunissent chaque vendredi plusieurs milliers de sunnites, furieux de la "marginalisation" dont ils s'estiment victimes de la part du gouvernement du chiite Nouri al-Maliki.

En outre, le bloc du puissant clerc chiite Moqtada Sadr a annoncé que ses cinq ministres suspendaient leur participation au conseil des ministres, accentuant encore un peu plus la crise politique.

 

Dix ans après le début de la guerre en Irak, Barack Obama a salué mardi le "sacrifice" des soldats américains mais a passé sous silence les victimes civiles.
 
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