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Économie - Liban - Forum

Kassar : Le Liban a initié les Nations unies à la RSE

Qu’elle soit économique ou politique, la crise ne doit pas empêcher le secteur privé d’investir dans la responsabilité sociale des entreprises. Bien au contraire, il est plus que jamais temps d’investir pour rassurer, restaurer la confiance. Le thème est au cœur de la troisième édition du Forum sur la RSE inaugurée hier à Beyrouth.

De gauche à droite : Saad Andary, Adnane Kassar, Vrej Sabounjian, Georg Kell et Khaled Kassar. Photo Sami Ayad

La responsabilité sociale des entreprises (RSE) peut-elle résister aux crises ? Demeure-t-elle une priorité pour les entreprises dans les périodes difficiles ou ses vertus seraient-elles sous-estimées ?
C’est sur ce thème, plus que jamais d’actualité, qu’a été inaugurée hier, à l’hôtel Phoenicia, la troisième édition du Forum sur la RSE sous le haut patronage du président de la République Michel Sleiman.
Organisée par CSR Lebanon, la rencontre a été placée sous le thème de la RSE en période d’incertitudes. Étaient présents lors de la cérémonie d’ouverture, Khaled Kassar, fondateur de CSR Lebanon, Saad Andary, second vice-gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Georg Kell, directeur exécutif du bureau du Pacte mondial, Adnane Kassar, président du groupe Fransabank et président des instances économiques, et Vrej Sabounjian, ministre de l’Industrie.
« La responsabilité sociale des entreprises est un des sujets les plus déterminants dans le monde des affaires, a déclaré le ministre Sabounjian dans son allocution. C’est une composante d’autant plus importante à l’ère de la mondialisation et dans un contexte d’incertitudes », a-t-il ajouté. « Le ministère de l’Industrie a ainsi toujours œuvré pour promouvoir les initiatives en faveur de la RSE. »

Le Pacte mondial pour la RSE
Dans une interview accordée à L’Orient-Le Jour, Adnane Kassar s’est dit « très fier d’être à l’origine du Pacte mondial pour la RSE ». Lancé en 2000, le Pacte mondial des Nations unies est un appel aux entreprises du monde entier afin que ces dernières alignent leurs stratégies et opérations sur les « dix principes du Pacte mondial des Nations unies » concernant les droits de l’homme, le travail, l’environnement et la lutte contre la corruption.
Adnane Kassar a été le premier et unique homme d’affaires arabe à avoir été nommé président de la Chambre de commerce internationale de 1999 à 2000. Une de ses premières initiative avait été le lancement du Pacte mondial pour la RSE signé en 1999 avec Kofi Annan, alors secrétaire général des Nations unies. « C’est le Liban qui a introduit la RSE aux Nations unies, lance-t-il fièrement. En 1999, alors en pleine mondialisation financière, il était de mon devoir en tant que président de la Chambre de commerce internationale de prévenir le monde des affaires des limites de ce phénomène » : corruption, travail des enfants, atteinte à l’environnement, etc. Selon Adnane Kassar, chaque individu, en particulier lorsqu’il est à la tête d’une entreprise, a un devoir social et moral à honorer. « Même en temps de crise et surtout en ces temps difficiles, la RSE doit rester une priorité, explique-t-il. À la tête d’une grande banque, j’estime qu’il est de mon devoir de contribuer à la société. Toutes les crises du monde ne doivent pas nous arrêter. » M. Kassar s’est vu décerner un prix d’estime des mains de Georg Kell pour les efforts qu’il avait déployés en tant que président de la Chambre de commerce internationale.
Même son de cloche pour Saad Andary, pour qui « les entreprises doivent continuellement se tourner vers les bonnes pratiques en particulier en temps de crise, vu l’impact du monde des affaires sur l’ensemble de la société ». M. Andary a rappelé l’engagement de la BDL et de l’ensemble du secteur bancaire libanais en faveur des initiatives visant à promouvoir les bonnes pratiques au sein des banques. « La croissance économique est basée sur le système bancaire, pilier de notre économie », a-t-il enfin tenu à rappeler.
Enfin, Georg Kell a salué la résilience des hommes d’affaires libanais, dans un entretien accordé à L’Orient-Le Jour. « Aujourd’hui plus que jamais, le temps est venu pour les leaders libanais d’intégrer la RSE dans leur stratégie. » Selon le directeur exécutif du bureau du Pacte mondial, la viabilité financière repose sur le bien-être d’une société. Car malgré les problèmes politiques, économiques et sociaux que connaît actuellement le Liban, il faut continuer à investir. « Investir dans la paix, la stabilité, les projets porteurs de sens, insiste Georg Kell. En ces temps d’incertitudes, il est d’autant plus important d’investir pour rassurer ses employés, restaurer la confiance. Si le monde devait s’éteindre demain, je planterais un pommier », conclut-il.
La responsabilité sociale des entreprises (RSE) peut-elle résister aux crises ? Demeure-t-elle une priorité pour les entreprises dans les périodes difficiles ou ses vertus seraient-elles sous-estimées ?C’est sur ce thème, plus que jamais d’actualité, qu’a été inaugurée hier, à l’hôtel Phoenicia, la troisième édition du Forum sur la RSE sous le haut patronage du président de...

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