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À La Une - Syrie

L’armée prête à se battre « des années », promet Damas

Trente déserteurs tués par les loyalistes ; 103 Russes évacués ; les opposants demeurent trop divisés, selon les USA.

Des Syriens tente d'identifier des dizaines de corps retrouvés jetés dans une rivière d'Alep. JM Lopez/AFP

Damas a affirmé hier sa détermination à combattre les rebelles « pendant des années » si nécessaire, après bientôt deux ans de conflit. « L’armée syrienne a à sa disposition des hommes et des armes qui suffiraient à faire la guerre pendant des années pour défendre la Syrie » contre les insurgés, a affirmé le journal al-Watan, proche du pouvoir. Le quotidien a cependant appelé « les citoyens, chacun selon ses capacités, à défendre leurs quartiers et leurs régions comme cela s’est passé à Alep, à Hama et à Homs où les citoyens, hommes et femmes, ont pris les armes et formé des Comités de défense ».


Le conflit qui déchire la Syrie depuis bientôt deux ans a fait 70 000 morts, un million de réfugiés et des millions de déplacés selon l’ONU, et aucune issue ne semble en vue pour arrêter le bain de sang en raison des divisions de la communauté internationale.

 

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Sur le terrain, la ville de Homs, contrôlée en majorité par l’armée, était le théâtre de bombardements et de violents combats, après un assaut dimanche des rebelles sur le quartier de Baba Amr, un an après sa reprise par l’armée. « Les forces régulières (...) bombardent violemment aux roquettes des secteurs de Baba Amr », parallèlement à des combats acharnés, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Des combats ont par ailleurs eu lieu sur la route de l’aéroport international de Damas, proche d’une zone bordant la capitale où les rebelles sont implantés, selon cette ONG qui s’appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales. Toujours dans cette zone, les forces loyales au président Bachar el-Assad ont tué une trentaine de déserteurs de l’armée dans une embuscade. Selon un chef rebelle s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, l’attaque s’est produite alors que des combattants rebelles guidaient à pied ces déserteurs vers un quartier aux mains de l’insurrection. « Ils traversaient la grande route vers Ghouta-Est lorsqu’ils sont tombés dans une embuscade », a-t-il précisé.

 

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Alors que les violences ont fait hier 77 morts, selon un bilan provisoire, le ministère russe des Situations d’urgence a évacué 103 Russes et ressortissants d’ex-républiques soviétiques de Syrie, ont rapporté les agences de presse russes. L’avion Il-62 a quitté à 16h40 l’aéroport de Lattaquié, a indiqué une porte-parole du ministère. La Russie a déjà rapatrié environ 200 de ses ressortissants. Moscou nie qu’il s’agit du début d’un rapatriement massif, signe qui serait interprété comme la reconnaissance par la Russie que les jours de Bachar el-Assad au pouvoir sont comptés. La Russie a par ailleurs livré hier dix tonnes d’aide alimentaire, a rapporté l’agence officielle SANA. C’est la cinquième livraison d’aide envoyée par la Russie au peuple syrien, a précisé l’agence, en citant un diplomate russe.

Armes chimiques et divisions
Aux États-Unis, le directeur du renseignement national américain a estimé que Damas pourrait recourir aux armes chimiques, y compris contre son peuple, si les armes conventionnelles ne suffisaient pas à le maintenir au pouvoir. James Clapper a en outre indiqué que les insurgés syriens continuent de se renforcer et de gagner du terrain mais que l’opposition demeure trop divisée et doit composer avec l’arrivée de combattants venant de l’étranger. « Quand se pose la question : “Combien de temps Assad peut tenir ?” notre réponse habituelle est : “Ses jours sont comptés mais nous en ignorons le nombre.” Selon notre estimation, il est très déterminé à résister et à conserver le contrôle de son régime », a-t-il ajouté. Selon M. Clapper, les partisans du président Assad connaissent désormais une pénurie de combattants et de moyens logistiques, mais en face d’eux il y a « littéralement des centaines » de cellules combattantes sur lesquelles des chefs locaux tentent d’imposer un commandement plus centralisé.

Renouvellement de la flotte
Sur un autre plan, la Syrie va acheter dix avions civils au constructeur ukrainien Antonov pour renforcer sa flotte aérienne qui ne compte plus que quelques Airbus, a indiqué l’agence officielle SANA. « Le Conseil des ministres a approuvé le contrat conclu entre la Syrian Arab Airlines et le constructeur ukrainien Antonov qui comprend l’achat de dix avions de ligne afin de renforcer la flotte aérienne syrienne », a indiqué SANA sans fournir de détails. La compagnie nationale aérienne syrienne ne dessert plus que Moscou, Erevan, Téhéran et quelques pays arabes.

 

 

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