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Liban - Exécutif

Mikati : Les responsables doivent s’abstenir d’exprimer un point de vue personnel

Au cours d’un Conseil des ministres ordinaire tenu hier au Grand Sérail, le chef du gouvernement Nagib Mikati a, une fois de plus, rappelé à l’ordre le ministre des AE, lui rappelant la nécessité de se conformer à la politique officielle de distanciation à l’égard de la crise syrienne.
La réunion ordinaire que le Conseil des ministres a tenue hier matin au Grand Sérail – et qui a été consacrée à des questions de routine d’ordre administratif – a fourni l’occasion au chef du gouvernement Nagib Mikati de rappeler à l’ordre, une fois de plus, le ministre des Affaires étrangères, Adnane Mansour, concernant la position qu’il a adoptée d’une manière unilatérale lors de la dernière conférence ministérielle arabe qui s’est tenue il y a quelques jours au Caire. Sans consulter au préalable le président de la République et le Premier ministre, M. Mansour, rappelle-t-on, avait appelé à une réintégration du régime syrien au sein de la Ligue arabe, ce qui a suscité des réactions fermes de la part du président Michel Sleiman, de MM. Mikati et Walid Joumblatt, et des milieux du 14 Mars, qui ont souligné à l’unisson que l’attitude de M. Mansour sur ce plan est en contradiction avec la position officielle du gouvernement, portant sur la distanciation du Liban à l’égard de la crise syrienne. Le Hezbollah et le mouvement Amal, par contre, ont appuyé sans réserve la position de M. Mansour.
La réunion du Conseil des ministres, hier matin, s’est tenue en l’absence des ministres Samir Mokbel, Hussein Hajj Hassan, Fady Abboud, Adnane Mansour, Marwan Charbel, Fayçal Karamé et Sélim Karam. Prenant la parole au début de la séance, le Premier ministre a tenu, d’emblée, à évoquer « les remous provoqués par l’intervention faite par le ministre des Affaires étrangères en présidant la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères qui s’est tenue en Égypte ». « L’étape délicate que traverse la région arabe, en général, et la Syrie sœur en particulier, a déclaré M. Mikati, nous imposent, en tant que présidents et ministres, voire en tant que forces politiques, toutes tendances confondues, de réaffirmer à nouveau, et encore une fois, les constantes suivantes :
1 – La neutralité du Liban vis-à-vis de la politique des axes et des conflits régionaux et internationaux, de manière à lui épargner les retombées négatives des tensions et des conflits dans la région, et ce pour préserver l’intérêt supérieur du pays, son unité nationale et sa paix civile, dans le cadre de notre engagement à respecter les résolutions de la légalité internationale et le consensus arabe, comme le stipule explicitement la clause 12 de la déclaration de Baabda (adoptée au terme de la dernière réunion de la conférence de dialogue national, tenue l’an dernier au palais de Baabda).
2 – L’engagement à respecter la politique de distanciation du Liban à l’égard de la crise syrienne. Cette politique a été avalisée par les différentes composantes du gouvernement, et le Conseil des ministres l’a réaffirmé à plusieurs reprises, dans des communiqués et des résolutions. Il a été convenu en effet de tenir la politique du gouvernement à l’écart des différents points de vue et prises de position des membres du cabinet représentant les forces politiques en présence. Ces prises de position dépassent le cadre des divergences de points de vue et atteignent le stade de la contradiction totale entre les membres du gouvernement au sujet de la situation en Syrie. La politique de distanciation se répercute positivement sur la stabilité et la paix civile dans le pays.
3 – L’engagement à se conformer à l’appel sincère lancé par le président de la République, et qu’il ne cesse de réitérer, en vue de s’en tenir à la déclaration de Baabda et à la position du gouvernement portant sur la neutralité (vis-à-vis de la politique des axes régionaux). Le président de la République souligne que les points de vue des différentes factions et forces politiques n’engagent pas le gouvernement et ne modifient en rien les constantes du gouvernement, puisées de la déclaration de Baabda. Nous nous sommes associés à l’appel du président de la République aux ministres, les invitant à se conformer (aux constantes de Baabda), dans le cadre de l’exercice de leurs prérogatives et de leur rôle au sein du Conseil des ministres, lequel définit la politique générale dans tous les domaines. »
Et le chef du gouvernement de poursuivre : « Ce qui se passe autour de nous et les dangers qui nous entourent du fait des événements ne sauraient permettre à aucun d’entre nous d’exprimer un point de vue personnel ou une position fondée sur ses convictions ou sa ligne de conduite politique. Une telle attitude risquerait en effet de provoquer une brèche qui pourrait être exploitée par certains pour émettre des doutes au sujet de la sincérité du gouvernement et de son engagement réel, dans les faits, à se tenir à l’écart et à tenir le Liban à l’écart, de la politique des axes qui se manifeste dans la région et les pays arabes. De ce fait, tout point de vue personnel n’engage en rien le gouvernement qui n’est concerné que par l’attitude politique rendue publique sur ce plan. »
Et M. Mikati de conclure : « Une fois de plus, j’insiste auprès de tous les ministres sur la nécessité de se conformer à la déclaration de Baabda et à la décision du Conseil des ministres de tenir le Liban et le gouvernement à l’écart de la crise syrienne afin de mener le Liban à bon port en préservant la stabilité et la paix civile. »
Le ministre de l’Information, Walid Daouk, devait indiquer, dans le communiqué officiel lu à l’issue de la séance du cabinet, que « le Conseil des ministres a approuvé l’intervention du Premier ministre et a réaffirmé l’engagement à se conformer à la politique de distanciation ».

Les voix dissonantes
Le désaveu officiel essuyé ainsi par le ministre des Affaires étrangères n’a pas empêché le Hezbollah de revenir à la charge et d’appuyer la prise de position de M. Mansour, réaffirmant que celle-ci est conforme « aux constantes nationales ». Le député Nawaf Moussaoui, membre du bloc du Hezbollah, a ainsi rendu hommage aux « positions historiques du ministre des Affaires étrangères Adnane Mansour qui sont conformes aux constantes nationales et patriotiques, lesquelles sont dans l’intérêt du Liban et des Arabes, en général ». « La campagne menée contre lui sur le double plan interne et externe est une campagne orchestrée et programmée afin de contraindre le Liban à rejoindre le front hostile à la Syrie », a déclaré M. Moussaoui.
Abondant dans le même sens, le député Ayoub Hmayyed, membre du mouvement Amal, a affirmé que le ministre Mansour « n’a commis aucune faute en demandant à la Ligue arabe de revenir sur sa décision concernant l’expulsion de la Syrie ». « Cette prise de position, a souligné M. Hmayyed, ne justifie pas toutes ces attaques lancées sur le double plan interne et externe. »
La réunion ordinaire que le Conseil des ministres a tenue hier matin au Grand Sérail – et qui a été consacrée à des questions de routine d’ordre administratif – a fourni l’occasion au chef du gouvernement Nagib Mikati de rappeler à l’ordre, une fois de plus, le ministre des Affaires étrangères, Adnane Mansour, concernant la position qu’il a adoptée d’une manière...
commentaires (6)

J'espère que cela ne concerne pas les °OLJnautes responsables....!

M.V.

13 h 18, le 13 mars 2013

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • J'espère que cela ne concerne pas les °OLJnautes responsables....!

    M.V.

    13 h 18, le 13 mars 2013

  • Mikati avait un statut d'homme d'affaire respectable et le voici a présent dans le rôle de Polichinelle. Triste sort.

    Pierre Hadjigeorgiou

    12 h 49, le 13 mars 2013

  • Et toc ! Et si Mansour et Charbel ne sont pas contents, qu'ils démissionnent, ça nous fera des vacances. L'un, appuyé par tous les traitres libanais, révèle ouvertement sa sympathie pour la tyrannie et la barbarie du régime syrien, l'autre veut signer des décrets avec lesquels il n'est pas d'accord. Si ces ministres inutiles veulent rester et continuer à se remplir les poches, qu'ils aient au moins la décence de la boucler.

    Robert Malek

    12 h 49, le 13 mars 2013

  • Ah bon? Il faut donc comprendre par là qu'il faut exprimer le point de vue de quelqu'un d'autre... pourquoi changer les bonne habitudes, hein! Autrement quoi? Les khaligites nous font la dance de l'épée suivant la 3è symphonie rythmée de bethariri et retirent de l'argent de nos banques pour donner une punition collective à notre pays.. car notre ministre des AE qui préside cette nullité notoire qu'est la Ligue des arabes ou plutôt des arabies (car dominée par "ces démocrates du désert oints de dieu par les hydrocarbures"), a oser exprimer une opinion en faveur de quoi? de quel crime? faites attention.. Eh bien celui de renouer le dialogue et de la réconciliation en Syrie entre Syriens, entre la belle ligue et la Syrie officielle ainsi que le refus des positions rigides, unilatérales et injustes au sein de cette nullité des arabies dont, l'espèce argentée pro sio-occidentale d'entre eux tient les rennes.. SACRILEGE!!!

    Ali Farhat

    11 h 10, le 13 mars 2013

  • On doit, avant tout, n'avoir que des Ministres Libanais dans son gouvernement... à moins que ce soit un gouvernement NON LIBANAIS, comme le montrent les choses...

    SAKR LEBNAN

    10 h 30, le 13 mars 2013

  • C'est une comédie grotesque sans pareil qui se déroule au Sérail. Un ministre dit des Affaires étrangères du Liban qui se comporte plus que jamais et grossièrement comme ministre numéro 2 des Affaires étrangères de Syrie en pleine réunion de la Ligue arabe. D'une part il commet un affront à tous les ministres arabes leur disant pratiquement qu'ils sont tous des vendus sur la question syrienne et que ses maîtres de Damas sont les seuls dans la vérité et la dignité ! D'autre part, il signifie à ces ministres que "la politique (dite) de distanciation" du gouvernement libanais est pur mensonge, ne faisant par là que leur rappeler la participation du Hezbollah dans les combats en Syrie et que c'est ce dernier qui est maître en tout et décide de tout au Liban. Devant ces faits trop compromettants, le chef du gouvernement adresse une timide et douce blâme au dit ministre mais le Hezbollah, pilier du gouvernement, assène une gifle retentissante au chef de ce dernier en claironnant son total appui à ce ministre. Celui-ci est trimabllé triomphant dans la comitive du président pour l'Afrique, et le chef du gouvernement profite de son absence en Conseil des ministres pour faire un looong sermon sur la "distanciation et la neutralité". Franchement c'est trop rdidicule ! Imagine-t-on les commentaires faits ce matin sur le Liban dans les ambassades étrangères à Beyrouth et leurs respectives chancelleries ?

    Halim Abou Chacra

    04 h 39, le 13 mars 2013

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