Devant un public d’une cinquantaine de personnes, le coauteur du livre La cucina italiana. Storia di una cultura est ainsi revenu sur le passé mouvementé du pays transalpin, marqué par les problèmes politico-économiques et les différences culturelles. Des divergences qui ont fini par s’harmoniser pour donner à la cuisine italienne un style national apprécié à travers le monde entier. Et pourtant, « il n’y a pas une cuisine italienne identitaire extrêmement définie, mais des cuisines régionales qui n’ont pas cessé d’être une réalité en mouvement », explique Alberto Capatti. Et de poursuivre : « Depuis 1930, on a continué d’élaborer des cartes géographiques sur lesquelles on situait des plats, des préparations culinaires, des familles, des maisons. »
Car si la réalité régionale italienne dans le domaine culinaire a continuellement changé, elle s’identifie désormais de plus en plus « à un culte de la tradition familiale et aux bons plats de la grand-mère ».
Souvent résumée à ses simples pizzas et à ses pâtes, l’Italie est pourtant représentative de cette cuisine déstructurée qui évolue à chaque instant : « Certains produits sont devenus une image de marque et portent à la régionalisation une forte identité, fait remarquer Alberto Capatti. Mais l’on oublie trop souvent certains plats qui ont disparu pour laisser la place à des recettes plus évoluées. » Une absence de modèle uniforme, qui en fait d’ailleurs, selon lui, l’un des nombreux points communs qui rassemblent les cuisines libanaise et italienne, unies par ce « point de “méditerranéité” » indéfectible.