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À La Une - Révolte

Ban met en garde contre la « dissolution » de la Syrie

Damas et Moscou fustigent l’aide occidentale à l’opposition syrienne.

Dans la province d’Idleb, comme dans le reste du pays, des milliers de personnes ont manifesté hier pour dénoncer le « mensonge » de la réunion de Rome jeudi. HO/SNN/Reuters

Le régime syrien et Moscou ont dénoncé l’aide non létale annoncée par les Occidentaux à la rébellion en les accusant d’envenimer le conflit en Syrie, la Russie étant la seule grande puissance à encore entretenir des relations étroites avec le régime de Bachar el-Assad à qui elle livre des armes. Un porte-parole de la diplomatie à Moscou a ainsi affirmé que l’aide des Américains et des Européens encouragerait les « extrémistes » à prendre le pouvoir par la force et a réitéré l’appel au « dialogue politique » pour régler le conflit déclenché en mars 2011 par une révolte populaire qui s’est ensuite militarisée face à la répression. Lors d’une conversation téléphonique avec le président américain Barack Obama, le président russe Vladimir Poutine a d’ailleurs noté « la nécessité de faire cesser les activités militaires aussi vite que possible ». À Damas, le pouvoir a de son côté estimé que les pays occidentaux continuaient « d’exploiter la crise en Syrie et le sang des Syriens en incitant à davantage de terrorisme ».
À deux semaines du second anniversaire du début du conflit qui a fait, selon l’ONU, plus de 70 000 morts, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a prévenu qu’une solution militaire conduirait à une « dissolution » du pays, réitérant son appel au dialogue adressé à l’opposition et au pouvoir, même s’il ne reste plus qu’une possibilité très réduite pour le pouvoir et l’opposition de mener un dialogue débouchant sur une solution de paix. Aucune issue ne semble toutefois en vue en Syrie, d’autant que l’opposition refuse tout dialogue qui ne conduirait pas au départ de M. Assad.

 

(Lire aussi: Kerry dénonce en Turquie les propos antisionistes d’Erdogan)

 


L’opposition déçue
La Coalition nationale de l’opposition, qui réclame des armes pour les rebelles cruellement sous-équipés face à la puissante armée du régime, n’a pas caché sa déception après la réunion de Rome. Et son chef, Ahmad Moaz el-Khatib, a jugé irrecevable l’argument de la présence de jihadistes pour refuser des armes aux rebelles. « C’est le manque d’armement des rebelles qui a favorisé la montée des extrémistes », a par ailleurs souligné Burhan Ghalioun, une figure de l’opposition syrienne. À noter que selon le quotidien américain New York Times, qui cite des responsables à Washington, la CIA entraîne des rebelles syriens en Jordanie depuis 2012, même si aucun arsenal n’a été livré.
Dénonçant également l’absence d’engagements à armer la rébellion, des milliers de manifestants antirégime ont défilé dans plusieurs villes syriennes. « Gardez vos armes non létales, nous fabriquerons nos armes de nos propres mains. Soit nous mourrons, soit nous vaincrons », proclamait une pancarte à Idleb, dans le nord-ouest du pays. « Amis de la Syrie, le mensonge est fini, échec et mat », assurait une autre dans un quartier de Damas.

 

(Reportage: « Nous luttons pour nous débarrasser d’un dictateur, non pour laisser des étrangers nous en imposer un nouveau »)


Sur le terrain, les violences ne connaissaient aucun répit, avec un bilan provisoire de 86 morts – 41 civils, 29 rebelles, 16 soldats – hier à travers le pays, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui s’appuie sur un réseau de militants et de sources médicales.
Dans la province de Hassaka dans le Nord-Est, l’armée syrienne a repris hier aux jihadistes rebelles le contrôle de Yaaroubiyé, un important poste-frontière avec l’Irak, après plusieurs heures de combats, mais a perdu le contrôle de deux villes dans cette même région, a rapporté l’OSDH, précisant que l’armée avait aussi « conquis plus de la moitié de la ville de Yaaroubiyé ».
Dans la même province, des combattants kurdes ont « pris le contrôle de la ville de Qahtaniyé après le retrait des forces de sécurité et de la police civile sans aucune résistance, après un siège d’une semaine », a ajouté l’OSDH. Quelques heures plus tôt, les combattants kurdes avaient pris la ville de Rmeilane après des combats au cours desquels ils ont fait prisonniers 30 membres des forces de sécurité, selon la même source. Selon le chef de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, les combattants kurdes cherchent à chasser les forces régulières des villes à majorité kurde pour prévenir des attaques des rebelles.
Dans la province d’Alep, l’armée a pris le contrôle de la localité de Tall Chgheib, près de l’aéroport international d’Alep, ouvrant ainsi une ligne de ravitaillement des troupes régulières entre Alep et la province de Hama, plus au sud, a ajouté l’OSDH. En outre, 13 personnes ont péri, dont quatre enfants et deux femmes, dans un raid de l’aviation du régime sur le quartier de Hanano à Alep, alors que des combats ont opposé soldats et rebelles près de l’aéroport militaire de Naïrab, assiégé par les insurgés depuis le 12 février, selon la même source.
À Damas, les combats se poursuivaient dans le quartier de Jobar, et l’armée a bombardé à l’artillerie plusieurs quartiers sud de la capitale et par air des localités en banlieue, a-t-elle poursuivi.
Enfin, les rebelles syriens ont annoncé hier avoir arrêté et emprisonné six combattants rebelles accusés de s’être livrés à des pillages dans un quartier palestinien du sud de la capitale sous prétexte de chercher des armes. Ces arrestations traduisent les difficultés rencontrées par les rebelles pour maintenir l’ordre dans les zones tombées sous leur contrôle ainsi que les rivalités qui opposent les différentes brigades de l’ASL.
(Source : agences)

 

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