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Liban - L’éclairage

Le jeu dangereux du Hezbollah en Syrie et dans la région

Face aux dossiers épineux auxquels se trouve confronté, quotidiennement, l’actuel gouvernement, aussi bien sur le plan politique qu’économique, le Hezbollah a choisi de voler au secours de l’exécutif pour empêcher son effondrement, multipliant les efforts en vue de déminer un terrain de plus en plus fangeux.
Et pour cause : les menaces qui planent sur la destinée de ce gouvernement sont nombreuses, à commencer par les ultimatums lancés par les comités syndicaux en vue de l’organisation d’une grève pour protester contre les atermoiements dans le transfert au Parlement de la grille des salaires jusqu’aux pressions exercées par les instances économiques au sujet de ce même dossier. Ces organismes économiques reprochent au Premier ministre d’avoir agi de manière unilatérale avant de les avoir consultées, d’avoir ignoré ses engagements à ce niveau et de s’être rétracté sur ses positions préalables, ayant décidé de trancher la question du financement de l’échelle des salaires.
L’un des membres influents du patronat a d’ailleurs été jusqu’à accuser le Premier ministre d’avoir cherché à accélérer le processus de la prise de décision pour rester sur la même longueur d’onde que le chef du Hezbollah qui avait déjà donné le ton en se prononçant pour l’adoption au plus vite de la nouvelle échelle des salaires.
Autant de développements qui se sont produits au moment où la frontière libano-syrienne connaît une escalade, les affrontements s’étant intensifiés de manière notoire, après que le Hezbollah se soit enlisé un peu plus dans le bourbier syrien. Une situation qui ne peut qu’entraîner le Liban sur un terrain dangereux. Le Liban se voit également impliqué malgré lui sur la scène européenne avec l’affaire de l’explosion de Burgas (juillet 2012), la Bulgarie ayant déjà notifié le pays du Cèdre de l’implication présumée du parti chiite dans cet attentat.
La crise s’est même répercutée dans le Golfe, illustrée notamment par la récente position de Bahreïn dont le mécontentement a été directement transmis au chef de l’exécutif via les canaux diplomatiques. Un message auquel Nagib Mikati s’est vu contraint de répondre, assurant que le Liban reste attaché à la consolidation des relations avec ce pays, prenant soin de préciser que les critiques formulées par les politiques – comprendre le Hezbollah et le général Aoun – au sujet des événements à Bahreïn ne reflètent que l’avis de ces forces politiques et non la position officielle du Liban ou de son gouvernement.
Il faut savoir que l’interdiction imposée aux ressortissants des pays du Golfe de venir au Liban s’est étendue aux projets des hommes d’affaires, dont plusieurs ont suspendu leurs investissements au Liban en attendant la levée de cette décision. Face à l’insistance des gouvernements des pays du Golfe de voir les autorités libanaises s’attaquer au problème de l’armemment du Hezbollah et juguler l’action du parti chiite, le boycott pratiqué par le Golfe risque de se prolonger. D’autant qu’il s’est avéré avec le temps que le Hezbollah n’agit plus en tant que parti libanais ou en tant que « résistance » pour libérer les parties occupées du territoire libanais, mais il s’est transformé en une section relevant de la garde révolutionnaire iranienne, exécutant un rôle régional. Preuve en est les accusations qui lui sont adressées par plus d’un pays, comme l’a relevé un responsable arabe devant l’un de ses interlocuteurs ministériels.
À l’heure où le gouvernement de Mikati œuvre d’arrache-pied pour essayer de résoudre les problèmes sociaux et renflouer l’économie, l’état de chaos qui règne dans le pays depuis un certain temps s’est amplifié, la dissémination des armes aussi. Au même moment, l’attention a été braquée sur ce qui se passe à la frontière libano-syrienne, surtout à la lumière des accrochages dont on dit qu’ils ont commencé dès la fin de la dernière allocution du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et après qu’il s’est avéré que le parti chiite, en dépit de ses démentis répétés, prend effectivement part aux combats en Syrie, honorant ainsi ce qu’il considère être un « devoir jihadiste » pour « protéger les Libanais chiites se trouvant dans ce pays ».
Selon une source arabe informée, ce qui se passe actuellement n’est autre que les préparatifs des deux protagonistes en Syrie en vue de la grande bataille, attendue à Damas à la fin du mois en cours.
D’ailleurs, les informations qui reviennent dans la bouche de plusieurs diplomates arabes se trouvant encore à Damas indiquent que le régime syrien a demandé des renforts au Hezbollah, sollicité pour lui assurer des lignes d’approvisionnement à partir du Liban. C’est ce qui explique l’escalade dans les régions frontalières à la Békaa, visant à empêcher l’opposition syrienne d’étendre son hégémonie sur cette région.
Après avoir été abandonnées par l’armée syrienne, les voies reliant ces régions au Liban sont désormais libres, permettant ainsi un redéploiement du parti chiite dans ces secteurs, dans les localités chiites notamment, qui vont désormais servir de lien de communication entre les localités chiites de la Békaa pour faciliter l’approvisionnement de la bataille.
L’opposition libanaise pour sa part continue d’exprimer son étonnement de voir le parti chiite libanais aussi impliqué dans cette bataille, ainsi que sur d’autres scènes arabes, mettant ainsi le Liban dans une position embarrassante, puisque devant rendre compte de tels actes. Un député de l’opposition se demande d’ailleurs ce qui adviendrait si l’opposition syrienne décidait à un moment donné d’attaquer des régions libanaises dans la Békaa en guise de riposte. Ce scénario serait d’autant plus à craindre qu’il est apparu que le raid israélien en Syrie aux abords de Damas a visé un camp militaire du Hezbollah, coûtant ainsi la vie à un haut responsable des gardiens de la révolution, une action qui n’a pas manqué de susciter le courroux de l’Iran, qui a menacé de riposter.
Face aux dossiers épineux auxquels se trouve confronté, quotidiennement, l’actuel gouvernement, aussi bien sur le plan politique qu’économique, le Hezbollah a choisi de voler au secours de l’exécutif pour empêcher son effondrement, multipliant les efforts en vue de déminer un terrain de plus en plus fangeux. Et pour cause : les menaces qui planent sur la destinée de ce gouvernement...
commentaires (6)

Il est absolument FAUX de dire qu'il y aune guerre sunnito chiite, ça c'est le désir des sio, la vérité est qu'il y a un affrontement résistance /sio, et les salafo wahabo etc..alliés à des chiites et des chrétiens sont les mercenaires de ces derniers, et du côté de la résistance se trouvent des sunnites aussi bien que des chrétiens et des personnes qui refusent l'injustice. Enfoncez vous ça dans la tête, parce que c'est ça la vérité. Je répéte , aucun affrontement sunnito chiite, les palestiniens ne sont pas chiites, les soudanais non plus.

Jaber Kamel

14 h 10, le 19 février 2013

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Commentaires (6)

  • Il est absolument FAUX de dire qu'il y aune guerre sunnito chiite, ça c'est le désir des sio, la vérité est qu'il y a un affrontement résistance /sio, et les salafo wahabo etc..alliés à des chiites et des chrétiens sont les mercenaires de ces derniers, et du côté de la résistance se trouvent des sunnites aussi bien que des chrétiens et des personnes qui refusent l'injustice. Enfoncez vous ça dans la tête, parce que c'est ça la vérité. Je répéte , aucun affrontement sunnito chiite, les palestiniens ne sont pas chiites, les soudanais non plus.

    Jaber Kamel

    14 h 10, le 19 février 2013

  • Le jeu dangereux du hezbollah dites vous ...? mais depuis qu' il est le seul au monde a parler directement avec dieu c'est dangereux...!

    M.V.

    10 h 20, le 19 février 2013

  • On croyait jusqu'aujourd'hui que la guerre Sunnito-Chiite, oeuvre et but des forces occultes, "si elle aurait lieu", elle commencerait du côté du Golfe.... Or, il paraît qu'on se trompe... car certaines têtes chaudes, "des deux côtés", se laissent entraîner sur des champs minés, au grand profit et joie des instigateurs et ennemis qu'ils accusent...

    SAKR LEBNAN

    06 h 23, le 19 février 2013

  • Il y en a encore qui ne veulent voir les choses que par le petit bout de la lorgnette, dommage! merci au hezb résistant de pas être aussi crédule, et de pas croire que tout sera plié dans "2 semaines".Seules les résistances armées portent des fruits, les tweet et la danse du ventre vous endorment..

    Jaber Kamel

    06 h 12, le 19 février 2013

  • On glisse vers l'abîme...

    SAKR LEBNAN

    04 h 15, le 19 février 2013

  • Dans de telles situations de guerre, les partis qui s’aliènent leur peuple finissent toujours par succomber. Si le régime de Damas demande l'aide du Hezbollah, a retiré ses troupes de la frontière et perd continuellement du terrain, il est clair qu'il ne tiendra pas encore longtemps. L'heure de grâce a sonné a quand le coup? Sera-t-il aussi pour le Hezbollah? Ce dernier joue son dernier coup de dés et c'est la raison pour laquelle il fait des pieds et des mains pour retarder les élections qu'il sait perdues d'avance sauf s'il les retarde autant que possible lui donnant une infime chance de sauver autant de meubles possibles avant que sonne le glas. C'est une course contre la montre. 2013 verrait elle la fin des malheurs du Liban et des partis vendus aux intérêts des forces de l'axe du mal?

    Pierre Hadjigeorgiou

    02 h 41, le 19 février 2013

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