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Économie - Éclairage

La dévaluation du bolivar coûte cher aux multinationales américaines

Les États-Unis sont le premier client pétrolier du Venezuela et donc son premier partenaire commercial.
La dévaluation du bolivar vénézuélien pèse lourdement sur les comptes de nombreux grands noms de l’industrie américaine, mettant en lumière l’importance des relations commerciales entre les deux pays, malgré leurs divergences politiques.
Le gouvernement vénézuélien a annoncé début février la dévaluation de plus de 30 % de la monnaie nationale, le bolivar, soumis à un contrôle strict du taux de change, qui est passé de 4,30 à 6,30 bolivars pour un dollar américain, à cause de l’hyperinflation qui sévit dans le pays. Les États-Unis sont le premier client pétrolier du Venezuela et donc son premier partenaire commercial. Malgré les désaccords entre les gouvernements de Hugo Chavez et de Barack Obama, comme avant lui celui de George W. Bush, les relations commerciales entre les États-Unis et le Venezuela ont bondi ces dernières années, notamment grâce à la flambée des prix pétroliers depuis dix ans. Quelque 500 entreprises américaines sont présentes dans le pays, d’après le site du département d’État américain.
« Le Venezuela ne fabrique rien, à part produire du pétrole. Ils importent tout », remarque Win Thin, économiste chez Brown Brothers Harriman. Les multinationales américaines y sont donc extrêmement représentées dans de multiples secteurs : pharmacie, énergie, cosmétiques, hygiène, etc. Elles ne sont pas en mesure d’augmenter leurs prix au rythme de l’inflation, d’autant que les prix de certaines catégories de produits sont strictement encadrés. Au moment de consolider leurs comptes, la dévaluation du bolivar se traduit donc pour elles par moins de dollars qu’auparavant. Voire beaucoup moins pour certaines, qui ont dû publier ces derniers jours des avertissements sur résultats ou annoncer des charges exceptionnelles importantes.
Le fabricant américain de produits d’hygiène et de cosmétiques Procter and Gamble (P&G) a ainsi abaissé jeudi ses prévisions de résultats annuels pour tenir compte de la dévaluation de la monnaie vénézuélienne. P&G va devoir passer dans les comptes de son exercice 2012-13 (qui sera clos fin juin) une charge exceptionnelle après impôts de 200 à 275 millions de dollars pour cette raison, et son concurrent Colgate-Palmolive a annoncé qu’il accuserait une perte exceptionnelle après impôts de 120 millions de dollars au premier trimestre.
Le laboratoire pharmaceutique américain Merck a pour sa part averti mercredi que ses comptes du premier trimestre allaient pâtir de la dévaluation du bolivar, à hauteur de 5 cents par action. Les constructeurs automobiles Ford et GM aussi sont touchés, comme le groupe de cosmétiques Avon, entre autres.
Les analystes rappellent que les multinationales ont été touchées par d’autres dévaluations dans l’histoire, citant celles du rouble, du real brésilien et des monnaies asiatiques dans les années 90 ou du peso argentin au début des années 2000. David Gilmore, analyste chez FX Analytics, souligne que la dévaluation « frappe une seule fois les comptes », mais il souligne qu’il n’y a « pas beaucoup de chances de voir le bolivar s’apprécier à nouveau ». « Il faudrait un changement de régime », selon lui. Caracas est plongé en pleine crise politique depuis que le président Hugo Chavez a entamé un traitement à Cuba pour un cancer il y a plus de deux mois.
Pour Win Thin, le Venezuela va devoir encore dévaluer sa monnaie à terme : « L’inflation reste autour de 20 à 25 % et le cours du bolivar au marché noir est déjà bien plus faible. »

(Source : AFP)
La dévaluation du bolivar vénézuélien pèse lourdement sur les comptes de nombreux grands noms de l’industrie américaine, mettant en lumière l’importance des relations commerciales entre les deux pays, malgré leurs divergences politiques.Le gouvernement vénézuélien a annoncé début février la dévaluation de plus de 30 % de la monnaie nationale, le bolivar, soumis à un contrôle...
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