Hier, des rebelles islamistes ont marqué un nouveau point en capturant une base aérienne de Hassel, à l’est de l’aéroport d’Alep, et en mettant la main sur les munitions.
Dans le nord-ouest du pays, le phénomène des enlèvements s’est amplifié, avec plus de 100 civils enlevés jeudi par divers groupes armés dans la région d’Idleb, selon l’OSDH, qui dit craindre des rapts « à caractère confessionnel ». Plus de 70 personnes originaires de villages sunnites ont été enlevées par des groupes prorégime, après qu’une quarantaine de civils, notamment des femmes et des enfants, venant de villages chiites eurent été kidnappés par un groupe armé, d’après l’organisation.
Exclu de tout dialogue
Dénonçant l’« inaction » de la communauté internationale alors que leur pays s’enlise dans le chaos, les Syriens antirégime ont manifesté comme chaque vendredi dans le pays et clamé leur soutien aux rebelles. De son côté, la télévision officielle a montré des images d’une manifestation de dizaines de personnes prorégime dans des quartiers d’Alep, affirmant que les habitants ont appelé au départ des hommes armés de leur ville.
Les violences ont fait 65 morts hier, selon un bilan provisoire.
Dans le même temps, quelque 40 000 personnes ont fui la ville d’el-Chaddadeh, dans le nord-est du pays limitrophe de l’Irak, pour rejoindre la localité d’el-Hassakah à l’issue de trois jours de combats acharnés, a annoncé le Programme alimentaire mondial. Par ailleurs, l’artillerie turque a riposté à la chute sur le territoire turc d’un obus de mortier tiré depuis la Syrie qui n’a fait ni victime ni dégâts, a annoncé l’agence de presse Anatolie.
Face au bain de sang qui a fait 70 000 morts en 23 mois, l’opposition a refusé une fois de plus toute négociation avec le président syrien, qui s’accroche au pouvoir. « Bachar el-Assad et le commandement sécuritaire et militaire responsable des décisions qui ont mené le pays à la situation actuelle ne font pas partie du processus politique ni d’aucune solution en Syrie », a affirmé la Coalition hier au terme d’une réunion au Caire. L’opposition a en outre appelé la Russie, principal soutien du régime Assad, et les États-Unis, qui appellent à son départ, à œuvrer en vue de rendre cette solution possible.
Rôle destructeur
Par ailleurs, les autorités syriennes ont dénoncé dans un message adressé à l’ONU le rôle « destructeur de la Turquie » dans la crise, accusant leur voisin d’abriter les « terroristes du réseau el-Qaëda ». Le message, publié par l’agence officielle SANA, accuse aussi Ankara d’« intensifier ses positions hostiles à la Syrie, en entravant les mesures prises par Damas pour une solution politique à la crise ». Le ministère dénonce ainsi des « pressions » de la Turquie « sur des composantes de l’opposition pour qu’elle refuse le plan politique » proposé le 9 janvier par le président Bachar el-Assad.
Enfin, les Européens, dont le train de sanctions contre le régime en place en Syrie arrive à échéance à la fin du mois, restent divisés concernant la question d’une levée de l’embargo sur les armes à destination de ce pays.
(Sources : agences)
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