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À La Une - Conflit

Assad : Partir ? Pas question !

Attentat inédit à la frontière turco-syrienne ; les islamistes prennent un barrage stratégique.

Au moins dix personnes ont été tuées et une trentaine ont été blessées par l’explosion d’une voiture piégée à la frontière turque. Ihlas News Agency Turkey out/AFP

Le président syrien Bachar el-Assad affirme que son régime ne cédera pas aux « pressions » dans le conflit qui oppose ses troupes aux rebelles. « La Syrie restera le cœur battant du monde arabe et ne renoncera pas à ses principes et à ses constantes même si elle est soumise à davantage de pressions, et même si elle est visée par les complots les plus divers », a ainsi affirmé M. Assad qui s’exprimait devant une délégation jordanienne.
Ces déclarations interviennent au moment où le chef de l’opposition, Ahmad Moaz el-Khatib, réclame une réponse claire de Damas à sa proposition de dialogue. Dans l’espoir de mettre fin aux violences quotidiennes qui ont fait plus de 60 000 morts depuis près de deux ans, M. Khatib a maintenu hier son offre de dialogue sous conditions, tout en regrettant n’avoir reçu « aucune réponse claire » du régime. « Il n’y a eu aucun contact officiel jusqu’à présent, avec aucune partie », a-t-il déclaré à la presse au Caire. « J’adresse un dernier message au régime pour qu’il essaie de comprendre la souffrance du peuple Syrien, parce que la révolution continuera et ne s’arrêtera jamais », a-t-il plaidé.
En dépit des critiques au sein de son propre camp, M. Khatib s’était dit prêt à entamer des discussions directes avec des représentants du régime au sujet du départ du président Assad. L’offre de M. Khatib avait reçu l’aval des États-Unis et de la Ligue arabe mais surtout des deux alliés de la Syrie, la Russie et l’Iran. Le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi a d’ailleurs salué la voix « sage », « raisonnable » et « modérée » de M. Khatib, dans un entretien au quotidien syrien proche du pouvoir al-Watan.

 

(Portrait : Ahmed Moaz al-Khatib, chef iconoclaste de l'opposition syrienne)

Incident le plus grave
Cette journée a par ailleurs été marquée par un attentat à la frontière entre la Turquie et la Syrie. Au moins dix personnes ont été tuées et une trentaine blessée par l’explosion d’une voiture piégée selon Ankara. L’explosion, provoquée par un véhicule portant une plaque d’immatriculation syrienne, s’est produite dans le no man’s land qui sépare le territoire turc du poste-frontière syrien de Bab el-Hawa, contrôlé par les rebelles. « Nous ignorons s’il s’agissait d’un attentat-suicide ou si une voiture utilisée pour la contrebande de carburants vers l’autre côté de la frontière a explosé », a déclaré un responsable turc. Des médias turcs avaient avancé dans un premier temps qu’il s’agissait d’une frappe aérienne, thèse démentie par le gouverneur d’Ankara. D’après les images transmises par les chaînes de télévision, la déflagration a fortement endommagé plusieurs voitures ainsi qu’une barrière et une partie du toit du poste-frontière.
Des dizaines d’ambulances ont été dépêchées sur place en provenance de la localité voisine de Reyhanli, dans la province turque d’Hatay, pour porter secours aux victimes. La police a rapidement interdit l’accès du poste-frontière.
À la suite de cet épisode, l’armée turque avait riposté à plusieurs reprises à des tirs d’obus visant son territoire en ouvrant le feu sur des positions de l’armée syrienne. Il s’agit de l’incident le plus grave à la frontière entre les deux pays, autrefois alliés, depuis la chute en octobre d’un obus tiré par l’armée syrienne sur un village turc, qui a tué cinq civils turcs et fait craindre un embrasement de la région.

 

(Lire aussi : L'Iran et le Hezbollah se préparent à la chute d'Assad)


Parallèlement, dans le nord de la Syrie, le barrage stratégique de l’Euphrate, dont le lac artificiel el-Assad irrigue des milliers d’hectares, a été pris par des rebelles islamistes, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Il s’agit « de la plus grande perte économique pour le régime depuis le début de la révolte », selon cette organisation. « Les rebelles gardent les deux entrées mais aucun combattant n’est à l’intérieur, pour éviter que le régime ne bombarde ce barrage vital ». Une vidéo diffusée par des militants montre une salle présentée comme celle des machines, où apparaît un portrait de président Bachar el-Assad. « Le barrage fonctionne normalement après avoir été libéré des bandes d’Assad », affirme la personne qui filme. Une autre vidéo montre des images du barrage avec une vue sur le « lac artificiel el-Assad » filmées en haut du bâtiment.
L’armée a par ailleurs bombardé sans relâche les poches rebelles, notamment aux portes de Damas. Dans un type d’attentat de plus en plus courant, 14 membres des services Syriens du renseignement ont été tués dans une double attaque suicide à la voiture piégée dans le nord-est du pays, selon l’OSDH. La plupart de ces attentats ont été revendiqués par les jihadistes du Front al-Nosra, considéré par Washington comme une « organisation terroriste » et qui a connu une ascension fulgurante sur terrain.
(Source : agences)

 

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