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À La Une - société

Les Chinoises venant accoucher aux USA, dans la ligne de mire des autorités

"Nous voulions avoir un autre enfant. Comme nous avions déjà un fils (en Chine) ce n'était pas possible autrement".

Aux Etats-Unis, les "pensions de maternité" ont poussé comme des champignons, pour accueillir Chinoises et Taïwanaises venant y accoucher pour donner la nationalité américaine à leur enfant. AFP PHOTO / Frederic J. BROWN

Six Asiatiques enceintes traversent la rue; deux autres les croisent en sens inverse; dans une boutique voisine, elles sont une dizaine à comparer des articles pour bébé. De toute évidence, il se passe quelque chose à Rowland Heights, dans la grande banlieue de Los Angeles.


Si les Asiatiques au ventre rond sont partie intégrante de cette commune située à 50km de la mégalopole, c'est que les "pensions de maternité" y ont poussé comme des champignons, pour accueillir Chinoises et Taïwanaises venant accoucher aux Etats-Unis pour donner la nationalité américaine à leur enfant.


Une pratique qui pourrait constituer un délit, aux yeux des services américains de l'immigration, et qui viole les normes urbaines de la ville, selon les autorités.
Depuis décembre 2012, "nous avons reçu 64 plaintes, principalement dans les communes de Hacienda Heights et Rowland Heights", déclare à l'AFP Alex Garcia, responsable du service de planification régionale du comté de Los Angeles. Les inspecteurs sont entrés dans 16 de ces résidences pour femmes enceintes, et ont établi que cinq d'entre elles fonctionnaient comme des pensions pour Chinoises et Taïwanaises, précise-t-il.


Une jeune femme de 26 ans et enceinte de sept mois, qui se présente sous le pseudonyme de Xui Li, arrive tout juste de Pékin pour accoucher aux Etats-Unis. Comme d'autres de ses compatriotes, elle hésite longuement avant d'évoquer avec l'AFP ses motivations et sa situation.
Mais elle s'ouvre finalement, au rayon poussettes d'un grand magasin, situé juste en face de la résidence Pheasant Ridge, où elle habite.
"C'est une décision que j'ai prise pour mon fils", dit-elle. "Il aura peut-être une meilleure éducation quand il sera grand. Les Etats-Unis ont les meilleures universités du monde. Et il pourra venir ici s'il le souhaite".
En tant que citoyens américains, ces enfants pourront obtenir des bourses ou des prêts universitaires. Et leurs parents pourront obtenir un visa familial s'ils veulent s'installer aux Etats-Unis.


Un couple, qui souhaite également rester anonyme, est venu pour des raisons différentes. "Nous voulions avoir un autre enfant, explique le père. Comme nous avions déjà un fils (en Chine) ce n'était pas possible autrement".
En Chine, où la politique de l'enfant unique prévaut pour presque tous les couples, les enfants supplémentaires ne sont acceptés que s'ils ont une autre nationalité que chinoise.


USA Baby Care, un hôtel situé à Anaheim, près de Disneyland (sud de Los Angeles), qui offre à la fois un toit et un suivi prénatal aux futures mamans, avance d'autres arguments, sur sa page internet en chinois, pour convaincre les Asiatiques de venir accoucher aux Etats-Unis.
"En cas d'instabilité politique (dans votre pays), les citoyens américains jouiront de la protection de leur gouvernement. Si l'espace aérien est fermé, ils seront prioritaires pour être évacués", explique l'établissement, dont les services sont facturés de 14.000 à 22.000 dollars.


Les mères comme les pensions qui les accueillent jouent néanmoins avec le feu, et sont dans la ligne de mire des autorités.
Entrer aux Etats-Unis avec un bébé dans le ventre n'est pas illégal en soi mais "c'est un délit pour une femme enceinte ou toute autre personne de commettre une fraude ou de mentir pour obtenir un visa", explique à l'AFP Virginia Kice, porte-parole de l'Office de l'Immigracion et des douanes (ICE). Les personnes poursuivies dans ces affaires peuvent être accusées de "conspiration, blanchiment d'argent, fausses déclarations", dit-elle.


Quant aux pensions, elles sont souvent hors-la-loi en s'installant dans des zones exclusivement résidentielles, interdites au commerce. Certaines de ces pensions "n'ont pas d'autorisation" et pourraient être poursuivies pour évasion fiscale, précise M. Garcia.
"Nous devons prouver qu'elles louent réellement les chambres", ajoute-t-il. Mais ils ne nous laissent pas entrer, ils n'ouvrent pas la porte, ils disent qu'ils ne parlent pas anglais (...). Ils se mettent d'accord entre eux et disent qu'ils sont parents ou amis et on ne peut pas poursuivre l'enquête".

Six Asiatiques enceintes traversent la rue; deux autres les croisent en sens inverse; dans une boutique voisine, elles sont une dizaine à comparer des articles pour bébé. De toute évidence, il se passe quelque chose à Rowland Heights, dans la grande banlieue de Los Angeles.
Si les Asiatiques au ventre rond sont partie intégrante de cette commune située à 50km de la mégalopole, c'est que...
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