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À La Une - Scène

Quand Joe Kodeih joue au... « JoCON »

Du 7 au 24 février, au théâtre Monnot, Joe Kodeih joue « Le JoCON ». Une version masculine et, bien entendu, libanaise de la « Joconde ». Très drôle !

Chez le psy, les souvenirs du JoCON affluent et sa langue se délie! Photo Hassan Assal

Aller voir le dernier spectacle de Joe Kodeih, c’est s’offrir l’équivalent d’une bonne tranche de rigolade entre potes. Un vrai moment de détente en ces temps moroses que ce one-man-show patenté sait procurer, d’année en année, à son fidèle public. Un cercle d’aficionados qui ne cesse d’ailleurs de s’élargir au fil de ses «performances d’autodérision». Car, depuis Hayet el-Jagal Soobeh, en passant par Achrafieh, Ana ou encore Film Cinama, l’auteur, metteur en scène et comédien n’hésite pas à payer de sa personne pour interpréter le caricatural représentant du Libanais moyen.


Cette fois, c’est chez le psy qu’il entraîne son personnage pour une hilarante séance d’hypnose au cours de laquelle il déroulera quelques «moments-clés» de son existence, depuis sa conception (vécue de l’intérieur du corps maternel, mais relatée avec des mots et des images tirés du contexte sociopolitique du pays) jusqu’à son tout récent retour de voyage en France. Qui l’a apparemment marqué!


En effet, il y a quelques mois, Joe Kodeih avait été présenter son dernier spectacle à la diaspora libanaise à Paris. Il en est revenu avec des tas d’anecdotes sur ses (pseudo)mésaventures de mâle libanais découvrant la Ville lumière, sa Joconde au Louvre, l’agressivité de ses habitants et l’étonnante concentration au mètre carré de ses compatriotes sur les «chon» (Champs-Élysées), comme ils disent.


Seul sur scène comme toujours, tenue noire, cheveux coupés court et silhouette amincie, Joe Kodeih campe avec aisance, durant un peu plus d’une heure, les différents personnages qu’il passe en revue: le patient et le psy; le père et la mère; la «NMM» (on vous laissera le plaisir de découvrir la signification de cette abréviation!) directrice d’école et le surveillant, un duo apparemment déterminant dans le développement de la personnalité du futur... JoCON. Mais aussi ce dernier en jagal, avec sa conquête parisienne ou encore faisant le traditionnel circuit culturel du Louvre à Pigalle, en passant par le cimetière du Père Lachaise.
Et c’est avec tout autant d’aisance et surtout avec une belle cohésion qu’il déroule les différents sketchs qui font sa pièce et qui mixent avec habileté la caricature sociale et l’autodérision.


S’il n’y a pas de thème précis dans ce spectacle, s’il n’y a pas de message unique, Joe Kodeih n’en garde pas moins, sous le ton rigolard, le regard affûté et la formule acérée!


Rien n’échappe à cet observateur pointu des mœurs et manies de ses compatriotes. Ni leur changement d’attitude à l’étranger, ni leur goût du show off, encore moins leur racisme (une ironique scène de cliente «phénico-cananéenne» chez Louis Vuitton). Ni non plus l’éclosion, au niveau local, de certains phénomènes commerciaux et télévisuels étonnants, qui devraient donner à réfléchir, et qu’il égratigne au passage.


Une fois de plus Kodeih réussit là une belle performance de one-man-show, enrobée cette fois de quelques extraits de chansons du répertoire parisien. Qui, censées contribuer à rendre l’atmosphère du dépaysement, n’étaient cependant pas vraiment nécessaires.


Car tout le talent de Joe Kodeih réside, justement, dans son art de tirer le portrait d’une personne ou même de l’ensemble d’une société en deux phrases, trois mimiques et une belle proximité avec le public... Un art qu’il déploie une fois de plus dans ce spectacle plein de verve, d’humour et une certaine finesse (oui, oui!), malgré son goût prononcé pour les propos grivois. Que voulez-vous on est «JoCON» ou on ne l’est pas !

Aller voir le dernier spectacle de Joe Kodeih, c’est s’offrir l’équivalent d’une bonne tranche de rigolade entre potes. Un vrai moment de détente en ces temps moroses que ce one-man-show patenté sait procurer, d’année en année, à son fidèle public. Un cercle d’aficionados qui ne cesse d’ailleurs de s’élargir au fil de ses «performances d’autodérision». Car, depuis...
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