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À La Une - Exécutif

Sleiman : « Sans l’avis du président, on ne peut parler de consensus chrétien »

Mettant le doigt sur un dysfonctionnement grave du gouvernement, le chef de l’État a de nouveau reproché hier aux ministres Gebran Bassil et Salim Jreissati d’avoir approuvé en Conseil des ministres un projet de loi électorale et d’en avoir publiquement appuyé un autre.

Le président Sleiman réuni en tête à tête avec le Premier ministre Nagib Mikati avant la réunion du Conseil des ministres. Photo Dalati et Nohra

Prenant la parole au début de la réunion du gouvernement, et sans nommer quiconque, M. Sleiman s’est indigné de ce que « certains » aient été jusqu’à blâmer ceux qui avaient appuyé le projet qu’ils avaient eux-mêmes approuvé, plutôt que de le défendre. Les reproches du chef de l’État ont été accueillis par le silence total des personnes visées.
Sur sa lancée, M. Sleiman a demandé que se taisent les voix de ceux qui affirment qu’il s’est « désolidarisé du consensus chrétien », insistant sur le fait que « sans l’avis du président de la République, on ne peut parler de consensus chrétien ».
À ceux qui s’en prennent à sa position, M. Sleiman a rétorqué qu’ils doivent eux-mêmes ne pas se désolidariser des décisions du gouvernement dont ils font partie.
« Le seul reproche qu’on puisse faire au chef de l’État, c’est de se désolidariser du consensus national », a conclu M. Sleiman.
Le président, dont les propos ont été rapportés par le ministre de l’Information Walid Daouk, a insisté d’autre part pour que les élections se tiennent à la date prévue (début juin) et que tous coopèrent afin qu’une loi électorale soit mise au point. Il a jugé « extrêmement honteux que l’on n’y parvienne pas, pour une fois que cette loi peut être élaborée sans tutelle ».
Le chef de l’État a par ailleurs signé le décret d’ouverture d’une session parlementaire extraordinaire qui doit permettre de voter une nouvelle loi électorale, « ou toute autre loi que le Parlement jugerait bon de voter ». Par ailleurs, un crédit de 600 millions de livres a été débloqué pour couvrir les dépenses nécessaires à l’organisation des élections.

 

(Lire aussi: Berry : J’œuvrerai jusqu’à la dernière minute pour une loi électorale qui aurait l’aval de tous)


Le chef de l’État a souhaité que soient accélérées les mesures d’aide aux déplacés syriens au Liban, précisant que M. Mikati se rendra à un congrès économique qui se tiendra à Riyad, puis au Koweït pour une réunion des pays donateurs. Ce dernier déplacement lui permettra de rencontrer aussi le secrétaire général de l’ONU. Il a par ailleurs annoncé qu’il se rendra prochainement en Russie, où il rencontrera Vladimir Poutine.
Michel Sleiman a également eu un mot de sympathie pour les parents des otages chiites en Syrie, et placé bon espoir dans la médiation du Qatar à ce sujet. Il a enfin signalé que des contacts sont pris avec la France pour garantir la sortie de prison de Georges Abdallah et condamné le massacre de l’Université d’Alep, qui a fait près de 90 victimes dans les rangs des étudiants.

La nationalité
Le Conseil des ministres a consacré la plus grande partie de sa session à deux points de son ordre du jour : le projet de loi sur le droit des mères libanaises de transmettre leur nationalité à leurs enfants et à leur conjoint, et l’opportunité d’un renouvellement du contrat BOT passé par l’État avec la société privée chargée du contrôle mécanique. Ce deuxième point a été réglé « à la libanaise ». Le contrat d’exploitation des centres de contrôle a été prorogé de... six mois. Ces centres rouvriront leurs portes aujourd’hui même.
Par contre, le gouvernement a opposé une fin de non-recevoir au projet d’octroi de la nationalité, après avoir appris d’un rapport du ministère de l’Intérieur que, s’il doit passer, ce seront 380 000 conjoints et enfants qui recevront la nationalité libanaise. Sur 76 000 épouses, 4 800 sont mariées à des Palestiniens, précise le rapport. « Excluons cette dernière catégorie », ont proposé certains. À quoi d’autres ont répondu : « Pourquoi pas aussi les épouses de ressortissants syriens ? » Le projet a fini par être rejeté en bloc, sa complexité et les chiffres avancés ayant refroidi ses plus ardents défenseurs, dont M. Mikati. Les motivations de ce rejet sont, notamment, financières. Pour certains ministres, une telle législation pourrait être utilisée abusivement à une époque où des dizaines de milliers de déplacés se trouvent sur le sol libanais. En lieu et place de la nationalité, et faute de mieux, le gouvernement a recommandé que des permis de séjour de longue durée soient accordés aux intéressés.

 

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Prenant la parole au début de la réunion du gouvernement, et sans nommer quiconque, M. Sleiman s’est indigné de ce que « certains » aient été jusqu’à blâmer ceux qui avaient appuyé le projet qu’ils avaient eux-mêmes approuvé, plutôt que de le défendre. Les reproches du chef de l’État ont été accueillis par le silence total des personnes visées.Sur sa...

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