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À La Une - Révolte

La série noire des massacres se poursuit en Syrie

L'armée accusée d'avoir tué une centaine de civils près de Homs ; la Jordanie s’attend à voir le nombre de réfugiés doubler cette année.

Des raids aériens ont dévasté la localité de Douma, près de Damas. Goran Tomasevic/Reuters

Une ONG a accusé hier l’armée syrienne d’avoir tué une centaine de civils près de Homs, cette semaine ayant été marquée par des tueries de grande ampleur. Déjà, régime et rébellion s’étaient mutuellement accusés d’être derrière les bombardements sur l’université d’Alep qui ont fait 87 morts, selon l’Observatoire des droits de l’homme (OSDH). Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a immédiatement condamné « l’effroyable attaque », rappelant que cibler « délibérément des civils (...) constitue un crime de guerre ». Le gouverneur de la province d’Alep Mohammad Wahid Akkad a d’ailleurs estimé à 2,5 milliards de dollars les dégâts dans cette région.
Mais mardi encore, les troupes ont tué en 24 heures 106 civils dont des femmes et des enfants, selon l’OSDH, près de Homs, dans des vergers où un millier de déplacés s’étaient réfugiés pour échapper au pilonnage de la « capitale de la révolution ». L’OSDH, qui s’appuie sur un réseau de militants et médecins, affirme que plusieurs victimes ont péri dans l’incendie de leur maison et d’autres ont été exécutées à l’arme blanche. Le quotidien el-Watan, proche du régime, a de son côté affirmé que l’armée avait « réussi à progresser remarquablement » aux abords de Homs aux dépens des « hommes armés ». Toutefois, selon des militants sur place cités par l’OSDH, les insurgés ne sont pas présents dans cette zone. Paris a également condamné « avec la plus grande force (ce) nouveau massacre commis par l’armée », dénonçant « la sauvagerie du régime ».

 

(Lire aussi: À Alep, les rebelles veulent mettre fin au statu quo)


Mercredi, rappelons-le, trois attentats-suicide à la voiture piégée avaient tué, selon l’OSDH, 35 personnes – dont 18 soldats – à Idleb, principale ville du nord-ouest de la Syrie et îlot encore sous contrôle de l’armée, la majorité de sa province lui échappant désormais. Les Affaires étrangères ont accusé le Front el-Nosra d’être derrière ces attaques. Washington avait placé sur sa liste terroriste ce mouvement jihadiste qui a revendiqué la plupart des attentats-suicide en Syrie. Le ministère syrien en a même appelé au Conseil de sécurité pour « adopter des résolutions (...) pour lutter contre le terrorisme ». L’un des combattants d’el-Nosra, beau-frère du défunt dirigeant d’el-Qaëda en Irak, Abou Moussab el-Zarqaoui, a par ailleurs été tué dans la province de Soueida dans le Sud, peuplée majoritairement de druzes et restée globalement à l’écart des violences, selon un cadre salafiste jordanien.

Sept fillettes meurent à Husseiniyé
Et hier, onze personnes, dont sept fillettes et trois femmes, ont péri dans des raids aériens à Husseiniyé près de Damas, selon l’OSDH. Une vidéo mise en ligne par des militants a montré des hommes sortant le corps d’un homme enseveli sous des décombres. L’un d’eux crie, face à la caméra : « Bachar el-Assad, le traître ! » Toujours près de Damas, un colonel à la retraite, frère d’un parlementaire, a été abattu par balle. L’OSDH a affirmé que des hommes armés avaient tiré sur lui, tandis que SANA accusait un « groupe terroriste armé », terme désignant les rebelles.
De même, au moins sept rebelles et trois combattants kurdes prorégime ont été tués à Rass el-Aïn à la frontière turque, toujours selon l’ONG. D’après un premier bilan provisoire de l’OSDH, au moins 118 personnes ont péri en Syrie hier, dont 61 civils.

 

(Lire aussi: Des artistes se mobilisent contre la répression)


Face à ces violences, la Jordanie a dit s’attendre à ce que le nombre de réfugiés syriens sur son territoire double en 2013 pour atteindre 600 000, réclamant de nouvelles aides avant une réunion de donateurs fin janvier à Koweït. La Jordanie, qui compte 7 millions d’habitants, dit accueillir plus de 60 000 réfugiés dans le camp de Zaatari, dans le Nord, et environ 260 000 dans des villes et zones urbaines, qui survivent grâce à des distributions d’aides ou à leurs maigres économies. Amman, qui croule déjà sous une dette de 5 milliards de dollars, a réclamé en septembre une aide internationale de 700 millions de dollars pour 2012, mais le gouvernement a indiqué n’avoir reçu que 200 millions de dollars. Le Haut-Commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR) a appelé à l’attribution de 500 millions d’euros d’aide cette année à la Jordanie, qui fournit des services de santé et d’éducation gratuitement aux 176 000 réfugiés syriens enregistrés auprès de l’ONU dans le royaume.
Par ailleurs, M. Lavrov a répété l’opposition de la Russie à une saisine de la Cour pénale internationale (CPI) sur le conflit syrien. « Si pour nous le plus important est de faire cesser la violence (...) alors le reste peut attendre, y compris la justice », a déclaré le ministre russe.

 

 

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